ANGERS (AAP) - Alors que les troupes s'amassent d'un côté et de l'autre de la frontière angevine, autour de la table les négociateurs affûtent leurs arguments, dans l'espoir de trouver une faille dans le camp adverse. C'est aussi l'occasion de vieux réglements de compte, car les objets de la querelle sont déjà anciens, peu ou prou les mêmes qui opposaient le Duché de Bretagne à la Couronne de France.
De son côté, le duc D'Anjou Tof de Gatîne veut avant toute argumentation un geste des autorités royales à l'égard de l'Anjou, alors qu'il prétend lui-même tendre la main depuis longtemps à un commun accord. Le Grand Maître de France, le Duc Juliano di Juliani, veut quant à lui des garanties sur une juste punition des fauteurs de troubles angevins. Tout en maniant menaces et appels à l'apaisement, l'ancien Duc du Berry exige un réglement définitif du conflit. Il semble que le camp royal soit lassé par les turbulences angevines, stimulées par les prétentions bretonnes. Leur agacement est conséquence de leur certitude à emporter la victoire si la situation dégénère en bataille rangée.
Mais de l'autre côté de la tble des négociations, la résistance s'organise. Le Dagsit, négociateur breton, a immédiatement réagi aux propos du Grand Maître de France en prétextant que les agitateurs se trouvent également du côté royal, et cite l'exemple du Comté du Maine. Il souligne que les troupes engagées de part et d'autre montrent que l'action de guerre fut envisagée bien avant toute possibilité de conciliation, ce qui entame le crédit des volontés pacifiques exprimées par leurs adversaires.
Tof de Gatîne a affirmé ensuite que tout gouvernement de l'Anjou par la Pairie attiserait la haine de son peuple contre les autorités royales. Plus généralement, les angevins et les bretons dénoncent la tentation d'hégémonie de la Pairie par des collusions entre gens de pouvoir issus du même cénacle.
Le ton est alors monté entre les participants. Le Duc D'Anjou et le Grand maître de France se sont renvoyés la responsabilité de la crise.
le Baron Belgian de Bourbourg a créé une polémique sur la famille Dénéré, selon lui "à la source des contestations envers le pouvoir royal", déclenchant la colère du parti adverse, et un déni formel.
Cependant, le négociateur angevin messire Ego a tenté de calmer le débat en rappelant que l'Anjou n'est pas opposé à reconnaître son appartenance au Royaume de France, contre l'acceptation de son autonomie telle qu'elle est prévue dans la Charte Ducale.
Néanmoins, deux événements rapportés par Juliano di Juliani sont venus ternir la bonne tenue des discussions. Tout d'abord,le refuge trouvé en Bretagne par le sieur Episkopos, ancien maire de Mayenne accusé de détournements de fonds. Ensuite, la compagnie de mercenaires angevins des Loups Blancs, qui sément la terreur sur les routes du Maine.
Le Grand Duc Gomoz de Penthièvre a déjà rejeté tout lien entre les pourparlers et l'affaire Episkopos, tandis que le Duc Tof de Gatîne affirme ne pas reconnaître les Loups Blancs comme étant sous son autorité. Ce dernier en retour rapporte les propos belliqueux de Tristan de Salignac, Pair de France.
Ainsi les discussions semblent pour l'instant s'enliser dans des querelles de personnes, et au gré des troubles extérieurs. L'état martial est plus que jamais d'actualité.
Theognis, pour l'AAP