Beaucoup de bruits, pour une visite

Messages : 10 Date d'inscription : 24/10/2007

edit pour changement de titre

Elle venait de la conciergerie.

Aussitôt entrée, elle se redressa, et talonna, pour aller vers le centre de la cour. Elle pivota sur elle même, essayant de se repérer. Elle n'avait pas pensé au fait qu'elle ne connaissait pas les lieux, et cela lui coûta un temps précieux, que mit à profit le garde pour apparaître et s'approcher.

Ne résistant pas au plaisir de le narguer un peu, elle se mit à tourner autour de lui, à bonne distance, forçant sa jument à un cercle aussi parfait que possible. Celle-ci, qui commençait à souffler, et transpirer, à cause des ineptes mouvements que sa maitresse lui imposait, aurait sans doute preferé rejoindre l'ecurie, et aurait sans nul doute su la trouver.

Kerowynn, sans prêter attention à la mauvaise volonté de sa rosse entretenait le train et voltait au trot contenu. Assez loin pour ne pas avoir à subir l'odeur du garde, et d'après elle, assez près pour qu'il ne puisse rien faire d'autre qu'attraper le tournis s'il voulait la suivre des yeux. Un peu penchée, voix nonchalante et aimable :

Alors, "messire"..où se trouve donc le Baron? Que fait-il l'après midi? Il dort, il étudie, il s'entraîne?

Messages : 47 Date d'inscription : 08/11/2007

Eberlué, les mains crispées sur sa vouge, les jambes écartées à l'extrême que lui permettait son armure, il se trouvait impuissant au centre du cercle que lui imposait Kerowynn.
Deux solutions clignotaient dans son esprit restreint: frapper ou ne pas frapper. La question étant: que représentait-elle pour son maître?
En tout cas, cette femme l'énervait au possible. Elle le narguait, riante et polissonne, diablesse aux cheveux ondulés. Les femmes ne devaient servir qu'à coudre, cuisiner et se coucher. Par la malapeste! Il lui apprendrait les bonnes manières!

Venez ici! Ou je vous...grmblibli

Le garde venait de s'étaler tête la première dans une flaque de boue aux dimensions assez respectables pour l'inonder tout à fait. Le gravier avait fondu par endroit dans la mélasse terreuse de la butte, aux dépens de l'irascible. Elle lui avait tourné la tête!
Il se releva, les narines fumantes, dégoulinant de boue il se débarbouilla d'un geste brusque. Brandissant sa vouge, sorte de lance employée contre la cavalerie, devant lui, il s'écria:

Je ne sais ce que fait mon maître, mais il a dit: pas de gens à cheval dans la cour! Alors vous descendez ou je coupe les jarrets à votre carne! Puis je vous fouille!

Messages : 10 Date d'inscription : 24/10/2007

Venez ici! Ou je vous...grmblibli

Un rire sonore et joyeux lui répondit, jusqu'à ce qu'il brandisse son arme. Inquiète, elle le fixa, elle n'aurait pas imaginé qu'il puisse oser s'en servir contre elle. Elle se gronda pour sa malice qui l'avait conduite à provoquer une brute armée. A ce moment, il la menaça.

Alors vous descendez ou je coupe les jarrets à votre carne! Puis je vous fouille!

Elle s'éloigna, un bouffée de peur écartée par l'inconscience. Ce rustre n'oserait pas! Elle s'immobilisa, face à lui, jaugeant la situation. Elle ne voulait pas qu'il blesse sa jument, qu'elle aimait beaucoup. Elle tenta une dernière fois un peu d'autorité, confiance mise à mal par la colère qu'elle voyait danser dans ses yeux. Cette sorte d'individu, elle le savait, une fois en rage, étaient bien difficile à contrôler. Elle prit une inspiration, elle même très énervée, corps chauffé par l'exercice, esprit enfièvre par la résistance qu'il lui opposait. Sa voix claqua, enflée d'assurance affichée :

Je mettrai pied à terre aussitôt que le Baron sera arrivé! Allez le chercher!

Elle ajouta, indignée, voix plus hésitante:

Il est hors de question que vous posiez vos sales pattes sur ma robe! Me fouiller! Vous avez une once de décence?

Messages : 5 Date d'inscription : 13/11/2007

Ian arriva sur ces entrefaites, heureuse coincidence. Son regard se deplacait sur les murs vides de la cour, se disant que c'etait bien utile de construire un chateau aussi grand si c'etait pour y abriter 3 pecores, quand il apercut les deux malheureux.
Tout de suite, un reflexe de survie le prit, et il se rappela tous les cours de bonnes manieres que Dame Kerowynn avait tente de lui inculquer dans les deux jours qui les menaient ici. Enfin, il se rappelait de tous, mais en meme temps et dans le desordre.

Il entreprit donc de faire une reverence au garde et un salut a la belle, tout en lancant en l'air une phrase assuree au sens abscons :

Bien le bonjour. Je suis Ian, de Semur. Je suis ici en compagnie de dame Kerowynn et de mon a... toussote ...mi Aurel Drell. Nous sommes venu, en l'attente de votre reponse, vous adresser l'expression de nos salutations les plus distinguees.

Grand sourire ravi a l'adresse de Kerowynn pour cette splendide tirade apprise par coeur.

Messages : 47 Date d'inscription : 08/11/2007

Décence....Encore un mot que le vougier ne comprend pas. Ah oui, le curé le dit, mais il le noie sous des formules latines incompréhensibles. Puis les sermons du curé, il n'en a cure.
Par contre, la donzelle montre de la résistance. Il est intrigué. Elle a un caractére de noble. Elle serait de la noblesse? Elle ne l'a pas dit. Mais s'il la touche, gare à lui. Il se montre donc hésitant. Il agite encore sa vouge, mais une telle morgue chez la cavalière le laisse pantois. Il hésite. Elle appelle le Baron avec insistance. Sinon, il aurait bien donné une correction, se dit-il.
Une chose est sûre: il n'a jamais autant pensé depuis que son pére a été découvert dévoré par les loups pendant l'hiver 1441.
Et voilà qu'un gus apparaît dans la cour! Il a oublié de refermer la grille! Le château est ouvert aux quatres vents.
Le nouveau venu a l'habit rustre. Il fait une révérence. Lui, c'est sûr, ce n'est pas un noble. Les seuls qui lui font des courbettes, ce sont les pécores qui viennent vendre leurs paniers de champignons ou des fagots de bois au château.
Mais il parle mieux que le pécore moyen. Il fait un grand sourire. Un ravi de la crèche. Le garde gueule.

Qui vous a donné l'ordre de rentrer? Dégagez du château! Je ne vous avais point vu tantôt en compagnie de la dame. Ouste! Et votre ami aussi! Sinon, vous allez tâter de ma lance!
Un avantage: se concentrer sur ces deux-là permet de s'éloigner de la dame, qui le désarçonne sacrément.

Messages : 1 Date d'inscription : 13/11/2007

Aurel se fendit d'un joli sourire en arrivant dans la cour et en y découvrant un Ian faisant des courbettes. La réaction du garde était plutôt sans équivoque, quoiqu'elle évoquait un peu celle d'une de ces petites bestioles qu'un montreur avait ramené d'il ne sait plus quel pays exotique et lointain, à s'agiter ainsi en tout sens, braillant et pestant, suintant la boue et le mauvais alcool.

N'arrivant, malgré l'acier supposé plein de menaces, à prendre le garde cahotant et clochetant des plaques d'armures au sérieux, Il s'avança au milieu de ces joyeux drilles, flattant le cou de Ian en le dépassant d'un pas, la voix sensément rassurante, comme on le ferait pour un canasson.

- Tout doux, tout doux.

Se tournant de plein vers le garde, expose leur situation, enfin... en expose une, du moins.

- Bien sûr que nous étions avec la dame quand vous nous avez ouvert à tous la grille du château, vous ne nous avez pas remarqué, voila tout, comme tant d'autres avant vous, absorbé que vous étiez par la dame. Balaye d'un revers l'argument, cherchant à le faire oublier, à le faire accepter, de fait. Enfin, je sens que vous commencez à comprendre que nous représentons la cour de la belle dame de... Un domaine, vite, vite... Librevent. Mouais, aurais pu faire pire. Alors cessez donc de tenter de nous effrayer de votre pointe et amenez-nous au Baron.

Plus bas, comme conspirant du même côté que le garde.

- Vous connaissez le mauvais caractère du baron, pour sûr...

La phrase en suspension comme autant de menace, laisse à l'esprit embrumé le soin d'en saisir les tenants. Reprends, plus conciliant.

- Enfin, nous pourrions ne rien en dire si vous nous amenez au maitre des lieux et que vous faites mander quelqu'un de compétent pour se charger de la monture.

Lève un brin le menton, le port droit, toisant le garde en biaisant vers le bas, dans une attitude qu'il espérait sans appel.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Les cheveux en bataille, la chemise de flanelle débraillée, le Baron d'Arquian apparut à la croisée du deuxième étage, violemment ouverte. Apparemment, il avait été dérangé, et il n'aimait pas cela.

Vougier, que signifie ce vacarme!

C'est alors qu'il vit une dame à cheval, et deux gaillards à pied. Mais il n'eut pas le temps de l'exclamation surprise, tant se précipita le garde à ses pieds...Deux étages plus bas.

"Seigneur, ce sont là des gens insolents que j'ai bien envie de foutre dehors!

-Fichtre, tu ne sais qui ils sont?

-Si!Ils viennent du domaine de Librevent, Seigneur!

-Librevent! Mais c'est dans ton crâne qu'il souffle, espèce de jeanfoutre! Disparais de ma vue!

Théo regarda d'un oeil mauvais s'éloigner dans des bruits de ferraille le garde obtus jusqu'à l'os. Il tourna la tête vers les trois comparses, qui semblaient follement s'amuser de la situation. Il n'y avait que la jument qui semblait nerveuse.
Des roturiers aux fréquentations sulfureuses. Trés bien! Il aimait ceux qui marchent aux bords des chemins. Bien que parfois, il prenne un malin plaisir à les jeter dans le fossé. Mais des gens de trempe, du moins, avec du caractère. Et son intendante, qui avait décoré ses cheveux de feuilles rousses. Il sourit. Il était heureux qu'elle soit là. Evidemment, ses compagnons, moins. Mais le vougier serait toujours là au cas où.

Gente dame, messires, bienvenue au château d'Arquian! Veuillez pardonner à mon garde, il est un peu rustre. Je me rha...enfin je descends au plus vite!

Il se retira et ferma la fenêtre. A l'intérieur, il pressa sa servante de se vêtir, et lui-même se rhabilla pour accueillir ses visiteurs.

Messages : 5 Date d'inscription : 13/11/2007

Ian commencait franchement a s'impatienter.

Tain, l'est le long le baron. M'est avis que s'il etait pas content d'etre derange, c'est qu'il devait etre a cheval sur une marraude.

Ian eclata d'un rire sonore alors que la porte d'entree s'ouvrait. Il ferma donc bien rapidement sa bouche, et entrepris de faire une reverence, ma foi bien executee ... avant de prendre la parole sans qu'on l'ai prie.

Votre baronnie, c'est pour moi un indescriptible et imputressible honneur que de vous rencontrer par cette belle journee ... regardant le ciel ... pluvieuse. Je ne sais si vous avez souvenir de moi, je suis Ian, de Semur.

Ian tendit un franc sourire au baron et une belle paluche, qu'il rentra rapidement dans sa poche de manteau, se ravisant en un geste fluide.

Messages : 10 Date d'inscription : 24/10/2007

Devant l'arrivée impromptue de la cavalerie bien nommée, elle avait finit par mettre pied à terre, assurée de ne plus risquer de fouille inexperte.

Elle salua les efforts de politesse déplacés de Ian d'un sourire et tenta de mémoriser le mensonge pour le moins farfelu d'Aurel, des fois qu'elle soit obligée de répondre à une question par trop directe.

Elle leva le nez vers la fenêtre, manquant s'étouffer devant le débraillé du Baron. Elle marmonna derechef, vers ses compagnons:

Quand on pense, que nous autres, sommes obligés d'être tirés à quatre épingles pour pouvoir entrer, et que celui-ci est dedans et nous présente sa panse!

Il descendait, avait-il dit. Mhm çà pouvait aussi bien être assez long. Elle en profita pour aller flatter l'encolure de sa jument, et la mener vers l'écurie. Elle ne lâcha la bride que quand un palefrenier l'eut bien en main, non sans lui avoir recommandé :

Doucement avec la rosse, elle a du sang, même si elle ne paye pas de mine. Gestes ronds, voix savoureuse, et litière de bonne qualité. Sinon, gare à vos épaules, elle mord lestement.

Ayant fait, elle se dirigea, mains pinçant le jupon, pas dansant, regard narquois au dos du garde, vers ses deux aimables sauveurs.

Merci bien, vous deux, vous arriviez à point.

Quelques pas de plus, vers le perron, elle attend, impatiente et tentant de ne pas le montrer. Lâche tout de même , parlant haut, visage tendu vers la fenêtre :

Vous croyez qu'il en a pour longtemps, à finir son affaire?

La porte s'ouvrit, alors que sa phrase mourrait, elle se mordit la lèvre et recula, laissant Ian passer devant.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Il descend l'escalier à pas mesurés, prenant le temps de se rembrailler en chemin. Sa chemise de flanelle a une tache de vin au bras droit. Tant pis, il n'en changera pas. Il revêt le grand manteau de velours dont il est si fier d'en avoir fait l'acquisition, à la fois pour son confort et pour sa couleur pourpre. Il est en fait comme un gamin ébloui par ses nouveaux jouets: dans la froidure de l'automne, la vie de châtelain ne lui déplaît pas. Mais il ressent une pointe d'amertume, mal définie. Il la chasse en secouant la tête, mais il sait déjà qu'elle reviendra.
Pour l'heure, il est joyeux. Il se félicite du choix de sa domestique. Et les visiteurs qui s'annoncent ne font pas partie du gratin bourguignon, mais ce sont des gens intéressants. Il se demande encore comment ce crétin de garde n'a su reconnaître l'intendante du château. Il s'interroge sur ces compagnons: visite de courtoisie, ou recherchent-ils à s'employer? Que diable leur proposer?
Il traverse le long couloir désert au mobilier sommaire, jetant à son habitude un oeil blasé à la décrépitude des murs. Il vérifie au passage que les cheminées sont allumées dans le salon, que des fauteuils ont été diposés. Il donne deux-trois ordres rapides pour arranger le tableau, puis se prépare à sortir. Il entend les répliques échangées, et sourit. Peu lui chaut! C'est humain aprés tout.
C'est encore un large sourire qu'il offre à ses visiteurs lorsqu'il se présente sur le perron.
Mais il a tôt fait d'ignorer Ian, et ses mots trop hésitants pour être honnêtes, pour se diriger vers Kerowynn.

Chère intendante, c'est un plaisir de vous voir ici! J'espère que vous apprécierez les derniers travaux mis en oeuvre, bien que le confort ne soit pas encore au rendez-vous, je le crains. Enfin, c'est un château, pas une litière, n'est-ce pas?
Vous avez envoyé votre cheval au palefrenier? Trés bien, c'est un bon gars, qui aime les bêtes, il saura s'en occuper.
Messire Ian, bien entendu que je me souviens de vous, Sémur est-elle une ville toujours aussi délurée...Heu je voulais dire sympathique évidemment!
Messire Aurel, mes salutations, j'espère que vous avez fait bon voyage.
Rentrez donc vous réchauffer, le temps est couvert, je crains qu'une averse nous surprenne. Vous me direz le but de votre visite dans le Salon des Amis.

Il prête son bras à Kerowynn, et offre à ses visiteurs de les suivre tout en devisant. Ne pas les laisser trop longtemps dans la cour, tout de même. On pourrait les reconnaître....

Messages : 5 Date d'inscription : 13/11/2007

Ian n'a visiblement pas l'air content de se faire ignorer ainsi, et comme d'habitude pour la belle.

Moui, Semur est un peu toujours la même, mais plus aussi dynamique que dans le temps je le crains. D'ailleurs, si je la quitte pour voyager et chercher l'action ailleurs, c'est bien car elle est plutôt triste ces temps ci, votre éminente excellence.

Puis Ian suit le couple, avec une trépidante envie de mettre un pied dans les fesses du baron ... mais se retient en se disant qu'il doit y avoir à manger à l'intérieur, comme Aurel lui a promis.

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