Les écuries

Grulus conduisait la nouvelle palefrenière, Yakel, jusqu'aux écuries. Le chemin fut laborieux pour Grulus, car les écuries étaient un peu à l'écart du chateau, et le sentier qui y menait était parsemé de branches, il fut donc dur pour le boiteux d'y parvenir. Enfin, ils y arrivèrent. Grulus poussa la porte grincante, se saisit d'une lanterne,l'alluma et fit entrer Yakel. Il dit :

Voilà, c'est ici. Tu peux commencer à installer les chevaux,et toi même. Je te laisse.
Allez bon courage !

Et puis il partit, en poussant un soupir : encore le même chemin à parcourir, en sens inverse.

Yäkël avait suivi Grulus à travers le chemin difficile.

Citation :

Voilà, c'est ici. Tu peux commencer à installer les chevaux,et toi même. Je te laisse.
Allez bon courage !

Merci ! je vais essayer de m'en occupper avec soin...

Le batiment était grand. Il n'était pas neuf, mais des travaux y avaient été faits récemment. Mais il n'était pas dans un état merveilleux. Juste à côté, il y avait un pré où quelques chevaux broutaient tranquilement. Elle poussa la porte de l'écurie et entra. Il y avait près d'une vingtaine de boxes. L'endroit était un peu sombre et avait besoin d'un peu de nettoyage. Yäkël posa ses quelques affaires sur un appui de fenêtre, prit un balais dans un réduit et s'employa à rendre l'endroit plus frais et accueillant.

Cela fait, elle sortit prendre l'air. On entendait quelques oiseaux chanter en ce début de printemps. Tout était très calme, on entendait juste les chevaux. Elle avisa un tas de paille et alla chercher une fourche pour faire une bonne litière aux chevaux. Puis elle remplit les abreuvoir d'eau fraiche tirée à un puit situé à proximité et distribua de l'avoine dans les mangeoires. Tout était prêt pour les chevaux.

Yäkël finit de préparer les écuries. Elle remarqua une porte, à côté de celle du réduit où il y avait les outils. Elle alla l'ouvrir. L'endroit était très sombre. C'était certainement dû à la couche de poussière sur le carreau. Elle sortit prendre de quoi nettoyer cela. Elle frotta plusieurs minutes avant de pouvoir enfin voir l'extérieur, mais aussi l'intérieur de la pièce. C'était la sellerie. Plusieurs selles et brides y étaient entreposées, pousiéreuses elles aussi. Yäkël retourna dans la remise prendre une éponge, du savon spécial, un chiffon propre et de la graisse pour le cuir.

Elle posa une première selle sur des trétaux et la regarda. Elle devait être belle, avant. Avant que la poussière ne la recouvre entièrement, avant que le temps et le manque d'entretient ne raidisse le cuir. Elle la dépoussiéra vaguement puis prit un seau pour aller chercher de l'eau. En s'approchant de la porte, elle y remarqua une silhouette. Elle s'avança. C'était un homme, le Baron certainement... Elle fit une légère courbette, ne sachant trop comment se présenter.

Bonjour, monsieur le Baron. Excusez ma tenue, je ne suis guère présentable... dit-elle en époussetant ses vêtements.

Yäkël regarda la nouvelle arrivante. Elle apportait une magnifique jument.

Attala ? Bien, je vais m'occupper d'elle... elle sourit. Elle semble en effet très vive ! Eh bien pour tout dire, je la trouve très belle... Elle a une tête bien dessinée, une robe très jolie et une crinière qui parait abondante et soyeuse... Oui, elle est très belle !

Elle sourit encore et s'approcha de la jument. Le soleil faisait naître des reflets dorés sur son dos, ajoutant à sa grâce. C'était une jument racée, à n'en pas douter. Elle lui caressa l'encolure et lui murmura quelques mots à l'oreille. Attala paraissait très intelligente. Ses oreilles étaient pointées en avant et sa tête maintenue droite. Ses naseaux dilatés, elle essayait de sentir toutes les odeurs de cet endroit nouveau pour elle. Elle tourna la tête vers le pré, où les autres chevaux la regardaient avec curiosité. Pendant ce temps, Yäkël caressait sa robe lustrée en en faisant le tour. Elle était en parfait état de santé et bien entretenue.

Je ferai mon possible pour qu'elle se sente bien ici et qu'elle ne manque de rien, déclara-t-elle.

Archibaldane sourit... Attala faisait toujours le même effet : une vraie séductrice !

- Je n'en ai le pas le moindre doute ! Vous avez, dans le regard, comme une lueur que je connais bien : l'amour de cet animal si intelligent et fidèle, souvent plus que nous d'ailleurs... Le cheval est bien plus fidèle que l'Homme, dans son ensemble...

Archie approche son visage du naseau de sa jument. Celle-ci lui pose la tête dans le cou et émet un petit bruit discret et presque tendre, pas un hennissement, un souffle, semblant lui dire : "Allons va ! Va t'occuper de ce petit d'homme... Moi je vais aller voir le bel étalon que j'aperçois là-bas !!!"

Yäkël débarrassa la jument de son harnachement et la mena au pré. Elle resta auprès d'elle le temps que les chevaux fassent connaissance afin d'être sûre que tout se passe bien, mais Attala semblait très sociable et fut acceptée assez facilement.

En refermant la barrière, Yäkël vit qu'elle tenait toujours son seau à la main. Que voulait-elle en faire déjà ? Ah oui, les selles... Elle tira de l'eau au puits et revint vers le batiment. Le Baron se trouvait toujours dans la sellerie.

Excusez-moi... Elle avait l'impression de le déranger. Serai-je chargée de trouver les chevaux dont le domaine a besoin ? Ou vous en chargerez-vous vous même ?

Attendant sa réponse, elle s'approcha de la selle qu'elle avait posée sur un trétau, en enleva les étrivières, décrocha les étriers et posa le tout à côté d'elle. Puis elle se saisit d'une éponge, l'humidifia, prit du savon et commença à nettoyer méthodiquement l'ensemble.