Rimes Vagabondes d'un Chauve déraciné....

un Aller pour un Retour...

J'ai voyagé, c'est vrai, plus loin que l'on pourrait le croire
au-delà des Terres de Cendres, j'ai porté mes pas
j'aurais pu continuer longtemps sans rien voir
les yeux aveugle que ce que j'aime est derrière moi

c'est toujours mieux ailleurs me dit-on
mais tout ce qui m'est cher est ce que je laisse
et à ceux qui pensent que je m'en vais je réponds:
"Je ne pars pas, je reviens, et c'est là ma faiblesse"

je suis un vagabond, c'est vrai, mais pas un explorateur
j'ai été au-delà de mes limites, plus loin que l'on imagine
j'ai pu voir tout ce que le monde porte comme fleurs
mais la plus belle est à mes origines

sans doute avez vous déjà trop vu mon visage blême
et vous pouvez me chasser tant que vous voulez
mais si je tiens à vous, un jour, je reviendrai
car je ne peux me passer de ceux que j'aime

Je suis parti, il y a longtemps, pour fuir je ne sais quoi
aujourd'hui j'affronte ce chemin que me ramène chez moi…

Ce qu’il en reste….

Le ciel d’azur s'en est allé
Plus loin que ne portent les regards
L'océan vert s'est retiré
Au plus profond des mémoires

Les arbres ne chantent plus
Et la nuit à éteint ses étoiles
Le vent doucement s'est tu
Et le Peintre à gommé sa toile

Les oiseaux s’en sont allés
Tout tumulte à disparu
Seul un silence absolu
Berce la forêt brulée

Un jour, je renaîtrai....

Les nuages ont laissé s'enfuir la pluie
Les fleurs se perdent dans les racines des arbres
Et je garde mes larmes pour d'autres peines

Les blés sèment leurs épis
Les rivières s'endorment dans leurs lits
Et mes yeux se ferment de douleur

L'océan a noyé les poissons
L'herbe des prairies se couche sous le vent
Et mes poings se resserrent

Les glaces ont fondu le Soleil
Les montagnes effondrent les vallées
Et mon coeur se déchire

L'encre efface les livres
Les religions rejettent la foi
Et j'éclate en sanglots

Les étoiles chantent le vol des oiseaux
La graine du jasmin a fleuri
Un jour, je renaîtrai ....

Dans les larmes que le brouillard
Laisse sur l'herbe des prairies
Il y a mille regards
Reflets d'une autre vie

Au fond des perles des embruns
Glissants sur les vagues mourantes
Il y a le souffle de ces matins
Où l'espérance est absente

Les myriades de flocons de pluie
Déposent au feuilles des arbres
Des miroirs de lumière tarie
Aux éclats moroses de marbre

Sur tes joues innocentes
Coulent des larmes d'espérances
Éphémères mais apaisantes
Effaçant toutes les absences...

entre Ares et Hadès...

La nuit était claire, la route se traçait tranquille
le vent frais dans l'air portait un parfum subtil
Devant la frontière, dans le dos lueurs d'une ville
Au flanc bat le fer, sécurité inutile

Un cri, une sommation, les montures partent au galop
Mais coupant net l'action, en moins de mots qu'il n'en faut
Pour le dire, sans raison, une lance fauche les chevaux
Deux hommes pour un blason, face à douze, dos à dos

Ne leur cédant en rien, le Chauve et le Baron
Côte à côte se démènent tâchant l'herbe de sang sombre
Les coups volent et s'enchainent, mais la horde est en nombre
Pliant longtemps sans fin, un jour le roseau rompt

Sous la Lune rien ne change, à grand flots coule l'ichor
Un silence qui dérange, deux hommes laissés pour morts

Sur la Branche, Il y a...

Sur la branche il y a
Un rayon clair, portant le soleil
Jetant les milles gouttes de lumière
D'argent, d'or et de vermeil

Sur la branche il y a
Une feuille, verte en nonchalante
Derrière se cache un écureuil
Yeux malins truffe frétillante

Sur la branche il y a
Un oiseau, il chante en louchant
L’oiselle pour qui il fait le beau
Et gazouille dès le soleil levant

Sur la branche il y a
Un fruit mur, attendant d’être cueilli
Saveurs amères sucrées et sures
Renferment mille parfums et coloris

Sur la branche il y a
Un gros nœud, serré comme un garrot
Puis un corde et un homme, si peu
La branche garde le dernier mot…

...

...

Que de tristesse et de peine
Dans tes mots ici rassemblés

Des chagrins, un peu de haine
Et une odeur de brûlé

Gorbo, géange au coeur d'or
donnes moi ta main , tes pensées

Et laisses-moi t'emmener vers l'aurore
d'une nouvelle vie qu'avec toi je voudrais partager.

Je t'aime ....

[Souvenirs de Touraine]

Au bord d'un lac aux reflets tirant vers le mauve
Au bout d'une ligne filait une canne puis un chauve

Il pêchait le poisson en cueillant le moly
Recevant de l'eau de la terre ses plus beaux fruits

Une touche au bout du mince fil qui tremble et s'agite
D'ici peux le diner sortira de l'écume
Comme du le faire jadis, la sublime Aphrodite
Déesse d'amour surgissant soudain de la brume

"Ce soir, Petit Poisson, tu seras mon repas
À défaut de vers, inspire donc mon appétit
En digne muse sois grand ami des estomacs
Pour le fenouil et l'oseille qu'on y sacrifie"

» Une Lance Sombre, un Loup Sage, et un Chauve-Sourit