Accueil de Kerowynn, Ian, et Aurel_Drell

Un instinctif mouvement de recul, qu'elle maîtrisa, répondit au geste du Baron vers sa tête couronnée d'automne. Elle regarda ce qu'il lui présenta, sourit de son inversion. Elle cueillit la feuille d'entre ses doigts, et la froissa, l'autre partant, encore une fois, explorer les boucles.

Mhm..j'ai eu un petit accident de parcours, en venant. Je suis juste... Elle marqua un temps d'arrêt, se retourna pour rejoindre le fauteuil le plus proche du feu ... tombée.

Elle s'assit, et ramena ses jambes sous elle, tirant sur son jupon pour couvrir ses pieds.

En tout cas, Baron, je vois que votre château est en train de devenir une petite merveille.

Elle attendit, que les autres s'installent eux aussi, ou du moins, se rapprochent. Elle se demandait, en observant les lieux, ce qu'elle pourrait bien faire ici, d'utile, à part venir faire quelques visites de courtoisie. La question, qui revenait l'occuper, ne datait pas d'hier, mais du jour où elle et Theognis avaient parlé de cette possibilité. Elle lui demanda donc, pour en avoir le coeur net, et enfin, savoir quoi faire, un peu hésitante :

Alors, puisque me voici l' intendante de ces lieux... Dites moi, comment définiriez vous le rôle que je dois jouer?

Les éclats de voix se sont apaisés tout naturellement, signe d'une colère qui s'évapore aussi vite que la fumée du foyer. Théo sourit au compliment d'usage sur le château, qui est en train peu à peu de devenir le sien. Il se prend d'amour pour ces pierres, songeant au labeur de toute une campagne pour le dresser sur sa motte de terre. Songeur, il caresse l'accoudoir du fauteuil dans lequel il s'est assis, avant de se faire surprendre par le silence dans la pièce. Il lève des yeux interrogateurs vers Kerowynn, et s'aperçoit qu'elle attend une réponse à sa question, la tête penchée de côté, sa cascade de cheveux bouclés posée sur son épaule, ses pieds bien au chaud sous sa jupe.
Il lui fait un sourire d'excuse silencieuse, puis comme il a entendu tout de même quelques mots de sa part, il joint ses mains et répond en souriant.

[b]Le rôle de l'intendante? Hé bien...Veiller à ce que le château ne soit pas vide, enrôler du monde pour tenir l'auberge, les cuisines, la garde, la bibliothéque où il y a un important travail d'archives à faire. Tout pour faire vivre un château, effectuer des réparations, gérer le domaine, trouver de nouvelles activités.
En contrepartie, vous aurez le gîte, le couvert, et le droit d'inviter qui bon vous semble. Je vous promets également de vous assister pour toute démarche ou entreprise que vous voudriez mener à bien. Avez-vous des questions?

Ses yeux s'élargirent pendant qu'il parlait. Elle bougea, dans son fauteuil, remit ses pieds à terre, se pencha un peu en avant.

Et c'est tout?

Sa voix sortit, inquiète et quelque peu outragée

Non, parce qu'à votre place, j'ajouterai, pourquoi pas... Remplacer les malades et les absents, nourrir les pigeons, accueillir les invités, ou que sais-je d'autre...

Elle s'adossa à nouveau, soufflée, jetant un oeil à Ian et à Aurel. Elle réfléchit, vite, tire-bouchonnant une mèche, les yeux dans le vide. Il lui semblait qu'elle ne pourrait jamais faire tout çà, et surtout pas le faire bien, d' autant qu' elle continuait à voyager de temps en temps. Elle posa sa voix, et reprit, calmement :

Et bien, Baron... ce n'est pas une intendante qu'il vous faut, mais une épouse vraiment travailleuse, et une intendante. Je n'oublie pas cette histoire de moulin, ni ce que je vous dois en général, encore moins d'être touchée par votre proposition. Mais n'exagérez pas.

Amusée, elle rejeta sa mèche en arrière, se redressa, prête à négocier quelque chose qui lui conviendrait mieux

Bon, je ferais, de ces choses, celles dont je suis capable. Je tenterai d'enrôler.. mais vous devriez commencer par mettre une affiche au village, afin que les paysans pas trop mal dégrossis qui ont envie de gagner quelques écus, puissent se présenter. Si vous voulez, je trierai les candidatures, en ôtant ceux qui sentent trop mauvais, et celles des filles qui sont trop jolies et s'attireront des ennuis si elles mettent les pieds ici.

Elle fit une moue, ses yeux glissant du visage de Théognis, à son torse, puis à son ventre, une image de débraillé en tête. Ses prunelles grises remontèrent brusquement, tandis qu'elle chassait cette pensée

D'autre part, je veux un avenant.

Elle marqua une pose, se demandant comment présenter la chose, finit par choisir la simplicité de l'évidence

Je veux pouvoir de temps à autre, quitter la place, et ma charge, pour partir en voyage.

Ayant dit, elle sourit, et attendit sa réponse, attentive à lire sur son visage sa réaction.