A la recherche du Vougier

Tigrounette avait décidé, pour faire plaisir à Frelon, de partir à la recherche du Vougier, cet homme que son cheval avait jugé si effrayant, et qui plaisait tant à son chaton.

Elle se rendit donc dans cet endroit ou elle supposait pouvoir le trouver. Arrivée près de la tour, elle huma l'air, tentant d'y déceler l'odeur qu'elle avait saisie la première fois qu'elle avait mit les pieds ici. Frelon, lui, respirait également de toute la petitesse de ses narines.

Holà Vougier ! Est il possible de te voir, toi qui doit t'ennuyer en journée ? Descends donc, que je te vois encore !!!

Messages : 47 Date d'inscription : 08/11/2007

Somnolant dans sa guérite, le Vougier releva brusquement la salade qui protégeait sa tête des coups de l'ennemi, enfin davantage ici des risques d'intempéries. Chafouin, il se leva tant bien que mal, et déploya sa grande carcasse métallique en s'étirant. La pièce parut soudain rétrécir considérablement.
Poussant la porte d'un coup d'épaule, il sortit à l'air libre, et se postant sur le mâchicoulis, il avisa Tigroue qui le hélait. Étonnant spectacle. Personne ne l'appelait jamais à moins d'y être contraint et forcé. D'une voix bourrue, il répliqua:

Je suis là, dragonne, au-dessus de vous! Que me voulez-vous?

Au moment ou la jeune femme allait s'en aller, Frelon soupirant sur son épaule, elle entendit le Vougier lui répondre. Souriante, elle fit volte face pour lever la tête, et le regarder.

Tu plais à mon chat ! Alors si ce n'est trop te demander, j'aimerais voir ce que tu vaux, et comprendre la raison de l'affection que te portes Frelon.

Messages : 47 Date d'inscription : 08/11/2007

Un rire intense comme du Bourgogne épais secoue toutes les pièces de l'armure. Ses mains ferrées s'accroche aux merlons du rempart, et il se penche comme pour mieux contempler la petite ingénue qui ose le provoquer.

Ton chat! Le chat est un animal maudit, tout comme moi! Mais il est fourbe et séducteur comme la femme, alors que je suis brutal et sans scrupules.....Néanmoins, dans ses yeux brillent les flammes de l'Enfer! Dans certaines villes, on le jette au bûcher des sorcières, car il est leur compagnon favori. Es-tu une sorcière?

Entendant un rire digne de réveiller les morts, la jeune femme lève plus haut la tete, et sourit. C'est vrai, les chats sont maudits. Témoins des meutres les plus abjectes, et souvent responsables de tous les maux du monde. Oui. Ils viennent apporter l'Enfer sur Terre. Et les guerriers leur en sont reconnaissants ...

Tigrounette éclate de rire à la question du Vougier, fixant les fentes cachant les yeux.

Une sorcière, moi ? Peut etre. Qui sait ce que les Dieux décident pour nos destins ... Maintenant si les sorcières méritent l'Enfer, alors ma réponse est oui, Vougier.

Son sourire se fait provocant, sa voix se fait doucereuse et suave, tandis que sa main se pose sur son pommeau.

Mais viens, viens plutot, Vougier. Je veux voir à quoi tu ressembles. Viens me montrer ta brutalité et ton manque de scrupules.

Messages : 47 Date d'inscription : 08/11/2007

Une invitation? Le rire du vougier s'écrase en sa gorge. Rarement, il fut à ce point surpris par les paroles d'une femme. Souvent, il n'a connu que leur dos. Maintenant, voilà que cette jeune chatte minaude sous les remparts. Son gantelet de fer gratte le mur, songeur.

La voix d'une autre femme se glisse en son esprit....La Dame chuchote à son oreille....L'encourage....Une fois que tu l'auras, tu pourras m'avoir, vougier....Rien ne sera impossible.

Les narines frémissantes, il tend le bras vers elle. Sa voix est dure comme l'acier, et ses yeux allumés d'un feu nouveau.

Monte par l'escalier intérieur, tu y trouveras la porte de ma guérite....Je t'autorise à y entrer, sorcière, mais tu ne toucheras à rien sans ma permission! Ou tu supplieras l'Enfer de t'enlever à moi...

Bingo. Il ne semble pas si insensible que cela, le guerrier. Le coté sorcière, peut etre ? Tigrounette sourit, mais cependant, ce n'est pas du tout ce à quoi elle s'attendait.

La jeune femme avance, délaissant sa lame pour venir gravir, lestement, les marches de l'escalier, posant l'un après l'autre ses pieds sur le sol d'un mouvement léger, qui n'effrairai pas meme une feuille.

C'est une lionne imposante qui gravit les marches, mais une fois là haut, c'est un chat noir, porte malheur, qui se glisse dans la porte entrouverte.

Les yeux verts effleurent les contours de la pièce, scrutant le moindre détails. Ses doigts passent et repassent au dessus de chaque objet, manquant parfois de les toucher, s'en écartant au dernier moment.

La jeune femme a bien conscience de jouer avec le feu. Ou l'Enfer, peut etre ?

» Le Vougier