Une Lance Sombre, un Loup Sage, et un Chauve-Sourit

Appuyé sur sa béquille, le Chauve traverse la cour en conduisant un palefroi de belle allure par le licol. Sur les flancs du hongre, une myriade de perles d'écume viennent étoiler sa robe sombre. L'homme parle au cheval d'un voix douce mais tient les rênes d'une main ferme.

- Sombrelance hein? tu sais que tu mérite bien ton nom...

- imfffffffffffrrrrrrrrrrr

- Tu aurais préféré Nuitsanslune? C'est pas plutôt un nom de fille ça?

-flflflflflfflflmmmmmmmmmfr

- Oui, je sais, tu te sens diminué, mais c'est pas pour ça que...

- ........

- Puis t'es beau moi je trouve.

- hiiiiiiihihiiiii

- Mais non, j'essaye pas de te flatter, t'es un canasson qui à de la gueule, qu'est-ce que tu veux que je te dise? Bon, c'est vrai qu'avec toute ta sueur qui te colle au poil, tu ressembles plus à grand chose, mais au delà de ça....

Tout en devisant avec le cheval, le Chauve accroche sa bride à un anneau du mur des écuries. En douceur, il le libère des sangles qui lui enserrent le ventre, pas trop rapidement que ses poumons ne se dilatent pas trop brusquement. Puis, laissant sa béquille contre le mur, il fait mine d'ignorer un instant la douleur le temps d'agripper la selle, de l'enlever d'un coup sec - la douleur en profite pour lui crier "bonjour" depuis les entrailles de sa jambe, s'en suit une grimace d'anthologie - et porter en sautillant maladroitement sur sa jambe valide jusqu'à la lâcher lourdement sur la poutre basse prévue à cet effet.

Il redresse un moment le regard et remarque l'état de délabrement de l'écurie. Il a entendu dire qu'une connétable avait pris ses fonctions tout récemment, mais il ne la voit pas dans les environs. Qu'à cela ne tienne, il a reçu les instructions de Dame Breiz quant au soins à apporter à son palefroi, il s'en chargera lui-même.

Mais quand Gorborenne ressort de l'étable, il s'arrêta net. Devant lui, un loup le regarde d'un air curieux, la langue pendante. Le hongre tape nerveusement des sabots sur le sol en tirant par à coups sur la bride qui le retient au mur. En cas de panique, il lui suffira de tirer un coup sec pour que le nœud se défasse et que le cheval évite de se rompre le cou, mais il doute que cela soit nécessaire. Le fauve semble apprivoisé et ne semble en tout cas pas agressif.

Doucement, le Chauve s'accroupit devant le loup pour se mettre à hauteur de son regard. Prudemment, il sourit et tend sa main devant lui pour que la bête puis venir y renifler ses intentions.

- Bonjour toi. Tu es nouveau ici non? Si tu as faim, dis le, j'irai te chercher un bout de viande au cuisines. Par contre, le cheval n'est pas au menu... Je suis Gorborenne... et toi, tu as un nom derrière tes jolies canines?

Epona, la Mère des chevaux Messages : 166 Date d'inscription : 29/12/2008

Les paysans avaient commencé le travail mais la lourde taches prendraient des jours et encore plus en ce qui concerne le réaménagement du bâtiment. Mais bon elle verra cela plus tard quand tout aura été déblayé. Justement elle allait voir où en étaient les paysans quand elle entendit le bruit caractéristique d'un cheval face à un loup. Impossible que se soit Well, il connaissait bien le loup. Un autre cheval ... mais ça voulait dire un visiteur ... l'accueillir dans cette porcherie impensable.

Aston était en grande conversation avec un homme qu'elle ne connaissait que de vu. Il était temps de se présenter.

Bonjour Messire, je me nomme Aliénor, et voici Aston mon loup.

Derrière le loup se profile une ravissante silhouette. Le Chauve quitte un instant les yeux du loup pour l'observer puis revient vers le fauve.

- Ainsi tu es Aston, enchanté.

Il se relève lentement, récupéra sa béquille et se soulage la jambe en s'appuyant lourdement dessus. Il reporte son regard vers la damoiselle et la salue de sa main libre.

- Ravi de faire votre connaissance connétable. Je vous présente Sombrelance, le palefroi de Dame Breiz, en visite au château.

Epona, la Mère des chevaux Messages : 166 Date d'inscription : 29/12/2008

Ainsi la rusée était au château. Elle haussa les épaules, les invités de Théo ne la regardait pas. Par contre leur chevaux oui. Elle n'allait pas laisser le palefroi comme ça au milieu de la cour. Le paddock était prêt à recevoir d'autre montures.

Une fois qu'il sera pansé, il pourra rejoindre mon étalon Wellington. J'ai fait installer un paddock pour les chevaux de passage le temps que l'écurie soit opérationnelle. Les chevaux du baron resteront dans les prés quand à eux.

Voulez vous que je m'en occupe ?

Messages : 18 Date d'inscription : 14/10/2009

De nouvelles terres, de nouvelles odeurs, de nouvelles têtes mais pas de cave à garder. Que faisait sa maîtresse ? Le loup la suivrait toujours sans réfléchir, elle était le chef de la meute et on obéit au chef. Après une cavalcade dans une forêt qui lui semblait propice à la chasse, il commençait à en avoir marre du poisson; il se retrouva face un homme qui le perturbait, il ne l'attaquait pas mais il avait l'air mauvais. Garder un oeil sur lui ... Sa maîtresse lui fit rencontrer d'autres humains, ils avaient peur de lui, ça le faisait rire car ils ne comprenaient pas qu'ils faisaient partis de la même meute, celle de sa maîtresse.

Tiens un autre odeur caractéristique, celle du mâle dominant, du mâle alpha, l'homme lui aussi avait peur mais il sentait bien que sa maîtresse et lui était un couple. Il y aurait peut être à nouveau des louveteaux dont il devrait s'occuper comme pour Thaïs.

Il les laissa là ... après tout elle n'était pas en danger au milieu des siens autant faire la visite du propriétaire. Tiens un cheval, allons donc le saluer. Aston, langue pendante en signe amical approcha du destrier, celui ci n'avait pas l'air content de le voir. L'homme l'étonna, pas de peur en lui, pas de sentiments de haine, il se présenta.

Sa maîtresse revint et communiqua son nom au chauve. Il se présenta, nul homme n'avait jamais fait cela. Du respect, ce membre de la meute serait haut dans la hiérarchie de la famille. Il s'approcha donc et passa sa tête dans la main de l'homme, il avait vu les chiens faire cela, l'homme comprendrait.

Le Loup s'approcha visiblement confiant. Le Chauve le gratta un moment derrière les oreilles et reçu en retour ce qui ressemblait à des couinements approbateurs. On aurait pu croire un chien dressé, mais Gorborenne voyait briller dans son regard la flamme qui fait luire les yeux des prédateurs sauvages. Nul rapport de force entre eux, juste le respect de deux fauves qui se reconnaissent.

- Si ta maîtresse est d'accord, je te montrerai un jour où il fait bon chasser dans nos bois.

Encore un grattouille et Gorborenne ramena son attention sur la connétable. Il ne la connaissait pas encore, et même si cela pouvait paraître étrange, savoir les écuries entre les mains de quelqu'un qui savait se faire accepter d'un loup le rassurait.

- Dame Breiz m'a demandé de le faire marcher encore un peu avant de le bouchonner. Vu l'écume qui lui couvre les flancs, il à du galoper un bon moment et il ne faudrait pas qu'il se refroidisse brusquement. Comme je n'ai pas grand chose à faire, je pensais aller le balader un peu du côté du verger et vous le ramener ensuite.

Joignant le geste à la parole, il détacha doucement le palefroi et lui fit contourner le loup dont la présence le laissait pas tout à fait rassuré. Puis, marquant un pose, il se tourna vers Aliénor avec un large sourire.

- Mais si la promenade vous tente, vous pouvez toujours vous joindre à nous. Et toi aussi Aston, même si je me doute que tu dois pas raffoler des fruits.

Messages : 4 Date d'inscription : 14/10/2009

Une main sure, sur sa bouche, et sur sa croupe la claque de sa maitresse lui intimant d'avancer. Il suivit donc le deux pattes sans crinière. Dansant encore, tirant légèrement sur le mors, des fois que la main ne soit pas tout à fait assez ferme. On sait jamais.
Mais rien à faire. L'homme le tient bien, et il n'a pas tellement envie de lutter. La voix, chaude, l'apaise, et son pas se fait plus calme, moins chaloupé.
Ses rênes sont passées dans un anneau, et le voilà a attendre. Reniflant, naseaux grands ouverts. Odeurs. Ecuries. Cheval inconnu. Souffler pour chasser l'odeur. Un étalon. Probablement le maitre du lieu. Paille fraiche? Paille moisie, oui! Souffler encore. Nouvelle odeur. Odeur étrange. Odeur fauve. Odeur... DANGER!
Le loup est là, il l'observe. A nouveau, le palefroi prend des allures de destrier, piétinant le sol et tirant sur la longe. Il doit se libérer. Si le loup est là avec sa meute, il n'a qu'une solution. Fuir.
Roulant les yeux, ses sabots claquant sur le sol de pierre, tête relevée au maximum, le hongre se cabre à demi. Pas plus, car la longe l'en empêche, et il retombe lourdement sur ses sabots. Continue sa folle danse. Naseaux déployés, il cherche l'odeur des autres loups. N'en trouve pas. S'il n'y a qu'un solitaire, il a une chance de survie. Ses sabots sont puissants.
Clac clac clac. Le bruit qu'il fait ne semble même pas affoler son adversaire. La pupille dilatée, cerclée de blanc tant ses yeux sont agrandis par la peur, il tire à nouveau sur la longe. Serrant les noeuds qui l'emprisonnent au lieu de le libérer.

Epona, la Mère des chevaux Messages : 166 Date d'inscription : 29/12/2008

Elle était bien reçue et appréciait l'accueil. Sa crainte de en pas se faire accepter à Arquian se retrouvait infondée. Une ballade oui, elle n'avait rien à faire, un sifflement fit venir Aston, le laisser près du cheval était dangereux.

Je vous accompagne avec plaisir. Vous pourrez ainsi me parler du domaine et de ses habitants. Mais appelez moi Poup c'est mon surnom.

Le Chauve tenait fermement la bride Sombrelance et lui tapota le flanc en murmurant quelques mots rassurants. Sans enlever le premier, il enfila sur la tête un cheval un harnais dépourvu de mors, amplement suffisant et bien plus confortable pour la promenade. Avant de le resserrer, il enleva rapidement celui de route, le pendit à un crochet au mur puis attrapa la longe. Il avait manœuvré ainsi pour être sur de toujours conserver une ligne avec le palefroi, surtout avec la proximité du loup. Gorborenne sentait le hongre nerveux et ne voulait surtout pas qu'il se mette à paniquer.

- Ne t'inquiète pas mon beau, il ne te mangera pas. C'est une gentille boule de poil.

- Et bien venez donc Dame Poup, par ici. Le soleil est fort agréable sur les versants sud-ouest à cette heure-ci.

Il lui indiqua la direction et doucement, il entraîna le cheval à travers la cour en direction du verger.

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