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 [RP] Les téméraires

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Theognis
L'Eclat de Prométhée
L'Eclat de Prométhée
Theognis


Messages : 607
Date d'inscription : 06/11/2007

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MessageSujet: [RP] Les téméraires   [RP] Les téméraires Icon_minitimeJeu 17 Sep - 17:21

Au rythme lent du pas des chevaux, deux litières drapées de tissus blancs et sales gravissent la pente qui mène au château. Ouvrant le cortège, le Baron grimace de douleur en supportant, mal, les cahots de la route. Il ne peut s'appuyer sur sa main gauche car il a deux doigts cassés suite au fracas de son bouclier contre la masse d'arme de son ennemi. Mais l'épaule droite, entièrement bandée, lui cause les plus grandes souffrances: un jet de lance particulièrement adroit a percé sous l'os de la clavicule, alors qu'il tentait de fuir les injonctions des soldats.
Leurs ennemis se trouvaient en bien grand nombre, et mieux organisés qu'ils ne l'auraient cru. Leur présomption avait failli leur coûter la vie, inutilement. Cette pensée lui échauffait le crâne et un peu de sang coulait encore sur sa tempe, malgré le linge noué autour de son front. Les bougres n'avaient pas hésité, devant sa stupide résistance, à l'assommer à l'aide d'un gourdin aussi gros que dix poings.
Au moins les avaient-ils ramené chez eux, en terre bourguignonne, mû par l'étrange sentiment du respect de la noblesse. Ou autre chose, Théo n'en savait rien, trop déçu pour poser des questions. A ses côtés, Gorborenne devait ressentir la même chose. Leur première mission ensemble s'achevait par un échec.
Profitant d'un chemin moins cabossé, il allongea sa tête sur le coussin et mira les éclats du ciel à travers le feuillage, ce bleu voilé en cette fin d'après-midi, ces branches jaunies qui se dénudaient peu à peu sous le souffle du vent. Mais ce fut la main, tendre, ferme et douce, d'Aelyce, chevauchant à ses côtés, qui l'apaisa enfin, en mêlant ses doigts aux siens. Leurs bras levés semblaient comme une victoire, la preuve de leur amour indestructible.
Depuis toujours, Théo luttait entre cynisme et poésie. Au milieu de ces pensées noires comme la pluie, baignant dans l'échec de leur traversée des lignes champenoises vers l'Artois, ces mains jointes étaient le symbole de vie auquel il tenta de s'accrocher, au moins pour oublier la douleur du retour.
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Gorborenne
Orion, le Chasseur de Démons
Orion, le Chasseur de Démons
Gorborenne


Messages : 229
Date d'inscription : 14/08/2009
Localisation : Lui est là, son esprit, ça dépend...

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MessageSujet: Re: [RP] Les téméraires   [RP] Les téméraires Icon_minitimeVen 18 Sep - 4:11

Tout couvert de bandages dans l'attelage qui le ramenait au Castel d'Arquian, Gorborenne délirait. Enfin, pas comme quelqu'un en proie à la fièvre qui marmonnerait des salamalecs incompréhensibles, mais plutôt comme celui-qui se livre un combat contre lui-même. Les paysages qu'il voyait se dessiner entre les rideaux de la litière se couvraient dans ses yeux d'un blanc de neige. Le balancement des chevaux lui donnait l'impression de courir et la douleur qui agitait tout son corps était comme un immense brasier le poursuivant. Tout cela s'était déjà produit. Il revivait la fin douloureuse de sa jeunesse, ainsi que celle de son pays.

C'était il y a plus d'une décennie, au derniers rejets de la Haute Futaie de Borée, dans une région s'étendant très loin à l'Est, passé les terres des peuples Slaves. C'était la fin de l'hiver, mais seul le sud du pays s'était déjà débarrassé de son manteau de neige. Un sous officier fraîchement nommé à la tête d'un des corps du régiment connu comme les Porteurs de Hache, partait plein d'espoir défendre les frontières méridionales des forêts de son pays. La guerre semblait perdue, mais cette dernière bataille aurait pu changer la donne sans l'arrogance d'un nobliau incompétent qui s'était retrouvé dieu sait comment à la tête de l'armée.

Massés en lisière des bois, les archers harcelaient l'ennemi qui se trouvaient dans la plaine. Le but était de les forcer à s'enfoncer sous le couvert des arbres et de les harceler par des petites attaques éclairs. Seulement, quand l'ost entier se mit en branle pour pénétrer la forêt, le général, son âme puisse-t-elle pourrir à tout jamais, ordonna une retraite générale de ses troupes vers les positions arrières, laissant tout le loisir à l'ennemi de s'organiser selon une formation propre au combat forestier. Le "plan brillant" de l'incompétent consistait à incendier les arbres pour griller l'armée adverse sans même devoir engager le combat. Comme on dit, "l'idée est bonne, mais c'est tout ce qu'on en retiendra". Ça aurait pu marcher, mais pas à cet endroit, ni en cette saison. S'il s'était un peu intéressé au lieux, ce morfal de général aurait su que les vents souffleraient le feu droit vers l'intérieur du pays.

Le jeune officier, justement, lui, était natif d'un village sis dans une clairière une vingtaine de lieue plus au nord, et il comprit tout de suite l'apocalypse qu'engendrerait se plan, mais il ne parvint pas à l'empêcher. L'ordre fut donné, et l'hallali s'abattit sur eux en si peu de temps que l'espoir ne semblait pas perdu, non, il disparut d'un coup.

Certes, l'ost ennemi était pris dans les flammes, mais la plus grande partie parvint à battre en retraite à l'abri dans la plaine. Et de toute façon, ils n'eurent plus aucune raison de revenir. Plus personnes n'a de raison de retourner chercher les vertes forêts de Gorborenne, puisque plus rien n'en reste. Un pays, une nation, un peuple entier sacrifié dans les flammes sur l'autel de la guerre par la faute d'un seul homme.

Alors que le rideau ardent progressait de plus en plus vite, le jeune officier courait pour sa vie. Il avait été nommé à ce poste en raison de son expérience et de sa qualité de chasseur. Ainsi en était il des usages de ce peuples de forestiers finalement peu au fait des usages militaires. À ces côtés, les hommes de son régiment, et des autres, toute formation rompue, dans une débâcle totale, filaient du plus vite qu'ils pouvaient pour échapper au feu mortel, mais chaque minute voyait les flammes avaler plusieurs d'entre eux.

Jamais il n'avait couru aussi vite de son existence, ni aussi longtemps. Car le feu n'est pas du genre à s'arrêter la nuit pour prendre du repos, non, il continue à ronger du terrain sans relâche.
En fait, c'est en quelque sorte au général qu'il dut d'avoir la vie sauve. Alors qu'il avançait au hasard depuis deux jours, le jeune officier tomba sur son supérieur qui essayait de dégager sa monture embourbée. Sachant pertinemment ce qu'il allait faire, le jeune homme s'avança pour aider le haut gradé à dégager son cheval. Une fois que celui-ci fut sur le sol ferme, alors que le général s'apprêtait à grimper dessus, l'officier le saisit par le col et l'envoya rouler, plus loin qu'il ne l'aurait cru, mais la rage agitait son bras. Alors que son supérieur se redressait déjà et se ruait sur lui, tirant son arme du fourreau, le jeune homme, fourbu, mais plus rapide, ramassa une grosse branche et balaya d'un geste vif les jambes de l'autre, lui brisant d'un coup les deux genoux, avant même que celui-ci n'ait terminé de dégainer. Sans même le regarder, il le laissa là, agonisant et sûrement bientôt carbonisé, il s'empara du cheval et parti au grand galop vers l'ouest, où il espérait trouver un abri dans les montagnes.

La dernière fois qu'il avait revécu cette scène avec autant d'intensité, le Chauve avait failli tuer un homme innocent. C'est un peu ce qui l'avait poussé à partir pour rejoindre la Compagnie des Dragons d'Arquian. Il voulait exorciser ses démons, comme il disait. Il avait compris que jamais il ne réussirait à effacer ces souvenirs. Comment l'aurait-il pu d'ailleurs? Alors qu'il était un des unique survivants, bien qu'il n'en ait jamais croisé d'autre, alors qu'il avait de lui-même choisi de porté le nom de son pays disparu? Même s'il aurait eu le pouvoir d'oublier, il savait à présent qu'il n'en avait plus le droit. Sinon, qu'est-ce qui empêcherait son peuple, sa culture, son pays, de disparaître de l'histoire des hommes, enterrés sous le tapis de cendres remplacerait le manteau vert des forêts pour plusieurs générations.

Alors Gorborenne avait choisi de vivre avec. Mais lui qui se targuait d'en connaître long sur les onguents, il n'avait toujours pas trouvé le baume qui le guérirait de cette meurtrissure-là.

Cruel, ou pas, le Destin se joua bien de lui. Plutôt que de cicatriser, la blessure fût rouverte d'un coup. Cette nuit là, entre Péronne et Compiègne, la scène n'était guère la même, mais elle lui avait laissé le même sentiment de défaite inévitable, d'espoir inutile. Il s'était battu côté à côté avec le Baron, mais l'ennemi en surnombre eut raison d'eux avec une facilité et une rapidité presque humiliante. Deux batailles, deux défaites...

Mais comme dit le proverbe, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Et dans son cœur, le Chauve commençait à trouver les armes pour faire taire la petite voix de son démon personnel. C'est pour ça qu'il ne savait pas encore s'il devait considérer se défaite en bon ou mauvais. Certes, il était brisé, mais son corps s'en remettrait. Quand à son esprit, malgré les souvenirs qui le submergeait, il s'éclaircissait de plus en plus, et, malgré encore un certain dépit, il découvrait peu à peu une nouvelle sérénité.

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Aelyce_h

Aelyce_h


Messages : 21
Date d'inscription : 11/08/2009

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MessageSujet: Re: [RP] Les téméraires   [RP] Les téméraires Icon_minitimeSam 19 Sep - 12:34

Elle avait un pressentiment depuis quelques jours, les routes serpentaient au gré du claquement des sabots de son cheval mais revenaient étrangement à Dijon, le coeur serré elle était censé s'éloigner, voyager, elle a accepté d'escorter un couple de bretons dans leur Bretagne natale, mais s'est désisté s'excusant platement de ne pas pouvoir s'éloigner d'avantage. Retour à Dijon, mais elle ne rentrera pas réellement dans la ville, droite sur sa monture, sa cape couvrant mal son ventre que le vent révèle, elle regardait la route qui menait vers Langres..
Le regard perdu dans l'horizon, elle hésitait, la main sur son ventre, le regard vide, puis soudain l'évidence qui s'impose. Ce n'était pas elle, pas elle qui abandonnerait son compagnon, même pour protéger un enfant qui grandit dans ses entrailles. Sa décision est prise, elle reviendra à Langres.

Une fois là bas, les nouvelles allaient bon train au marché, on lui a parlé de fauchage, de blessés un peu plus loin à Joinville, une pensée s'élève vers son compagnon et Gorborenne. Étreinte par une inquiétude qui pesait lourdement sur ses entrailles, elle se mit au galop, et il lui fut aisé de trouver le baron et le chauve dans un dispensaire, courant à leur chevet, elle ne pouvait que constater qu'ils étaient malgré leurs blessures, vivants!
Elle avait insisté pour bander Théo elle même, les guerres engagées lui avaient donné des notions de médecine, et elle ne pouvait s'empêcher de glisser un mot tendre discrètement à son oreille entre deux soins, de clairsemer son visage endormi de fatigue, la fatigue dûe à la douleur lancinante qui creusait les traits de son visage.

Sa bourse fut vidée entre les mains d'un charretier pour les emmener, Gorborenne et lui au château. Le cortège, dans un silence respectueux de leur souffrance, qui semblait s'atténuer au fur et à mesure qu'ils avançaient.
Son regard en silence ne quittait que peu son visage, ses bandages, sa main dans la sienne transmettait à ses doigts toute la tendresse du monde et parlait à Theo de pression en pression..ses doigts semblaient chuchoter doucement aux siens "Je suis là, reposes toi, je te veillerai jour et nuit jusqu'à ce que tu t'en remettes".

Arrivés à hauteur du château, le vougier avait accouru, et avec lui d'autres gardes, Mathilde également, ils entrainèrent sous les recommandations pressantes d'Aelyce les deux corps dans le salon dans un premier temps.


-Doucement, doucement! Elle les devançait pressant le pas, agitant le feu dans l'âtre, montrant un endroit à côté du feu avant de faire un signe aux garde
Déposez les délicatement ici et vous pouvez disposer, Mathilde vite un bouillon de légume pour leur redonner des forces, de la viande, prépare les chambres pour Gorborenne et Theo, je les veux les plus confortables possible...
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