[RP] L'intendante est dans la place!

Intendante d'Arquian Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009

Le coche armorié allait lentement. Pour une fois, la rouquine n'était pas pressée. Pas du tout, même.
Le coche était suivi par deux chevaux. Un alezan, sur la gauche. Un frison noir comme l'encre, sur la droite. Sur le coche, des coffres de bois.
Et dans le coche, un rouquin haut comme trois choppes crevant d'ennui.
Sa mère avait beau tout tenter pour le distraire, rien n'y faisait. L'enfant gigotait, cognant parfois sans le vouloir la cuisse blessée de la rouquine, lui arrachant une grimace. La jambe est tendue sur la banquette, la rousse enfouie sous des fourrures.
L'enfant est fatigué. L'enfant refuse de dormir. De guerre lasse, la jeune mère délace son corsage, dénudant un sein dans l'air glacial de l'habitacle.
Avec un sourire d'excuse pour le blond, face à elle, elle donne toute son attention à l'enfant, l'allaitant jusqu'à ce qu'il s'endorme. Et pestant intérieurement, parce que trouver le sein, il sait faire, le mouflet, mais sucer son pouce, l'a toujours pas eu l'idée!

Bébé endormi, enfin, elle se rhabille, le couche au milieu d'une montagne de fourrures, au sol, pour lui éviter le réveil brutal lié à un vol plané depuis la banquette jusqu'au sol.

Elle tourne à nouveau les yeux vers le blond, et lentement, son visage s'éclaire, d'un sourire. D'un sourire où la joie de l'avoir avec elle le dispute à l'appréhension de le voir fuir à tout instant. Jusqu'ici, il a tout subi sans rien dire. Il ne savait pas qui elle était, avant d'arriver en Bourgogne. Il a accepté sans rechigner les journées remplies de la rouquine. La messe à la cathédrale, et les regards sur eux. Son poste de Présidente de l'Assemblée. Son élection au conseil ducal.
L'intimité de la petite chambre de la taverne leur suffisait. Le blond revendiquant son appartenance au peuple allait-il se faire à la vie de château?
Même de ce château là, regroupant écuries surchargées, Dragons de passage pour receler leurs prises de guerre dans leurs chambrées, domestiques au caractère assez trempé pour rembarrer leurs employeurs?

Elle tendit lentement la main au blond, par dessus l'enfant endormi, entremêlant ses doigts au siens.
Elle aussi, elle appréhendait l'installation au château. Théo avait eu beau argumenter que pour elle c'était une deuxième maison, elle était envahie par le doute. Elle s'était beaucoup plu au Château oui, les quelques semaines qu'elle y était restée, elle avait passé la noel la plus agréablement délirante de toute sa vie, même si elle avait gardé le lit une semaine après ça, pour permettre à sa jambe de se reposer.
Elle s'y était fait des amis, même s'il était probable que certaines amitiés lui seraient reprochées.
Mais elle s'y était toujours considérée comme invitée. Invitée un peu encombrante, blessée, râleuse, invitée dont on ne sait trop que faire.

Revenir ici en presque maitre des lieux l'angoissait plus qu'elle ne voulait bien l'admettre. Gérer les terres aux mieux, devoir paraitre au Conseil de la noblesse au nom d'Arquian, voilà des choses auxquelles elle ne s'attendait pas. Et auxquelles elle n'avait pas pu dire non. Parce que Théo était son ami. Et parce que pouvoir admirer la mine déconfite de certains nobles en la voyant paraitre parmi eux était un plaisir qui ne pouvait décemment pas se décliner.

Alors que le paysage défilait calmement, à l'approche du château, elle ne put s'empêcher de murmurer, plongée dans l'Azur.

Si tu ne te plais pas ici, nous ne resterons pas.

Messages : 19 Date d'inscription : 16/01/2010

Une décision de partir, un soir. Par lassitude de Mâcon. Envie de bouger, de voir du monde. Pas pour déplaire au géant, habitué à traîner sa carcasse imposante sur les routes. Surtout quand la ville est morte. Le paysage défile, lentement. Vitesse troublée uniquement par les bosses de la route, lui arrachant une grimace intérieure pour la cuisse de la rouquine, aussi bien malmenée par Gauvain que par la route.

Instinctivement, il lie ses doigts à ceux de son amante, une fois l'enfant posé à terre. Répondant à son sourire, se voulant rassurant. La vie de château, il y a déjà goûté. A Marchiennes, dans les Flandres. Pas par choix, mais il en a gardé de bons souvenirs. Notamment sa rencontre avec son chien. Lui passant beaucoup de temps dehors, jusqu'à ce soir d'orage où, parmi la paille, une petite boule de poil blanche avait retenu son attention. Un chiot parfaitement blanc des pieds à la tête, ressemblant presque à un loup. Mais n'en étant pas un. Un chiot aux origines incertaines, probablement un croisement quelconque entre un descendant des loups et un chien ordinaire.

- Il n'y a pas de raisons. Et puis, tu as à faire ici.

Touché en vérité, par ce qu'elle lui propose. Mettre une carrière entre parenthèses, juste pour lui. Partir si la vie ici devient trop pénible. Le seul fait de la savoir près de lui lui suffit amplement. Et de pouvoir, bien sûr, partir de temps en temps. S'évader, aller ailleurs. Un sourire en coin, tandis qu'il penche la tête sur le côté.

- De toute façon, si jamais j'en ai marre, je t'enlèverai toi et Gauvain, et je nous emmènerai ailleurs.

Clignement d'yeux, nullement anodin. Si le vent tourne, s'il sent qu'elle s'use trop à la tâche, il est capable de le faire. Se moquant bien des conséquences que son action pourrait avoir. Irréfléchi, irraisonné, peut-être. Il veut surtout éviter un second épisode de la cuisse blessée. Pire qu'usée, qu'elle se tue à la tâche.

Même si, au plus profond de lui, il sait ce qui ronge la jeune femme. Le chamboulement, à peine arrivé. Le fait qu'elle lui en demande beaucoup, sans lui en rendre autant. Du moins le croit-elle. Elle n'imagine même pas que le simple fait qu'elle l'autorise dans sa couche soit pour lui un immense honneur. Malgré tout ce qu'il a vécu, fait. Le monstre qu'il a été, par le passé.

Il secoue ses pensées d'un haussement d'épaule, observant le petit rouquin endormi. Un sourire amusé. Héritage de la ruse, organisation dont il n'a pas encore tout à fait compris les tenant et les aboutissants. Tout ce qu'il sait, c'est que la rousse est un personnage connu en Bourgogne. Beaucoup plus qu'il ne l'aurait cru. Trop, peut-être, à voir la pression qu'elle se met inutilement. Lui se moque de ce que les gens peuvent penser. Il restera sûrement même en dehors de toute implication politique, comme à son habitude. De toute façon, il est là uniquement pour prendre soin d'elle.

Le reste... Le monde peut bien s'écrouler, il n'en n'a cure.

Intendante d'Arquian Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009

Elle sourit. Elle sait, oui, qu'il est est capable. Elle le craint, surtout. Lentement, elle se laisse glisser, se coule contre lui, entre ses bras. Profitant de l'intimité de l'habitacle, avant qu'il ne faille respecter un minimum le protocole du château.
Un tout petit minimum. Parce qu'après tout, le blond n'aurait pas d'appartement séparé des siens. Et ils n'étaient pas mariés.
Et d'après la discussion qu'ils avaient eu sur l'église il y a peu, ça ne risquait pas d'arriver.

Elle resta donc, blottie, entre ses bras, les yeux mi-clos, jusqu'à entendre résonner les sabots des chevaux sur le pont levis.
Savourant, ronronnant presque, la quiétude du moment. Sachant qu'il s'agit d'un des derniers. Avant que sa vie ne la rattrape.
Le carrosse s'arrêta. Avec un soupir, elle s'arracha aux bras du géant, passa la tête par la portière pour brailler vers la conciergerie.

Ola! Y'a personne pour reconnaitre le coche à vos propres armoiries?! L'est où l'Vougier?! Lui au moins il vous f'sait marcher droit!!

Avec un grincement, la herse finit par se relever, l'attelage peut entrer dans la cour du château, s'arrêtant devant les marches. La rouquine s'extrait des fourrures, prend son fils contre elle, alors qu'il s'éveille doucement, et descend, précédant le géant blond.

A la valetaille qui s'affole, elle offre un sourire, avant de réclamer que les malles soient montées dans ses appartements. Au majordome, elle demande si Théo est présent, qu'on le prévienne qu'elle est là, qu'elle s'installe, mais qu'elle repart en voyage le lendemain même, ou après quelques jours si des travaux importants l'attendent ici.

Puis, elle se tourne vers le blond. Sourit, ravie de lui montrer l'endroit où elle a réappris la joie de vivre. Et murmure :

Bienvenue à Arquian...

Messages : 19 Date d'inscription : 16/01/2010

Il referme ses bras sur elle, quelques instants. Profitant d'elle encore un peu, avant le grand chamboulement. Il ne sait pas quelles sont les règles de ce château-ci. Pour autant qu'il s'en souvienne, il a eu une paix relative à Marchiennes. Mais ici... Sûrement des protocoles à respecter. Des choses à faire, et à ne pas faire. Il verra ça en temps utile.

Un sourire en coin, quand la jeune femme passe la tête par la porte du coche. S'il est une chose qu'il a vite compris la concernant, c'est qu'elle ne se laissait pas faire. Petit bout de femme si fragile qui ne se laisse pourtant pas démonter pour si peu et qui masque ses faiblesses derrière une importante propension à élever la voix.

Le sourire ne le quitte pas, tandis qu'il descend à la suite de la rousse. Clignant des yeux, assaillit par la lueur trop vive d'un ciel gris pâle, presque blanc. Détaillant l'imposante bâtisse, ce lieux qui va devenir son nouveau chez lui... Du moins s'il arrive à se faire une place. Là encore, il sait que la tâche va être rude. Se faire une place, se faire accepter... Ou partir.

L'inquiétude prend possession de lui, insinuant chacune de ses tentacules dans son esprit. Un poids lui comprimant le ventre. Il refoule cette peur sourde et répond timidement au sourire de la jeune veuve. Il se sent soudain comme un gamin en terre inconnue, excité et à la fois soucieux de la découverte future. Bras ballants, ne sachant que faire. Conscient de pénétrer une autre partie de la vie de la jeune femme, qu'il devra découvrir au fur et à mesure. Accent ayant repris ses droits, intimité quittée oblige.

- Arquian, hein ? L'fameux château d'ton fameux baron...

Et de se taire, ne sachant en dire plus. Si ce n'est que sa main pressera doucement le bras de la jeune femme, avant de retourner à son propre côté.

Intendante d'Arquian Messages : 131 Date d'inscription : 03/10/2009

Elle lui sourit, d'un sourire en demi teinte. Se doute-il? Craint-il qu'il y ait eu quelque chose entre elle et Théo? Sent-il, avec plus de précision qu'elle même ne l'a jamais pu, l'attachement qu'elle a pour cet homme? S'imagine-t-il que c'est entre les mains de Théo qu'elle a ressenti du désir pour la première fois après son veuvage, le reniant et le refoulant aux tréfonds de son ventre? Comprendra-t-il que c'est ici, peu après l'avoir rencontré, qu'elle a réappris la joie? Que blessée, souffrant, elle a découvert que vivre n'était pas si désagréable?
Elle n'ose y penser. Elle préfère se concentrer sur la joie que lui procure son retour en ces lieux, son installation, ici.

Dans un souffle, elle murmure : Oui... c'est Arquian...
Elle glisse l'enfant endormi sur le bras du blond, avant de saisir son autre main, le guidant. Viens! Je vais te montrer chez nous. Quand on sera installés je te montrerais le reste de la propriété!

Elle le guida jusqu'à leurs appartements

» Faites place, sinon je le dis à ma soeur !!
» Dans le silence de l'aube...
» Dans l'espoir de la revoir...
» Un phare dans la nuit.....
» Jugement dans l'affaire RAMPA