Et arriva, par un bel après midi d'autonme,

Messages : 10 Date d'inscription : 24/10/2007

Elle avait le visage animé, griffé des quelques egratignures que lui avaient valu les ecarts de sa jument, Main Rouge. Fameuse jument, qui avait parcouru la moitié du Royaume, mais continuait à avoir peur d'un derrière de lièvre détalant. Une chute plus spectaculaire que douloureuse l'avait allongée dans un buisson, fort heureusement peu ardent, en tout cas, très piquant.

Sur la dernière portion du chemin, menant sa monture au pas, furieuse, elle avait tenté d'ôter les feuilles rousses qui parsemaient ses cheveux et de sa robe, pour se redonner un peu de l'éclat qu'elle avait eu en se préparant. Du bout du doigt, elle perçut plusieurs accrocs dans le tissus, ce qui lui fit hausser les epaules. Voilà qu'elle se donnait le ridicule d'arriver vêtue comme une mendiante.

Elle retrouva son sourire en voyant l'ensemble que formait le château rénové. Il avait bonne mine, lui, au moins! Son regard embrassait une belle et solide construction, qui paraissait saine, et point trop sinistre. Le soleil bas de ce jour donnait aux murs une teinte douce, et faisait flamber les environs, donnant l'impression, qu'ici, on ne pouvait quêtre heureux.

Elle marmonna :

Si seulement les impressions pouvaient être bonnes.

En quelques pas de plus, elle tomba sur la conciergerie et héla, rieuse :

Oh la! Du château, y'a quelqu'un? La garde est déjà ivre?

Messages : 47 Date d'inscription : 08/11/2007

Un casque dépassa du rempart. Ivre, lui? Il regarda la carafe de bière qu'il tenait dans les mains. Il lui fallait plus que cette bibine pour le faire tanguer. Dans son pays natal, on faisait de la gnole par la macération du sang de sangliers, alors ce n'était pas cette bière....

Buuuurrrrp!

Le rot résonna terriblement dans sa salade, ce qui le contraint à changer d'avis. Il était un peu soul peut-être.
N'empêche. Les deux mains sur un merlon, il regarda par -delà la contrescarpe en construction pour constater qu'une dame montée sur une jument regardait dans sa direction. Elle souriait, et il se mit en rogne immédiatement, n'ayant plus souri depuis l'âge de 5 ans il était en plus d'une nature maladivement jalouse.
Et comme la tenue de la dame n'était pas des plus riches, ni sa carne des plus élégantes, le vougier n'était pas enclin à la passivité commode, degré le plus haut dans l'échelle des sentiments amicaux qu'il pouvait ressentir. Naturellement, qu'elle fusse d'un charme à tomber de la courtine ne lui faisait absolument rien, au contraire cela le poussait à la méfiance.

Holà qui va là? Vous avez reçu une invitation? Qui vous a dit de venir ici?

Messages : 10 Date d'inscription : 24/10/2007

Elle fit faire une volte à sa jument, pour s'éloigner un peu du mur, et mieux voir l'énergumène fort peu poli que le Baron d'Arquian avait jugé utile d'embaucher pour monter sa garde. Elle nota mentalement de lui en toucher deux mots tout en dévisageant le rustre. Nez en fraise, teint pisseux, oeil glauque..un très bel exemplaire d'humanité. Fort heureusement, il était loin, elle était convaincue qu'en plus, il devait sentir très mauvais. Elle fronça le nez par réflexe, et entreprit de parler lentement en détachant bien tous les mots, avec dans la voix, une impatience maîtrisée par de la douceur. Elle n'était pas venue jusqu'ici pour se voir refuser l'accès du château par l'idiot du village

Bonjour. Je me nomme Kerowynn. Je ne pense pas avoir besoin d'une invitation pour venir voir l'avancement des travaux , et comment se porte le Baron d'Arquian. Si vous pouviez l'aller quérir, la question serait vite réglée.

Elle prit sur elle de ne pas ajouter quelques mots bien sentis sur ce qu'elle pensait de l'accueil..ou essaya, lâcha tout de même :

Votre charge ne suppose-t-elle pas un peu de.. hum... politesse?

Messages : 47 Date d'inscription : 08/11/2007

Politesse...Le mot tourna dans la tête du bougre de garde comme une bille tourne dans un pot, mais rien ne vint. Il ne connaissait pas ce mot.
Par contre, il connaissait ce nom. Kerowynn! Qu'est ce que le maître avait dit, déjà? Elle était importante, mais pourquoi? Amie, ennemie? En tout cas, le Baron ne serait pas content. Il n'aimait pas répéter ses instructions.
Le vougier était infoutu de se rappeler quoi que ce soit. Il était sur le point de lancer "vous croyez qu'on ouvre à tous les pécores du coin?", lorsqu'un éclair traversa son aride caboche. Une dame! Déjà ce n'était pas trés dangereux. Ensuite, le maître aimait leur compagnie. Il haussa les épaules, ce qui fit grincer son armure, et aboya un ordre presque tout aussi grinçant.

Descendez de cheval, et entrez dans la cour intérieure. Je vais venir vous fouiller.

Sans attendre un quelconque assentiment, il disparut du rempart. La lourde grille de fer se leva péniblement pour laisser le passage à la visiteuse.

Messages : 10 Date d'inscription : 24/10/2007

Elle vit la porte s'ouvrir, jeta un oeil à l'endroit où la brute s'était tenue. Oeil orageux, gris zébré de noir. Il ne perdait rien pour attendre celui-là.

La fouiller? il ferait beau voir qu'il approche ses pattes de son corps. Front buté, lèvres serrées sur une moue résolue, elle entra au trot agité de sa jument, fièrement juchée, se baissant alors que la grille montait encore. Elle comptait bien atteindre le corps du château au nez de ce garde, qui ne devait de toute façon plus avoir le pied vraiment sûr, ni être très vif.

Elle se retrouva donc dans la cour.