Article sur la crise bourguignonne (date à préciser)

"Dame Patience,

Je vais m'empresser de répondre à vos questions, pour que l'information donnée soit la plus claire et la plus compléte possible.

Est-il vrai que le conseil avait été prévenu ?

Le Conseil du duché de Bourgogne a été informé l'avant-veille de l'attaque par nos services de sécurité intérieure, alors que l'aprés-midi était déjà bien avancé. Nous n'avons nullement été prévenus! Les pillards ont mené leur action dans le plus grand secret, abandonnant provisoirement leurs vies de rapines pour se consacrer à leur plan d'attaque.


Comment avez-vous réagi ?

Il fut immédiatement procédé à la mobilisation de tous les gens disponibles.
Seulement, la majeure partie de l'armée de Bourgogne se trouvait alors aux alentours de la ville géographiquement la plus éloignée de Dijon, à Nevers exactement. Elle venait à peine de rentrer de campagne dans le Berry, et nous pouvons nous estimer heureux qu'elle n'ait pas participé aux actions militaires des berrichons contre les envahisseurs tourangeaux. Notre capacité de réaction aurait été encore moindre alors...
Je dois dire que l'ampleur de l'attaque a surpris le Conseil. Nous ne savions pas que les brigands nourrissaient une telle haine contre le pouvoir en place à Dijon. Les dijonnais eux-même ont été surpris, puisque peu d'entre eux ont jugé bon de prendre les armes contre les factieux.
Je dois reconnaître à nos ennemis une qualité: une ruse digne de maître Renart! Ils ont trés bien su se dissimuler parmi les honnêtes gens, et frapper de nuit en faisant exploser la tour des Poudres. C'est une tour où l'armée entrepose des munitions explosives. La diversion ainsi crée a semé la panique, les habitants ont dû lutter contre le violent incendie qui menaçait leurs maisons. Nous avons identifié le coupable: il s'agit du tristement célèbre Fulbert Lestemain, dict "la Vouivre". Pendant ce temps, sa complice Marion de Faouët, dicte "Affixe", s'emparait du château à l'aide d'une forte troupe de malandrins.
Je dois signaler que des tentatives de prise de mairie à Autun et Chalon notamment, ont échoué au cours de la même nuit, grâce à la vigilance des forces de la maréchaussée.

Heureusement, l'information précieuse de nos services de sécurité qui permit d'éventer le secret de l'attaque a conduit au déménagement du Trésor de Bourgogne hors des coffres du duché. Nous savions que la défense serait faible, aussi nous avons préféré porter nos efforts sur la protection de la richesse des bourguignons.


Y a-t-il une discussion possible avec le nouveau pouvoir ?

Aucune discussion possible avec des pillards et des factieux. Souvenez-vous qu'ils avaient autrefois, pour certains de ses meneurs, ravagé les mairies de Tonnerre et de Luxeuil, notamment en volant 15 000 écus à cette dernière. La plupart sont des bandits de grands chemins connus et traqués dans toute la région. Nous ne pouvons leur faire confiance.


Leur pemettrez-vous de financer la mise en place de ce conseil contre l'assurance qu'ils agiront pour le peuple ? Ou bien préparez-vous un soulèvement pour rendre à la noblesse bourguignonne le pouvoir sur ses terres ?

Nous n'allons pas donner de l'argent à ceux qui tentent de nous voler. Nous ne croyons pas à leurs promesses pour l'entretien des mines de Bourgogne. Pour preuve, ils vendent pierre, fer, et bois sur le marché ducal, ressources qui permettraient pourtant d'entretenir ces fameuses mines. Ils font ripaille tout les jours avec les réserves alimentaires du duché, pillant les cuisines.
Plus grave, ils payent grassement des pauvres diables 30 écus par jour, oui 30 écus par jour! pour garnir les murailles du château de Dijon, et faire ainsi échec à nos tentatives quotidiennes pour le reprendre. Nous sommes tous volontaires, nous. Personne n'est payé pour renverser ce Conseil fantoche. Nous sommes bourguignons, alors qu'eux sont suisses pour la plupart. Mais ce sacrifice ne sera pas vain, car nous reprendrons le château, et nous châtierons les coupables qui ont osé s'attaquer au duché de Bourgogne. Nous punirons ceux qui se font payer 30 écus par jour pour défendre la félonnie, la ruse, et le mépris de l'Eglise d'Aristote.
En effet, dernier point, et non des moindres, au nom d'un certain Averroès, ces gens veulent fermer les églises. Ces hérétiques sacrifient à un Dieu-sorcier, incarnation des viles oeuvres du Mal. L'Eglise nous a apporté son soutien le plus ferme...Soyons clair, personnellement, je n'aime pas les bûchers. Je pense que l'ouverture est la condition de la survie, et je crois plus en la tolérance qu'au Dogme. Mais le mépris qu'ils enseignent est encore pire que ce qu'ils prétendent dénoncer.
Pour finir, vous parlez de la noblesse bourguignonne et du pouvoir sur ses terres...Je vous entends bien, mais sachez que ceux qui combattent contre ces brigands sont tous nobles de coeur, et c'est ce coeur que nous voulons faire régner à nouveau sur le trône du duché de Bourgogne."