Kerowynn
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Date d'inscription : 24/10/2007
 |  Sujet: Lettre d'une oiselle, par un pigeon, pour un Baron  Ven 30 Nov - 10:34 | |
| Un pigeon, un brin famélique, s'en vint apporter cette missive, écrite au calme, dans la nuit qui suivit une fâcheuse dispute. A la lueur d'une chandelle, les mots n'avaient pas été si durs à trouver. - Citation :
- Baron,
Ce soir-là..oui, je vais l'écrire comme si cétait une histoire, les choses seront plus faciles. Ce soir-là, donc, une oiselle au plumage ébouriffé, vint à rencontrer un Baron inconscient.
On aurait pu penser à une belle histoire. Échafauder des hypothèses, sur leur amour, le type de leurs enfants, aigles, ou nobles ailés? Mais nous n'allons pas nous permettre de tant diverger. Revenons à mon histoire. Qui ne fut point belle, parce que, fort mal à propos, de quelques mots innocents, le Baron trouva le moyen d'égratigner la fierté de l'hirondelle. Or, comme chacun sait, les hirondelles sont très fières, filant pour annoncer le printemps, et se rebiffant de ce qu'on dise qu'elles doivent être plusieurs, pour ce faire.
L'histoire ne dira pas quels étaient ces mots, car certaines choses doivent rester implicites. Ce qui est sûr, c'est qu'à partir de ce moment, on ne vit plus que coups de becs, et ailes frénétiquement agitées. Car non contente d'être orgueilleuse, l'oiselle a une drôle d'habitude. Elle s'éparpille sitôt qu'on la frôle, optant bien souvent pour la fuite. Qui le lui reprochera, elle est mal armée, pour agir autrement et après tout, si Aristote lui a donné des ailes, autant qu'elles servent.
En confidence, je dirais que c'est surtout parce qu'elle se sent un peu malmenée, comme il arrive, et que s'envoler, sur un souffle de vent, permet de ne jamais montrer autre chose que sa colère.
J'espère que vous m'avez suivie jusqu'ici, messire d'Arquian, et que vous êtes prêt maintenant à m'entendre. Je m'excuse, pour le comportement disgracieux de ce fâcheux animal. Je m'en excuse, pour elle, parce qu'elle aurait peut-être du mal à le faire elle même ... mais qui sait?
J'espère, aussi, que vous me laisserez une chance, de vous démontrer, qu'elle peut néanmoins être de bonne compagnie, contrairement à ce que votre sortie un brin emportée suggérait. D'autre part, je veillerais, à lui trouver une cage, pour le cas où vous voudriez toujours de mon service, après cet épisode, afin qu'elle ne s'aventure pas à explorer chaque recoin, avec son impondérable vivacité de caractère.
Kerowynn, oiselle à ses heures.
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