Debout au milieu du salon, prévenu de l'arrivée imminente de l'évêque de Langres, Théo, les mains croisées dans le dos, les habits plus soignés que d'habitude, attendait. Nulle odeur de chasse, nulle fragance charnelle, ne s'exhalaient de lui-même, mais un parfum de bain parfumé à la sauge. A sa droite, les tableaux, souvent des croûtes sans valeur, avaient été astiqués au chiffon doux, à sa gauche, une table garnie de friandises et de produits de saison avait été dressé.
Tout cet apparat extérieur cachait mal les hésitations du Baron, qui se prit à déambuler sans but dans le salon, observant des choses mille fois vues, s'intéressant à des objets sans intérêt. Qu'allait-il lui dire? Que serait-il prêt à faire?
Il s'assura encore que les gardes respectent ses ordres. Aucune personne n'était autorisé à pénétrer dans la cour du château aujourd'hui, sauf l'évêque bien entendu. Le Baron craignait les flammes des Dragons à la vue de la robe ecclésiastique. Les gens d'ici n'étaient pas enfants de choeur, et l'Eglise, à coups de dogmes et de sentences, s'attirait l'inimitié d'un nombre croissant de gens du royaume. Pourtant, il fallait absolument que l'évêque soit ici en sécurité, s'il y avait une chance que le Baron garde Arquian, c'était ici que cela se ferait.
Et encore.....Théo soupira. Le jugement fantaisiste de la Cour d'Appel n'était-il pas inéluctable? Y avait-il encore un espoir?