A l'aide !! (suite des écuries)

Il courrait et arriva à la porte du château. Le dos et les côtes en compote, il se disait que tout cela allait s'arrêter quand il retrouverait sa sœur. Mais d'ailleurs, elle était où, celle là ! Elle était sensée l'attendre, et avec le vacarme qu'ils mettaient, elle devraient les avoir entendu. Attendez que Maxime lui en touche deux mots, et vous allez voir...

Il monta les escaliers pour arriver dans le hall, puis il prit une porte qui était ouverte pour arriver dans ce qu'il croyait être un salon. En effet, c'était bien un salon. Il leva les yeux, ralentissant un peu sa course effrénée, puis vit Aelyce.

Mais pas le temps de fléchir, il entendait les lourds pas de l'homme derrière lui, qui devait être en train de le chercher. Il n'avait pas de honte d'arriver comme ça en plein salon baronial, dans son état, car le petiot, il en avait connu d'autres.

Alors, machinalement, il alla se cacher derrière Ael, sans même se demander ce qu'elle dirait. Il avait les mains pleines de bouses, et salissait tout sur son passages, mais il s'en fichait.

Une fois derrière elle, la tenant par la taille, il pencha la tête pour regarder où il en était. Enfin, quand il a vu que le Vougier n'allait rien faire devant elle, il se mit à côté de sa sœur et lui sourit de son visage d'ange démoniaque.

« Oh, tu es là... » Dit-il en riant. Il lui fit une bise, déposant un peu de crasse, puis il se tourna vers le vougier.

« Alors sale merle grasseux, on fait moins le malin maintenant ! »

Il y avait dans sa voix quelque chose de triomphant, comme si il savait que là, il pouvait faire le malin, car sa sœur était plus forte que ce gros plein de soupe puant la vinasse.

La tornade de Dénéré était enfin arrivée au château, elle avait envie de crier "Tous aux abris" mais c'est un tendre grognement qui sortit de ses lévres quand il se mit à hurler de toutes ces forces dans la cour.
Il était connu et reconnu combien Maxime son frère "pondu" vite fait pendant la guerre sans qu'elle n'ait rien vu venir faisait deux avec les belles manières, mais elle n'y pouvait rien, Aelyce s'attachait souvent à ceux qui étaient rejetés par tout le monde, trouvant des charmes là où peut il n'y en a pas pour d'autres.
Elle était prête à lui donner une dernière chance lui avait elle écrit, mais ce qu'il ne savait pas, c'est qu'elle l'aimait et donc une chance il en aurait forcément toujours eu.
Elle ne l'aimait pas sage, même qu'elle craint pour sa santé quand il parle tel un grand sans proférer une idiotie. Elle adorait ses bêtises et était prête à être indulgente quand il le fallait. Faut bien que jeunesse passe, mais la seule chose qu'elle ne pouvait tolérer c'est le manque de respect.
Aussi elle se demanda si réellement il a changé et et quand le vougier vint annoncer son arrivée à son baron et à elle, elle se pencha à l'oreille de Théo lui suggérant de le tester.
C'est ainsi qu'il était sensé accomplir une corvée, elle et Théo étaient au salon, silence complice et inquiètude à peine dissimulée tandis qu'ils attendaient le vougier, revenir leur annoncer que Maxime s'est plié à la tâche sans rechigner..du moins espérait elle au fond d'elle.

Elle s'assit sur le divan, sa travailleuse à côté d'elle, accaparée par sa broderie, l'aiguille s'amusant sur la surface tendue de l'étoffe telle un plongeur plongeant sans cesse pour réapparaitre et replonger.
Soudain un bruit de porte qui s'ouvre brutalement, un halètement et un pas de course, elle relâcha aussitôt son ouvrage sur le divan et se mit debout s'attendant à tout, Théo un peu plus loin était aussi dressé qu'elle, quand elle vit apparaître Maxime bouseux, laissant derrière lui des traces grasses et verdâtres de crottin.
Pas le temps d'écarquiller les yeux, la bouche ronde, pas le temps que la colère ne monte qu'il se cachait derrière elle et c'est un vougier plus crasseux que son frère qui arriva en grommelant des noms d'oiseaux grincés entre ses dents.
Aelyce ne put hésiter longtemps entre rire et colère et elle partit dans un éclat de rire en regardant l'état du vougier avant de s'adresser à lui d'un ton des plus compatissants

-Allez dans la cuisine et demandez à Mathilde de vous chauffer un bain, vous l'avez bien mérité je crois

Se tournant vers son frère qui le narguait de surcroît elle lui tira l'oreille sans ménagement ne la relâchant que quand elle lui arracha un cri

-Alors comme ça on fait le pitre frérot? Si tu crois avoir échappé à la corvée tu te trompes! qui va nettoyer le salon et le rendre brillant?
Puis regardant Théo qui s'approchait pour les rejoindre elle enchaîna

-Théo voici Maxime mon frère, Maxime, je te présente l'homme qui a fait chavirer mon coeur, le seul qui ait réellement compté..et le père de notre futur enfant! et puis dans quelques semaines tu seras tonton petit garnement!

Maxime vit sa sœur éclater de rire, ce qui l'incita a en faire autant. Ce pendant, il s'arrêta net quand elle ne gronda pas le Vougier mais lui dit d'aller prendre un bain. Hey ! Il avait quand même rossé son frère, c'était pas rien ! Eh puis, surtout, il avait obligé Maxime a travailler, alors que nous, chez les Dénéré, on est des mafieux, on est pas des musclor. Une fois, Blademaster, le roi des poulets, avait dit à Maxime qu'il avait arrêté de travailler dans les champs le premier jour où il avait labouré, car il s'était cassé un ongle.

Oh non celui là je vous jure, quelle tête... M'enfin, bref tout ça pour dire que de toute façon, il ne l'aurait pas fait. Maxime est rusé, Maxime est intelligent, alors Maxime trouvera toujours un moyen pour se sortir du travail. C'est comme ça, c'est génétique. Bon, pour la parenthèse hrp, pour ceux qui s'y connaissent en science, cette particularité se trouve sur le huitième chromosome, en bas. Bon, interlude faite; passons à la suite.

Un peu contrarié, Maxime se retourna vers sa soeur, mais avant qu'il ne soit face à elle, vit sentit son oreille se lever comme si une chouette lui avait attrapé. Magie? Euh non, colère franginesque plutôt... Quelle follasse, de tirer comme ça ! Eh vas y que je fais pas attention si t'as mal, je tire comme si c'était l'oreille d'un cochon.

Surpris par cet élan de folie passager, il poussa un cri de sa voix qui muait un peu, donc je vous laisse imaginer le truc quoi... Une sorte de grincement de porte, enfin non, c'est impossible à décrire. Bref, il avait crié, et dès qu'il eut crié, elle le lâcha. Non mais quand je dis qu'elle est folle...

Elle voulait qu'il... Oh macarel ! Vite, une excuse ! Bon, attendons, faut se redresser, le grand manitou arrive. Oh, on dirait un peu un ivrogne... Enfin, du goût de Maxime. Il devait surement boire... ou pas se raser... A voir comment il parle. Il se redressa, donna un petit coup de coude à sa sœur, pour lui montrer son mécontentement, puis il inclina légèrement la tête.

« Bonjorn... Eh bien Ael, pour te conquérir il vaut mieux s'appeler Théo... »

Il avait envi de rire, mais quand il entendit la suite, un mot lui traversa l'esprit: QUOI?! Enceinte ?! Mais c'était pas possible ! On la laisse dans un château avec un homme seul, tu peux y aller qu'elle se fait engrosser. C'est méchant de dire ça, mais elle suit les traces de la Malemort, la sœurette. Enfin, tant qu'elle est heureuse...

Il se souvint cependant qu'il devait nettoyer le salon qu'il avait dégueulassé... Alors, comme un déclic, il trouva l'excuse. Dès qu'elle lui dit qu'elle était enceinte, et qu'il allait être tonton, il mit sa main gauche sur la droite de sa poitrine, puis se souvint que le cœur était à gauche alors il changea vite de main et de coté, puis il s'assit doucement sur un fauteuil, s'appuyant avec sa main gauche. Il fit exprès de prendre une mine déconfite, mais alors, qu'est ce qu'il avait envi de rire...

« Moi... tonton... »

euh ma soeur, c'est à toi :p