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| Déjeuner avec une rusée | |
| | Auteur | Message |
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Theognis L'Eclat de Prométhée
Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Déjeuner avec une rusée Lun 5 Oct - 14:00 | |
| Habituellement, le Baron mangeait dans la salle commune, avec les gardes d'Arquian et Gorborenne, ou dans les cuisines, pour partager son repas avec Mathilde dont il appréciait les services....Culinaires, s'entend. Alors, quand elle le vit tourner à droite vers la salle de banquet en compagnie de son invitée, Mathilde commença à courir dans les couloirs. La belle nappe, les beaux couverts, et le bon vin....Surtout le bon vin. Mathilde s'enivre rien qu'en débouchant la bouteille pour humer son parfum....Mais vite, point de temps à perdre, Mathilde file à perdre haleine (ce qui change de filer la laine, mouhahaha comme dirait Gorborenne). La nappe est déployée, les couverts disposés, et le vin, un peu malmené pendant le voyage, est posé sur la table. Une tache violacée orne d'ailleurs son tablier, sans qu'elle ne s'en aperçoit. Car, enfin, elle peut tourner ses yeux vers l'enfant, ce beau poupon aux joues roses qui gazouille en la voyant, car elle sent le vin et le digne enfant de Pi en tombe instantanément amoureux fou.
"Gouzi, gouzi...
-Areuh....
-Gouzi, gouzi...
-Ahem!" Fait le Baron peu passionné par la conversation. Il regarde Mathilde avec une moue dubitative au bord des lèvres.
Dernière édition par Theognis le Lun 5 Oct - 22:10, édité 1 fois | |
| | | Breiz Intendante d'Arquian
Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Lun 5 Oct - 18:15 | |
| Elle avait lâché sa main. Oh, pas tout de suite. Elle avait tenu bon, et suivi, ses doigts glissés entre ceux du Baron, ses explications architecturales, levant les yeux au bon moment, admirant à propos. De son autre main, elle soutenait son fils, lui chatouillant parfois le cou. Essayant de distraire le bébé afin qu'il ne réclame pas sa libération trop vite. Les mots chuchotés à son oreille, le souffle dans son cou, elle réprima un frisson. Avec un peu de chance, son hôte prendrait cela pour une crainte du fantôme. Soudainement, Gauvain s'est fait calme. Les yeux rivés sur le Baron, dans un expression très claire, du moins pour sa mère. "Bnorf-de-Schlom-qu'est-ce-qu'il-fait-à-ma-Maman-celui-là?" Puis, un éclat de rire, et un Baron très fier de lui qui la précède dans une salle immense. Enfin, tout du moins au yeux de la tavernière. Et, immédiatement, la gouvernante de la maisnie qui s'affole. Froncement de sourcils de la Breiz. Oui, cette femme semblait être la gouvernante. Qui faisait le travail à la place de la valetaille? Non, pas si étrange que cela, après tout, la jeune veuve ne s'était pas annoncée, et il était plutôt habituel pour un noble de tourner avec des effectifs réduits quand il ne donnait pas de fastueuses réceptions. Elle regarda autour d'elle, un peu étourdie par les rapides allées et venues de la femme. Qui, d'ailleurs, avait répandu un peu de précieux liquide sur son corsage. Eveillant à nouveau l'avidité de Gauvain. C'était là qu'elle avait lâché sa main. Dénouant rapidement l'écharpe de douce laine dans laquelle reposait l'enfant, le déposant à terre. Quelques pas chancelants furent fait en direction de la femme, qui engagea la discussion avec l'enfant. Breiz, elle, ne quittait ni la femme, ni l'enfant des yeux. Une main légèrement posée sur le pommeau d'une de ses épées. Elle voulait, désespérément avoir confiance. Mais cela lui était impossible, et bien qu'elle paraisse décontractée, nonchalante, elle était à l'affut. Le moindre geste étrange, et la lame damassée danserait devant les yeux de la gouvernante. Bien sur, il n'arriverait rien. Elle en était à peu près certaine. Mais elle ne pouvait pas relâcher son attention. Un léger raclement de gorge interrompit les échanges de gazouillis et la veuve, soulagée, reprit son fils contre elle, avant de se tourner à nouveau vers son hôte. | |
| | | Theognis L'Eclat de Prométhée
Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Lun 5 Oct - 21:19 | |
| Ayant observé la scène, sans mot dire, secrètement content que ce Gauvain lâche enfin la protection maternelle pour se promener ailleurs, il fut étonné par les réactions breiziennes. Ou breizoises, c'est selon. La main posée sur le pommeau de l'épée lui sembla dangereusement crispée. Encore un peu, et la pauvre Mathilde mélangerait à son corsage le vin et le sang! Étranges réactions que celles d'une mère, d'une veuve de surcroît, braquées sur les dangers environnants, n'importe quel danger plus haut que trois pommes, même celui de Mathilde. Associer Mathilde au mot danger, c'était comme ouvrir le vougier à l'amour, une incongruité sans nom. Réaction incompréhensible. Aussi Théo se félicita de n'avoir rien tenté de compromettant avec le petit Gauvain. Il n'aimait guère les petits enfants, fragiles, braillards, compulsifs, et source d'un nombre infini d'embêtements aussi divers que les champignons d'automne. (divers....Automne...Bon je continue) Couvrant d'un sourire aimable ces petites réflexions, il avança un siège vers elle, pour l'inviter à s'asseoir. La table du banquet était immense. Sortir la grande nappe aurait demandé de longues minutes de pliages intensifs. Puis, le Baron n'aimait pas se trouver à trop grande distance de ses hôtes, surtout quand elle était aussi jolie et délicieusement rebelle que Breiz la rusée. Il s'installa donc à ses côtés, à sa place habituelle. Il se demanda un instant si le bébé aurait faim pendant leur repas.....Chassant cette pensée inopportune, il leva son verre de vin en sa direction.
A votre santé, ma chère Breiz, votre présence honore ces lieues d'une grande beauté. Pardonnez à Mathilde, elle aime tellement les enfants qu'elle en aura bientôt une douzaine sur les bras....Mais que vive pour longtemps le souvenir du Pi en ce petit Gauvain, et que votre sourire continue à réchauffer le cœur de ceux qui l'ont aimé....
Trinquant, yeux dans les yeux de ce regard de...Breiz, il but une longue gorgée en se demandant s'il était habile de parler du Pi, encore et toujours. Alors, dès la retombée du verre, il attaqua autrement la conversation:
Vous avez à votre côté une belle lame, ai-je l'impression. Me permettriez-vous de la voir? De plus, elle doit vous gêner dans une telle position.
La désarmer d'un sourire, c'est bien, la désarmer tout court, c'est mieux. | |
| | | Breiz Intendante d'Arquian
Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Lun 5 Oct - 23:31 | |
| Elle savait qu'elle ne pouvait pas le protéger de tout. Toujours. Tout le temps. Elle savait que la plupart de ses craintes étaient irraisonnées. Mais depuis que, sous son propre toit, on avait menacé de tuer l'enfant par la torture, alors qu'il n'était âgé que de quelques mois, et ce simplement à cause de son nom, la veuve n'était plus qu'une simple mère. Elle était louve protégeant sa progéniture. Sa raison lui disait que la gironde Mathilde ne ferait rien, jamais, à son fils. Mais du fond de ses entrailles, la peur irraisonnée de perdre son unique raison de vivre, son unique souvenir du PiYre, sa plus belle création, son avenir, celui de la Ruse tout entière, la chair de sa chair, les derniers éclats brillants de son âme, la peur la tenaillait sans relâche. L'enfant de nouveau sur sa hanche, blottit contre son sein, elle se détendait légèrement. Légèrement, seulement. Elle accepta la chaise avancée, remerciant Théognis d'un léger signe de tête, et prit place, installant l'enfant sur sa cuisse, calé contre un de ses bras. L'autre saisissant son verre tandis que le Baron levait le sien en sa direction. Rougissant délicatement à sa remarque, elle ne put que murmurer :
Je sais bien, Théo, que mon fils ne risque rien, mais...
Puis il prononça son nom. Et, comme toujours, les ombres réapparurent dans ses yeux. Le souffle coupé par la violence des émotions. Pourquoi, pourquoi ne supportait-elle pas que quelqu'un d'autre parle de lui? Quand c'était elle qui évoquait la première ses souvenirs, la peine était supportable. Quand un autre le faisait, sans prévenir, la douleur lui broyait le ventre. De? Hein? Ah, ses épées, oui, parlons des épées, ça sera plus aisé. Elle reposa son verre, ignorant les fines goutelettes violacées sur sa main, vestige du tremblement qui l'avait agité à l'évocation du nom chéri, et se releva. Vrai qu'elle était un peu empêtrée, assise avec ses lames. Elle déposa de nouveau son fils, lequel en profita pour se lancer aussi vite que ses jambes le portaient (un pas, deux pas, trois pas, pouf! sur le derrière; un pas, deux pas, trois pas...) dans l'exploration de la salle. Dans un mouvement souple, elle dégaina les lames en acier damassé et les présenta, à plat sur ses deux mains ouvertes, au Baron.
Celle ci, elle pointa du menton celle dont le pommeau reposait dans sa main gauche, était celle du PiYre. Elle a été brisée en Languedoc, Montmayeur l'a préservée et réparée pour moi, puis a créé sa jumelle, coup de menton vers sa main droite, cette fois ci,afin que je puisse combattre à deux lames. Celle du Pi couvre ma gauche. Elle ne précisa pas que la gauche, normalement, était protégée par un bouclier, et la symbolique qu'elle attachait à avoir l'arme du Pi sur son coté gauche. Théognis combattait depuis suffisamment longtemps pour savoir cela. | |
| | | Theognis L'Eclat de Prométhée
Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Mar 6 Oct - 20:07 | |
| Se levant, il s'empara de l'épée, caressant de son doigt le fil de la lame et les reflets dansants des bougies sur l'acier trempé. A bout de bras, il admira le bon équilibre de l'arme, légère, et il fendit l'air de deux coups rapides avant de la rendre à sa propriétaire avec une moue appréciatrice.
Excellente épée, pour le combat à distance rapprochée, et elle frappe aussi bien d'estoc et de taille. Vraiment, vous devez être dangereuse avec une telle arme, si vous savez la manier. Et si votre poignet gauche est aussi souple que votre main droite, vous en devenez réellement terrible!
Grand sourire, sans trace de moquerie dans ses propos. Il la voit encore éprouvée par le deuil et désire la ménager, lui changer les idées. Ah, s'il avait un troubadour ou un ménestrel sous la main....Mais elle est venue à l'improviste, il n'a eu le temps de rien, même pas de se changer, sa chemise malmenée est là pour le prouver. Heureusement, les plats arrivent, apportés par Mathilde, au regard qui en dit long sur sa propre appréciation des armes: "Ne peuvent-ils pas ranger leurs maudites lames au râtelier avant de se mettre en table?" Fière cependant, elle dévoile sous leurs yeux le mets appétissant.
Tourte à la viande et aux épinards, le plat préféré du Baron!
Elle saisit avec dextérité un long couteau à manche de bois, dessine un moulinet dans l'air, puis plante la lame effilée dans la belle tourte craquante. Elle a vite fait d'en découper deux parts, et trouverait presque dommage de ne pas utiliser son arme plus longtemps....Enfin, elle porte les assiettes aux convives.
Merci Mathilde, cela a l'air très bon. Maintenant, veuillez ne plus nous déranger, s'il vous plait.
Cela a l'air, cela a l'air....Mais que veut-il ce Baron, que je lui plante ce couteau dans la main? Elle est éberluée soudain par sa propre pensée. Mais que se passe-t-il en elle? Serait-elle jalouse de Breiz? Allons, ce n'est qu'une guerrière, alors qu'elle est cuisinière et bonne à tout faire, c'est bien mieux. Reprends-toi Mathilde....Coup d'oeil sur le bambin.
Un peu de lait pour Gauvain? | |
| | | Breiz Intendante d'Arquian
Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Mar 6 Oct - 20:52 | |
| Il lui avait pris l'épée du Pi. Elle suivit du regard chaque mouvement décrit, jusqu'à ce que le pommeau de l'épée ne revienne se loger dans sa main gauche. Elle sourit du compliment, rengaine les armes d'un mouvement souple de chaque poignet. Puis, portant la main aux boucles du baudrier de cuir fatigué, s'en libère, déposant les armes près de sa chaise juste comme la jeune Mathilde arrivait, regard réprobateur sur les lames et mains pleines de victuailles au fumet alléchant. La jeune veuve récupéra un Gauvain fort mécontent d'être ainsi rapatrié et s'installa à nouveau à table. Vrai, la tourte semblait fameuse. Dorée a souhait. La jeune gouvernante pouvait être fière de son travail. Breiz lui sourit d'un air appréciateur en récupérant son assiette. haussa un sourcil quand le Baron congédia un peu sèchement le jeune femme. Qui ne s'en laissa pas raconté et prit le temps de se préoccuper du bébé. La jeune veuve lança un sourire radieux à la gouvernante, tentant de se faire pardonner ses propres craintes.
Merci, pour tout ce qui est lait, c'est moi qui le nourris. Mais je pense qu'il aimerait gouter de votre tourte aux épinards. Une minuscule part, hachée finement, vous feriez ça pour lui?
Elle se tourna à nouveau vers Théognis, le sourire soudain malicieux, et ajouta :
A moins que le Baron n'apprécie pas que l'on malmène ainsi son plat favori?
Dernière édition par Breiz le Mar 6 Oct - 21:19, édité 1 fois (Raison : parce que le français m'échappe!) | |
| | | Theognis L'Eclat de Prométhée
Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Mar 6 Oct - 23:18 | |
| Raclement de gorge. Une femme, ca va, deux femmes....Bon, deux femmes, c'est bien aussi, mais pas en de telles circonstances, entre le couteau et l'épée, entre l'une boudeuse et l'autre sarcastique....Par bonheur, le noble....Le noble académique, s'entend....Répond aux sarcasmes par la dignité naturelle échut par son rang, menton droit, sourire aimable, et mots courtois. Passant ainsi un regard bienveillant sur le monde, il domine n'importe quel sujet, par son calme, sa générosité, sa bonté d'âme, en un mot sa supériorité. Mais Théo, hélas, était loin de cadrer avec l'académie.... Il avait très faim et le plat lui chatouillait d'une façon atrocement agréable les narines. Il se tourna vers Breiz:
Ma foi, nous pourrions nous servir avant, et Gauvain après, non?
Alors, le couteau en l'air, Mathilde menaça directement le Baron:
Vous n'avez pas fini de vous comporter comme un sauvage pas éduqué?
Plus que le pléonasme, c'était la manière avec laquelle les mots étaient sortis des lèvres si douces de Mathilde qui choquait l'oreille. Mais le Baron n'eut pas le temps de répondre qu'elle tranchait d'un coup sec une minuscule part, pour la taillader ensuite avec frénésie, puis, plantant le couteau sur la table à travers la nappe, elle prépara une petite assiette de tourte. Déjà en se tournant vers Breiz et Gauvain, elle avait ce visage angélique que tout le monde lui connaissait. Ses traits n'étaient plus que douceur et beauté radieuse, elle tenait à deux mains cette petite assiette et semblait la plus heureuse du monde en s'approchant de la mère et du bambin.
Il est ravissant! Et si expressif! Regardez-moi cela, il sait déjà ce qu'il veut! Vous voulez lui donner, ou vous préférez que je lui donne à manger pendant que vous dégustez ma tourte chaude, s'il vous plait? | |
| | | Breiz Intendante d'Arquian
Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Mer 7 Oct - 2:02 | |
| Ma foi, nous pourrions nous servir avant, et Gauvain après, non?
Avant même que la jeune mère ait pu ouvrir de grands yeux étonnées et choqués par l'attitude du Baron, la gironde gouvernante avait renvoyé le malotrus sus nommé dans ses vingt-deux. Décidément, Breiz commençait à bien l'aimer, celle là! En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la portion de Gauvain était prête à déguster, et la furieuse Mathilde redevenue rondeurs en s'approchant du couple mère enfant. Enfant qui n'avait pas perdu une miette des évènements, et qui dardait un oeil affamé sur l'assiette tendue sous son nez.
Il est ravissant! Et si expressif! Regardez-moi cela, il sait déjà ce qu'il veut! Vous voulez lui donner, ou vous préférez que je lui donne à manger pendant que vous dégustez ma tourte chaude, s'il vous plait?
Je vous remercie, je vais le lui donner moi même. Je vous garantis que j'ai de la pratique et que votre tourte, je vais la déguster chaude!
Joignant le geste à la parole, elle saisit la petite assiette, la posa sur la table, hors de porté des menottes-touche-à-tout de l'enfant, et lui en fourra une cuillérée dans le bec avant qu'il n'ait le temps de réclamer. Puis elle tourna à nouveau les yeux sur le Baron. Retint un hurlement de rire. Comme les hommes et les nourrissons étaient semblables, parfois! Elle se demanda un instant s'il fallait lui donner la becquée, à lui aussi, et ne put cette fois dissimuler le sourire amusé qui se déssina sur ses lèvres à l'évocation de l'idée. Elle leva son verre de vin vers lui et but une gorgée, avant de, bien vite, réenfourner une cuillère de tourte entre les quatre dents de Gauvain. C'est que, lui, il mangeait! La bienséance voulait que le maitre de maison commence le repas, quand donc Théo allait-il se décider à attaquer sa part? Elle se tourna vers la gouvernante, désapointée peut être de n'avoir pas l'heur de s'occuper du bambin le temps du repas.
Je vous remercie de votre proposition, Mathilde, c'était bien Mathilde, son prénom, au moins, oui? Théognis l'avait prononcé au moins une fois... Gauvain et moi avons l'habitude de procéder ainsi, et il ne mange que très peu d'aliments solides pour l'instant.
Et, surtout, la personne qui réussirait à éloigner Gauvain d'elle n'était pas née. Jamais, au grand jamais, elle ne confiait l'enfant. Ou alors, dans son champ de vision. A un nombre de personnes très restreint. Elle dévia d'une main la tentative de saisine sur épinards amorcée par Gauvain, lui fourra sa troisième cuillerée dans la bouche, et leva à nouveau les yeux vers le Baron. Regard "mais-tu-vas-la-commencer-oui-ta-tourte-que-je-puisse-manger-aussi?" | |
| | | Theognis L'Eclat de Prométhée
Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Mer 7 Oct - 12:58 | |
| Théo contemplait la scène avec intérêt quand Breiz remarqua sa face de poisson rouge et lui sourit au nez. Alors, chose très rare, ses joues prirent une teinte écarlate, et il ne savait plus où se mettre jusqu'à ce que Breiz lui offre de trinquer avec lui, yeux dans les yeux. Ah douceur de la pupille, splendeur de l'iris. A la voir ainsi, il n'avait plus faim, il n'avait plus soif, rassasié et désaltéré il aurait pu aller se cou.... Le choc de cette pensée le surprit, et il baissa les yeux vers la tourte, en réfléchissant. Ce sacré Gauvain....Jamais il ne pourrait la courtiser en présence de son enfant, et elle ne s'éloignait jamais de lui. Parfois, il avait la nette impression qu'elle se servait de son fils comme bouclier contre ses tentatives, comme la lame du Pi lui protégeait les hanches. Il regarda la tourte en soupirant doucement. Comment faire? A nouveau, il jeta un coup d'œil à la scène, espérant que Gauvain s'empiffre puis s'endorme avec un ronflement à réveiller les morts....Là il aurait une chance d'approcher.... Soudain, un long et douloureux hurlement se fit entendre, à dresser les cheveux sur la tête. Un cri, venu du fond des âges, résonna dans les couloirs et les escaliers, s'engouffrant sous les portes pour venir aux oreilles pleurer la souffrance et la mort. Un cri glacial, aussi coupant que la bise d'hiver, soufflant sur le château à ébranler ses murailles séculaires. Une voix, à figer le sang dans les veines....
Mathilde porta ses mains aux joues et se mit à genoux, avec des yeux effrayés de pauvre paysanne. Elle tremblait de tout son corps et se mit à sangloter:
Elle est revenue....La Dame est revenue.... | |
| | | Une âme sans repos
Messages : 4 Date d'inscription : 07/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Mer 7 Oct - 13:33 | |
| Du haut du donjon, elle contemplait le domaine, les terres d'Arquian, les vignobles, les prairies et les champs, les bêtes au pâturage, et la fumée des maisons. Elle voyait les couleurs de l'automne recouvrir la campagne et les terres blondes gorgées de blé. Elle observait la pierre noire des murailles du château briller au soleil et les hommes de garde plaisanter en riant. Pour elle, tout n'était que tristesse, désolation et pourriture. La douceur du printemps, la chaleur de l'été l'avait tenue loin de la vie des hommes, loin de leurs mensonges, de leur hypocrisie. Ces gens oublieux du passé, des drames et des peines, ces gens qui la craignaient car elle était pour eux un souvenir qui ne s'éteindrait jamais....Mais trop de rire, de joie et de vie habitaient à présent ces pierres sombres. Aelyce avait quitté le domaine, le Baron l'aurait-il oublié? Voulait-il, à son habitude, occulter la douleur dans le noir des yeux, enfouir son chagrin sous les jupons féminins? Et elle, avait-il oublié qu'elle vivait ici, qu'elle hanterait le château d'Arquian jusqu'à la fin des temps? Alors, elle cria, oui....Elle hurla la peur, la souffrance, le désespoir, un souffle délicieux qui s'exhalait de ses lèvres ectoplasmiques....Le fantôme d'Arquian était de retour. | |
| | | Breiz Intendante d'Arquian
Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Mer 7 Oct - 15:12 | |
| Un cri. Déchirant. Rageur. Hypnotique. Immédiatement suivi d'un hurlement de terreur. Gauvain braillant à pleins poumons, couvrant les lamentations de Mathilde. Et dégelant le sang figé de sa mère, en un instant. Dans le même geste réflexe, le bras droit est enroulé autour de l'enfant, plaqué contre elle, et la main gauche glisse vers sa hanche, à la recherche du pommeau rassurant de l'épée Pignonnesque. Rien. Où est elle? Une fraction de seconde d'hésitation. L'épée est là, sur le coté de la chaise. Elle a déjà la main dessus. Hein? Une Dame? Quelle Dame? Raisonner. Dans le silence revenu. Gauvain, rassuré par le bras de sa mère, reste muet. Comme toujours lorsqu'il sent la tension de cette dernière. Comme à chaque fois que de la main, elle le repousse vers son dos, dans son écharpe. Echarpe qu'elle a dénouée. Elle se maudirait elle même si... Elle se tourna vers Mathilde, toujours agenouillée. La jeune paysanne semblait pétrifiée par la peur. Peur de quoi? Dans le silence d'outre tombe qui régnait dans le château, aucun danger ne semblait se profiler. Raisonner. La dame. Revenue. Et... Théo ne lui avait-il pas montré une porte censée dissimuler l'âme d'une personne? Non. Les fantômes, ça n'existe pas. Elle se tourna vers le baron, et demanda posément :
Qu'était-ce?
Le côté furieux du cri lui rappelait celui qu'elle avait déjà entendu. Une fois, il y avait fort longtemps. Le cri de défi d'un étalon à un autre. Mais ce hurlement là comportait autre chose... La détresse, et l'horreur... | |
| | | Theognis L'Eclat de Prométhée
Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Mer 7 Oct - 22:31 | |
| Alors Théo se tourna vers Breiz et lui dit d'une voix lasse:
C'est l'automne, Breiz, l'automne...
Et il baissa les yeux pour ne pas en dire plus. Son visage n'exprimait ni surprise ni crainte, seulement de la résignation. Des pas précipités résonnèrent dans le couloir, les ordres fusèrent au sein du cliquetis des armes, mais le châtelain secoua la tête. Ils ne trouveraient rien, pas une trace, pas même une ombre. Le mystère continuerait à planer sur les terres d'Arquian, chacun serait réduit aux conjonctures et à l'impuissance. On ne se bat pas contre les fantômes. Repoussant la chaise, Théo déploya sa haute stature et rejoignit Mathilde. Ses mains cueillirent les siennes pour la mettre debout et l'étreindre dans ses bras, en la berçant doucement.
Elle ne peut rien contre nous, sa seule arme est la peur...Bois, bois un peu de vin....
Il prit la cruche et versa du vin dans les trois coupes.
Breiz, buvez avec nous, cela vous fera du bien, à vous aussi...Buvons, sans nous laisser troubler par ce cri déchirant....C'est l'automne, Breiz, elle revient toujours à l'automne....Buvez, et laissez le vin apaiser votre cœur.
Un sourire s'étira sur ses lèvres fermées.
Vous n'avez pas peur, vous, vous êtes courageuse....Bien des gens dans la région se signent à l'évocation du nom d'Arquian....Le château aux pierres noires, la forteresse maudite....Vous avez faim? Vous voulez manger?
Théo congédia Mathilde d'un baiser sur le front, puis avisa la tourte en prenant le couteau planté dans la table.
Je vais vous servir moi-même....Tenez, c'est encore chaud, c'est très bon. Nous avons la chance d'en profiter, alors profitons-en.... | |
| | | Breiz Intendante d'Arquian
Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Mer 7 Oct - 23:43 | |
| Oui, elle prendrait bien un verre de vin, oui, c'était l'automne, oui, oui... Elle siffla son verre cul sec. La pauvre gouvernante ne se remettait pas de ses émotions, et voilà qu'après un malheureux verre de vin, le Baron la renvoyait vers ses cuisines... Bah! Elle avait peut être de quoi se rassurer là bas... Oui, elle était courageuse. Non, elle n'avait pas peur. Oui, elle voulait bien manger. Elle acquiesçait à tout, réfléchissant furieusement? Qui ça, "elle"? Pourquoi spécialement à l'automne? Machinalement, elle s'assit, avança sa chaise vers la table, calant de nouveau l'enfant contre elle. A demi couché, cette fois, car le bébé refusait catégoriquement de sortir le visage du cou de sa mère, où il le dissimulait, croyant, avec la confiance d'une autruche, qu'il était protégé.
Ainsi donc, le fantôme d'Arquian n'est pas une légende?
L'ironie, toujours, pour se protéger d'une situation qu'elle maitrise de moins en moins. Matière grise rouages à fond, nanmékéssesséssézistoires? Pour se donner une contenance, elle tenta de s'attaquer à sa part de tourte. D'une seule main, Gauvain monopolisant toujours l'autre. Non, définitivement, ça n'était pas pratique... D'un air résolument naturel, elle tendit son assiette à son hôte.
Théo, sois gentil, aide moi tu veux?
Fi des ronds de jambes, maintenant. Aux orties, les phrases ampoulées. La jeune veuve n'avait plus envie de s'amuser. Juste de comprendre.
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| | | Theognis L'Eclat de Prométhée
Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Jeu 8 Oct - 19:55 | |
| Éviter de répondre à sa première question, dans un premier temps. Le récit se perdrait dans des phrases trop longues, et de chaque mot soulevant un mystère surgiraient la légende et le doute. Mieux vaut ne rien dire pour l'instant, et profiter du repas, si ce maudit fantôme, pléonasme, ne vient pas encore le troubler de ces cris intempestifs. Un sourire intrigué naît sur ses lèvres quand elle lui tend l'assiette. Heureusement, ses mains sont propres et ses doigts proprement récurés. Malgré une matinée passée à manier les armes, il a pris soin, comme toujours, de les laver soigneusement, car elles sont, pour lui, aussi précieuses que les mots dont il aime à habiller son langage. Il ne prend même pas garde à l'équivoque des mots de Breiz. Dans son esprit troublé par les beaux yeux de la rousse, il n'y a qu'un sens à sa volonté. Il prend alors entre ses doigts tendus un bouchée de la tourte et l'apporte à ses lèvres, sans la quitter du regard.
C'est encore meilleur comme cela.... | |
| | | Breiz Intendante d'Arquian
Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Jeu 8 Oct - 21:16 | |
| C'est encore meilleur comme cela....
Gné? Machine arrière toutes! Qu'avait-elle bien pu dire qui conduise à cette situation? Elle réfléchissait tellement vite sur ce fantôme qu'elle n'avait pas pensé plus loin. Qu'avait-elle dit bon sang? Ah, oui, "aide moi". Norf." Aide moi", pas "nourris moi" ... Elle avait eu un mouvement de recul quand la main s'était approchée de son visage. Comme toujours. Alors, délicatement, elle prit la nourriture des mains de son hôte, de bout des doigts, et la porta à sa bouche. Sourit. Suça soigneusement chacun de ses doigts. Sourit à nouveau.
Tu as raison! C'est bien plus amusant de manger avec ses mains! Pas très gracieux, c'est certain, mais sans aucun doute plus amusant!
Et, joignant le geste à la parole, elle piocha à nouveau un morceau croustillant de tourte, qu'elle engloutit rapidement. C'est que, les émotions, hein... Alors, la part de tourte ne résista pas longtemps à la jeune veuve, qui finit tout de même par reprendre sa cuillère... Parce que les bonnes manières étaient trop profondément ancrées en elle. Son repas fini, elle releva les yeux vers Théognis, probablement un peu dépité, avec un sourire d'excuse. Elle avait mangé à toute vitesse, parce qu'elle sentait, aux légers mouvements de l'enfant, ce qui allait se produire. Rougissante, presque, elle murmura :
Je suis désolée, Théognis... Si je ne le nourris pas, il va se mettre à hurler...
Elle savait que le baron voyait l'enfant comme une gène sur son passage. Et cela l'arrangeait bien. Avant de laisser à son hôte le temps de répondre, la jeune veuve délaça son corsage, dénudant son épaule. Le petit garçon, affamé, se colla au sein de sa mère, qui pencha légèrement la tête, laissant ses mèches rousses tomber en un voile pudique sur la scène. Elle n'osa pas relever les yeux. | |
| | | Theognis L'Eclat de Prométhée
Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Jeu 8 Oct - 23:53 | |
| Il s'amusa de sa timidité, de sa pudeur. Depuis son enfance, il en avait vu, des mères donner le sein à leur enfant. En cette situation, le téton devenait mamelon, et perdait toute sa dimension érotique. La bouche baveuse du bébé le transformait en objet d'un désir nourricier, presque vulgaire, une outre de lait, et pourtant mignon par ce bonheur intense ressenti en buvant à sa source. Les yeux clos, les petits doigts en éventail, Gauvain était comme en extase. Les enfants sevrés ne ressentiraient jamais plus une telle joie devant un plat succulent: le lait maternel dépassait de loin toutes les merveilleuses saveurs du monde.
Théo avait depuis longtemps dépassé sa déception. Avec le recul, son espérance lui semblait à ce point risible qu'il faillit s'étouffer plusieurs fois en finissant son repas. Dame Crédulité, aimait à dire Sorane. Elle était aussi la fidèle compagne de Théo avec les femmes. Jamais Breiz ne lui mangerait dans la main, enfin.... Son repas fini, il contemplait la mère et l'enfant, et ce fut pas le sein dévoilé qui éveilla sa curiosité. C'était la volonté de dissimulation de Breiz, sous ses cheveux flamboyants et ses joues pimentées. Elle se cachait de son regard, comme les filles cachent leurs chevilles aux garçons. Elle ne voulait pas qu'il remarque la beauté de son sein, la taille de son auréole, la forme de son téton. Mais elle ne s'était pas mise dans un coin de la pièce, ou devant la cheminée. Elle se tenait toujours proche de lui, alors qu'elle semblait dérangée par sa proximité...Il y avait dans cette attitude quelque chose de profondément désirable. Théo se mit à imaginer ce qu'elle cachait sous la table, sous sa jupe, dans ses yeux. Sans vulgarité aucune. Comme une statue voilée, que l'on a hâte de découvrir pour louer la générosité artistique du Créateur.
Aussi, il dut se maîtriser, repasser plusieurs fois la phrase dans sa tête, avant de se lever et de dire.
Dès que Gauvain aura fini son repas, voulez-vous visiter le domaine en ma compagnie? | |
| | | Breiz Intendante d'Arquian
Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Ven 9 Oct - 0:40 | |
| La plénitude absolue. C'était ce qu'elle ressentait lorsque l'enfant mangeait. Parce que le couple mère enfant était à nouveau une seule entité. Un tout. Complet. Elle le ressentait d'autant plus fortement depuis que Gauvain avait fait ses premiers pas. S'éloignant d'elle. La réunion de la tétée en devenait un moment encore plus unique. Elle en aurait ronronné, si elle avait pu. Elle s'absorba totalement dans l'instant, quelques minutes, en silence. Jusqu'à ce que la voix de Théognis n'interrompe le flot de ses pensées. Elle releva alors les yeux vers lui, repoussant un mèche de cheveux derrière son épaule. Le vouvoiement, à nouveau. La distance revenue. Elle hésitait entre soulagement et déception.
J'en serais ravie, Baron...
Quitte à rajouter de la distance, autant rajouter du titre.
Mais Gauvain en a encore pour un petit moment, et je ne voudrais pas que vous vous sentiez obligé...
Elle se pencha à nouveau vers l'enfant, caressa sa joue soyeuse, et se redressa à nouveau, regardant Théognis droit dans les yeux. Elle avait l'habitude d'allaiter en public, elle n'avait pas de temps à perdre dans la journée pour s'isoler. Et c'était précisément cela qui la gênait. Seule, face à l'homme. L'homme qui la regardait. Elle releva le menton, crispant légèrement les mâchoires. Se forçant à accepter les yeux posés sur elle. Consciente que pour lui, elle était dorénavant une nourrice, et non un objet de désir. Hésitant, là encore, entre les sentiments que le changement de situation lui procurait. | |
| | | Theognis L'Eclat de Prométhée
Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Sam 10 Oct - 16:44 | |
| Digne fils du Pignon, l'enfant vorace dévorait sa mère, goulument. Breiz, sans manifester aucune douleur, continuait à lui offrir ses tétons avec une grande tendresse pour son rejeton. Théo, lui, maîtrisait avec peine son envie de faire les cents pas dans la pièce, en contemplant les vestiges de la tourte à la viande et aux épinards, la cuillère vagabonde. Le sourire de Mathilde, quand elle vint débarrasser la table, il s'en détourna avec une fausse mauvaise humeur, car il savait qu'elle se moquait de lui et qu'il le méritait. Heureusement, la bonne âme, une fois les plats et les couverts rapportés en cuisine, la corbeille de fruits déposé sur la table, la nappe repliée en un coup de main, lui dit:
Votre cheval est prêt, si vous voulez faire une promenade en compagnie de la dame, mieux vaut se dépêcher avant que le jour ne tombe et que le froid n'arrive. Le Vétéran se trouve quelque part en forêt, à ramasser des champignons. Peut-être que vous le trouverez, il passe sa vie là-bas, maintenant!
Ainsi, elle avait prévenu les intentions du Baron et les précautions de Breiz. La balade se ferait, sous la menace de l'ombre du vieux fureteur, pour empêcher les mots courtois de se transformer en mains vagabondes. Théo en était secrètement renfrogné. | |
| | | Breiz Intendante d'Arquian
Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009
| Sujet: Re: Déjeuner avec une rusée Sam 10 Oct - 17:55 | |
| Gauvain finissait son repas, et sa mère, les yeux mi clos, savourait des grains de raisins qu'elle picorait dans la corbeille de fruits. Ce que la Bourgogne avait à offrir de meilleur. Du bout de la langue, elle faisait rouler le fruit dans sa bouche, savourant son contact frais, avant de le faire éclater d'un coup de molaire, en une explosions de saveurs sucrées. L'enfant rassasié, elle le déposa au sol, le laissant à nouveau explorer la pièce, et se leva, réajustant sa robe avant de lacer le ruban de soie noire de son corsage brodé. La suggestion de Mathilde était interressante.
Les raisins sont-ils issus de votre terre, Baron? Si c'est le cas, vos crus 1457 seront probablement succulents... Juste assez sucrés pour alcooliser le vin correctement. Vous aurez quelque chose de rond, et doux.
Elle lissa sa robe, d'un geste très féminin, réajustant le tissus aux hanches. Avant d'y boucler, dans un mouvement ample, bien plus guerrier, le ceinturon de son baudrier. Ajoutant :
Me feriez vous l'honneur de me montrer vos vignobles?
Elle tendit sans un mot la main vers le petit garçon qui, l'ignorant superbement, se lançait dans l'escalade à main nues de la face nord d'un fauteuil. | |
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