Audience d'annulation de mariage, Macricri et Theognis

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

En cette salle sont attendus :

Les juges,
Son éminence Ecaterina de Sevillano.
Père Adso, de Luxeuil.
Dame Elaessya, de Vesoul.

Le Procureur: Derdekan

Ainsi que les acteurs du divorce,
Macricri et Théognis.

Mais également son éminence Ingeburge, qui désire s'assurer de la bonne forme de cette audience.

Qu'ils se manifestent et nous commencerons l'audience.

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Ecaterina

C'est entourée et ornée de tous les apparats de ses charges que Son Eminence Ecaterina de Sevillano Réaumont entra dans la salle de justice.
Elle salua d'un geste de la tête les gardes présents, puis alla prendre place sur son siège de présidente de l'Officialité Épiscopale, entourée bientôt par ses deux officiaux.

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Macricri

La jeune femme se présenta dès la convocation reçue. Enfin après tellement d'attente, la demande d'annulation du mariage allait pouvoir être traitée.
Une page allait se tourner.

Macricri se présenta dans la salle d'audience encore vide à part une personne de dos qui rangeait des dossiers. Elle avait choisie une robe simple et sombre, la fin d'une union n'avait jamais rien de gai, ses cheveux étaient restés libre, couvrant son dos.
Un amour nait dans la joie, se célèbre dans l'allégresse et le bonheur et sombre, au mieux l'indifférence, au pire la haine. Théo et elle avaient évité les deux, enfin pour elle en tout cas. Le temps mis à traiter ce divorce avait eu du bon, atténué la peine, la colère, seule restait la tristesse.

Elle était la première, elle toussa discrètement pour attirer l'attention de l'homme. Ce fut à ce moment que Ecat fit son entrée.

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Derdekan

Un grincement de porte, le ou la première arrivait.
Ah, voila Macricri.
Ne pas penser, ne pas penser !

Ah, Vostre Grandeur, Macricri Adams de Mélincour, Comtesse de Nozeroy, soyez la bienvenue.
Vous pouvez prendre place.

Expression neutre et la porte s'ouvrit à nouveau.

Votre éminence, bienvenue !

Il la regarda s'asseoir. Ils n'échangeraient plus un mot, elle et lui.

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Macricri

Macricri salua le procureur de la tête ainsi que l'archevêque et elle prit place, espérant que les autres ne seraient pas long à venir. L'attente commençait, elle se concentra sur le décors de la pièce, sobre. Ça sentait encore le neuf. Chaque détail était passé en revue pour occuper son esprit et ne pas réfléchir

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Adso

Adso se rendit à la première audience de la toute nouvelle officialité épiscopale de Besançon. Il regarda le panneau à l'entrée : Macrcri et Theognis. Ah... Il se rappelait ce mariage... Il était alors maire de Luxeuil, et avait apporté personnellement les félicitations et le cadeau de la ville de Luxeuil aux époux.

Depuis, il n'avait cessé de mieux connaître Macricri, de part leurs fonctions respectives.

Ne pas penser, ne pas penser... procès, justice, équité, impartialité.

Il n'accorda pas un regard à Macricri, de crainte qu'on y lise quelque chose qui ne devrait pas s'y trouver. De même, il passa devant Derdekan sans vraiment le saluer non plus. En revanche, il s'inclina devant la cardinal-archevêque, hésita quelques instants, et se dit que les deux fauteuils à côté d'elle devaient être réservés pour les officiaux. Il s'installa donc, et attendit.

Une petite chose le turlupinait...

Non. Ne pas penser, ne pas penser... procès, justice, équité, impartialité...

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Elaessya

Elaessya fit son entrée, vêtue officiellement, mais toutefois très simplement, comme toujours.

Elle fit un sourire à chacun et salua tous.
Elle alla rejoindre ses confrères si l'on peut les nommer ainsi, et s'installa.
Elle observa Macricri, puis Derdekan. Derdekan, puis Macricri.
Un sourire en coin fit son apparition sur le visage d'Elaessya.
Elle se retint de sourire et le chassa.
Ne pas penser...Ne pas penser.

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Theognis

Entrant à son tour dans la salle d'audience, l'époux s'avança d'un pas lent vers la place qui lui était assignée. Son regard avisa chaque personne présente, tous des comtois et des amis de Macricri, procureur, archevêque et membres du jury.
Silencieusement, Théo se félicita d'avoir conclu un accord avec l'Impératrice de Dôle. Lui-même était venu seul, sans témoin, sans ami. Et si l'accord ne tenait plus? S'il était victime d'un complot contre sa personne? Ingeburge le soutiendrait, assurément. Le Baron se sentait un peu mieux assuré dans sa position par la présence annoncée de la Duchesse de Bourgogne à l'audience. Mais sa démarche était raide, sous le poids des regards inquisiteurs détaillant sa personne, ses chausses usées, son habit un peu court aux manches, le teint hâlé de sa peau.
Avant de s'asseoir aux côtés de la Comtesse, il se plaça devant elle pour s'incliner et cueillir sa main dans la sienne, saluant ainsi d'un baiser cérémonial la mère de son fils. Sans dire un mot, ni esquisser le moindre sourire. Le moment était trop solennel pour ces futilités.
La chaise rembourrée de velours écarlate grinça un peu sur les dalles immaculées, mais il plaça les mains sur ses genoux et attendit, très droit, que le procès en annulation de mariage commence.

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Macricri

Adso.... puis Elaessya, et enfin Théo, il ne manquait qu'Ingeburge et cela allait commencer. Elle jeta un regard au profil de son Théo, assis bien droit. Il ne semblait pas à son aise, ils étaient deux alors. Son salut ne l'avait pas surprise, il était galant homme, et leur dernière discussion avait eu le mérite de désamorcer la colère qui les animaient. Elle eut une pensée pour Tancrède, il méritait des parents ayant des relations cordiales et non haineuses. Leur fils était à Besançon, elle jeta un regard aux juges. Rien n'était lancé, se penchant un peu vers son voisin elle lui glissa tout bas en aparté :

Théo, j'ignore comment cela va se passer, mais je voudrais que tu saches que Tancrède est à Besançon. Si après, tu es disposé, vous pourriez vous voir.

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Adso

Adso regarda entrer Ellae puis Theognis, qui ne semblait plus que l'ombre de lui-même. Encore un homme que le mariage avait détruit... Il songea qu'il devrait peut-être lui parler de la Fierté Célibataire, à la fin de l'audience. Mais pour l'instant, il commençait surtout à s'impatienter. Derdekan avait parlé de la venue d'Ingeburge, çà devait être çà qu'on attendait. Bref, on n'était pas rendu, avec l'emploi du temps de son éminence... Adso poussa un soupir, changea d'appui sur son siège, et s'efforça de passer le temps en réfléchissant à son travail sur la biographie de Nitnelav...

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Derdekan

Bien ... Son éminence Ingeburge étant en retard, nous allons débuter et elle s'informera des minutes de l'audience au greffier.

Il se tourna vers les deux époux.

Vous n'êtes autorisé à parler que si l'on vous donne la parole ou si un juge vous questionne.
Interdiction formelle d'interrompre l'autre.

Nous allons commencer l'audition, donc.

Il s'approcha de Macricri.

Macricri, à vous de commencer.
Veuillez exposer devant les juges la ou les raisons qui vous poussent à demander le divorce.

Soyez très complète et n'omettez rien.

Ensuite, les juges vous poseront des questions, s'ils le jugent bon.
Hum, sans mauvais jeu de mot.

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Theognis

Théo eut un bref sourire de gratitude envers son épouse, n'ayant désormais plus qu'une seule envie, quitter cette pièce froide et ces regards curieux pour se ruer à l'extérieur saisir dans ses bras le petit bout de chou dont il était le père.
Le Procureur, carrure de marin et robe remontant aux manches, s'approcha d'eux et demanda à Macricri de se lever. Sa petite blague trahit son amitié envers la Comtesse Mauve, quand bien même il tentait de garder une roide prestance et un visage impassible.
Mais Théo à cet instant s'en fichait pas mal: il pensait à Tancrède

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Ingeburge

Citation :: Bien ... Son éminence Ingeburge étant en retard, nous allons débuter et elle s'informera des minutes de l'audience au greffier.

Pouah, dire cela, c'était énoncer un fait que tout le monde connaissait : le Connétable de Rome était toujours à la bourre et si l'époque s'était prêtée à de pareilles considérations, l'on n'aurait pu dire que c'était congénital ou génétique. Mais l'on ne le pouvait pas donc, on se contentait de le dire, plus ou moins agacé selon qui l'on était et surtout en fonction de son degré de relation avec ledit connétable.

L'Empourpré Primat du SRING vêtu de son noir éternel ramena donc sa fraise dans la salle gamma de l'Officialité Episcopale, étonné de ce huis-clos pas du tout règlementaire et débarqua juste à temps, l'audience n'avait pas commencé.

Ingeburge demeura un instant indécise, détaillant de son regard dénué d'expression ce lieu qu'elle ne connaissait pas. Grands dieux, il y avait bien longtemps qu'elle n'avait mis un orteil ici et pourtant la destinée de la province de Besançon lui tenait à cœur. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle était venue afin d'aider à la transition quand Anteu avait succédé à Huon. Anteu était mort et Huon, introuvable. Oui, le temps filait bien vite.

Cessant ses considérations mélancoliques, elle prit finalement place, quelque part, légèrement en retrait de Theognis. Il s'agissait de ne pas déranger le cours de cette audition dont elle se demandait ce que cela donnerait.
Ce qui était certain, c'est que le mariage entre Montereau et Macricri prendrait fin.
Dire qu'elle avait assisté à la cérémonie.

La Duchesse de Bourgogne attendit la suite, distraite, observant les personnes présentes. Elle les connaissait toutes : Ecaterina, Derdekan, Adso, Macriri, Theognis mais pas la femme qu'elle devina être l'un des officiaux.
C'est ça de se pointer toujours en retard, on se retrouve toujours un peu à la rue.

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Macricri

Macricri regarda le Procureur, surprise de sa requête. Elle s’était attendue à ce qu’il présente les faits par la lecture des courriers qu’il leur avait été demandé et qu’ils n’auraient qu’à répondre aux questions, mais non… à priori, ils aillaient devoir exposer eux même les motifs.

Elle resta silencieuse un moment, replongeant dans le passé. Il pouvait être si facile de vivre sans regarder en arrière, comme si certains faits ne pouvaient plus vous toucher. Mais parfois des évènements les ramenaient à la surface, et là la surprise de leur impact surprenait toujours, on dit que le temps efface les douleurs, mais qu’il est long…
Ingeburge fit son entrée, Macricri se retourna brièvement pour la voir s’asseoir derrière Théo qui semblait ailleurs, plongé lui aussi dans ses pensées.

La Comtesse jeta un coup d’œil à Derdekan, aux juges, tous des gens qu’elle côtoyait régulièrement, voir quotidiennement et elle devait étaler sa vie privée devant eux. Elle qui avait toujours veillé à la garder le plus possible à l’écart, qu’est-ce qu’il lui en coutait… Elle se leva et prit la parole d’une voix au ton neutre.

L'amour est la base de tout sacrement du mariage, c’est une chose précipiteuse mais jamais acquise, toute sa vie il faut s’assurer de sa pérennité. Les épreuves de la vie doivent être affrontées à deux.
Mais que faire quand ce sont les époux qui créent ces obstacles ?

Macricri s’interrompit un instant, reprenant d’une voix où l’émotion sous jacente était décelable.

L’amour n’a plus fait partie de notre mariage à la suite d’un double évènement lors de l’été 1456, mettant le glas à notre notre union qui ne l'est que de nom d'ailleurs.

Nous avions prévu de faire notre voyage de noces en juillet, mais Théognis s’est absenté pour une longue période jusqu’en octobre. Une sanction l’obligeant à une longue retraite. Je ne l’ai pas très bien vécu.

Macricri préféra s’abstenir d’entrer dans les détails sur ses états d’âme de l’époque.

C’était une période difficile, son éloignement me pesait, j’avais perdu un proche dans des conditions particulières. Aussi, quand on m’a tentée, j’ai cédé. En particulier lorsque j’ai appris quelques temps avant sa retraite, Théognis m’avait été infidèle. Je préfère passer sur le choc que m’a procurée cette nouvelle.

Sa voix se cassa, la douleur était toujours aussi présente. Elle reprit contenance et poursuivit :

Ce n’est pas une excuse, juste la raison à ma faiblesse, j’ai à mon tour pêché. J’ai pêché et porté le fruit de cette relation hors mariage.
Lorsque mon époux est revenu, en octobre, sa réaction a été forcément vive.

La voix de Macricri trembla, repensant à la peine, la colère de Théo, à Tancrède.

Comment maintenir l’amour entre nous après ces évènements, cela était impossible, nous avons souhaité mettre fin à notre union sans entreprendre de démarches.
Le temps a passé, chacun de nous avons vécu notre vie, sans nous revoir.

Aujourd’hui, je vis seule avec mes 3 enfants, celui que j’ai eu avec mon époux Théognis et les jumeaux, enfants illégitimes dont leur père est décédé peu après leur naissance.

Je tiens à préciser que Théognis et moi n’avons jamais eu de résidence commune, nous faisions maints voyages entre nos domiciliations respectives.

Je ne peux que regretter la finalité de notre union qui avait pourtant débuté dans joie et bonheur. Rien n’est jamais acquis, surtout quand on contribue soi-même à sa perte.
J’aurai toujours la satisfaction de pouvoir dire à notre fils qu’il a été conçu dans l’amour. C’est le plus important.

Macricri prit une inspiration, regarda les juges en face.

C’est avec humilité que me je me présente devant vous et que je sollicite la dissolution de mon mariage en faisant appel à votre clémence.
Je vous remercie de m’avoir écoutée.

La Comtesse hésita à se rassoir, elle jeta un bref regard au procureur avant de regarder à nouveau les juges qui avaient peut être des questions.

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Derdekan

Derdekan se tourna vers les juges, préférant laisser Macricri à ses souvenirs douloureux sans la fixer comme un ours de jongleur.

Macricri s'est exprimée sur les raisons de sa demande.
Avez vous des questions à lui poser ?

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Ecaterina

Ecaterina prit la parole:

Je sais, Votre Grandeur, que ces moments sont de durs souvenirs, mais j'aimerai bien avoir plus de renseignements concernant les infidélités.
Connaitre mieux votre état d'esprit à l'époque et le sérieux ou non de ces relations extra-maritales.

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Voyant les juges lever la tête et se mettre debout, Théo se tourna pour voir Son Eminence entrer dans la salle du tribunal. Il se leva également, et salua Ingeburge d'une légère inclinaison de tête, sans se départir d'une certaine ironie dans son sourire, sorte de signe commun entre eux. Elle serait le juge impartial de la séance, une solide garantie pour le Comte qui connaissait seulement de vue la plupart des personnes présentes, Macricri mise à part.
Lorsque le Procureur demanda à son épouse de se lever pour exposer sa version des faits, il n'écouta pas, songeant à Tancrède, se posant les mille questions du père qui n'a pas vu sa progéniture depuis....fort longtemps.
Cependant, le récit de la Comtesse le tira de sa rêverie. Au fur et à mesure qu'elle évoquait la fin de leur mariage, ses yeux s'agrandissait de stupéfaction.
Quand le Procureur se tourna vers les Juges pour les inviter à la questionner, il ne put se retenir et bondit:

Nous avons déjà exposé les motifs de notre divorce à messire le Procureur et vous l'avez certainement devant les yeux. Alors, honorables Juges, a quoi bon revenir sur cette triste période où le sang faillit se mêler aux larmes? Cette annulation de mariage est déjà assez pénible pour nous deux!

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Ecaterina

Ecaterina venait de voir l'époux se lever et prendre la parole. Surprise puis consternée par ses propos elle reprit la parole:

Votre Grandeur, votre tristesse ou je ne sais quoi ne vous autorise nullement à être impoli envers cette cour et à bondir ainsi pour prendre la parole.

Cette Cour, qui souhaite juger de la meilleure manière possible, souhaite entendre de vive voix vos témoignages et souhaite vous poser des questions.
Il ne vous appartient nullement, quelque soit vos appuis qui ne vous seront d'aucune aide ici vu que l'impartialité est notre maître mot, de lui dicter sa conduite.

Veuillez donc retourner vous asseoir et attendre votre tour avant de vous exprimer. Si un autre de ces interventions devait survenir, sachez que cette Cour prendra cela comme une tentative de vouloir cacher des choses ou d'intimidation.

Elle regarda sévèrement l'époux puis reporta son regard sur l'épouse.

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Bougon, il retourna s'asseoir, bras croisés et sourcils froncés, observant non moins sévèrement la Juge qui l'avait remis à sa place. Pour qui se prenait-elle celle-là? La Reyne d'Angleterre?
Il prenait peu à peu conscience que leur fin de vie commune serait déballée ici, dans l'enceinte de ce tribunal. Cela ne lui plaisait guère.

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Macricri

Macricri grimaça intérieurement aux questions qu'on lui posa, la réaction de Théo faisait écho à la sienne. Exposer les faits était difficile mais détailler...Elle soupira, le calme revenu, elle prit la parole, s'adressa plus particulièrement à Ecat.

A l'époque, je n'allais pas très bien, fatiguée physiquement et moralement. J'avais enchainé 4 mandats dont 3 comme franc comtesse dont le dernier avec la croisade avait attisé davantage l'hostilité de mes adversaires politiques. Pour le dernier mandat, j'étais capitaine.
L'ambiance au parlement était détestable, je faisais l'objet d'attaques incessantes.
A cela c'est ajouté deux évènements : la naissance de notre fils en mai, et l'assassinat de Pinss en juin. Je n'aspirais qu'à une chose : que le mandat se termine, que je puisse me reposer et profiter de ma famille.
Surtout qu'avec Théognis, nous avions prévu de faire en juillet un voyage, il devait me faire découvrir la Bourgogne. Cela devait être notre voyage de noces, mais il n'eut jamais lieu. Début juillet, Théo m'annonce une longue retraite, celle-ci devait durer plusieurs mois. Il s'absenta dans la semaine qui suivit l'annonce de la nouvelle.

Mon état d'esprit ? Je me suis retrouvée seule, sans mari, mes amis étaient quand à eux parti en voyage. J'ai sombré au point de songer à me mettre en retraite également, pour une durée indéfinie à l'époque.

C'est dans cet état que Rethun est apparu sous le nom de Wulfod et m'a fait des avances.
A l'époque, sa mort avait été annoncée, ce qui m'avait d'ailleurs fait culpabiliser car j'avais refusé de prendre sa succession et je le savais fatigué également. Il était Haut connétable et moi Prime capitaine au HCI. Nous étions amis, de simples amis et sa mort m'avait beaucoup touché. Je dois avouer que je réagissais de façon excessive à l'époque, prenant les choses très à coeur.
Malgré son souhait de vouloir changer de vie, il m'avait contactée avec la volonté de corriger une chose : le sentiment d'être passé à coté de quelque chose en n'ayant jamais tenter de voir ce que cela aurait donné si nous avions été ensemble. Il voulait.. « m'avoir ».

Macricri fit une courte pause, regardant toujours les juges.

Je n'ai pas cédé au début, puis ma résistance a faibli.
Et j'ai appris une nouvelle qui a tout changé.
Théognis n'était pas fidèle.
Il avait poursuivi une personne au point que pour lui échapper, elle a du fuir de façon bien particulière... devant se jeter dans les douves par la fenêtre. Je me suis sentie blessée, trahie, j'étais en colère au point de considérer mon mariage comme fini. Comme je l'ai expliqué, je réagissais assez vivement, à fleur de peau, c'était peut être excessif, mais en cet instant, j'ai cessé d'aimer mon mari, remplaçant mes sentiments par la colère et le ressentiment.

J'ai donc cédé à Wulfod/Rethun et me suis très vite tombée enceinte. Puis des sentiments étaient nés... Au retour de mon époux, je lui ai fait part de mon intention qu'on se sépare.

Je n'ai eu aucune autre infidélité, à part celle-ci.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Adso

Adso failli s'étouffer en entendant ces dernières paroles. Ce n'était pas ce qu'il se murmurait dans les couloirs... Certes, Adso n'était pas homme à se laisser aller à croire de simples rumeurs, mais certains comportements ne trompaient pas. Ni le fait qu'on dise une chose un soir à une personne et que le lendemain matin une autre savait systématiquement de quoi il était question...

Bah.. de toute façon, les attitudes ne voulaient pas forcément dire grand choses non plus, si on cherchait trop la petite bête... Par exemple, le comportement maternaliste de Ingeburge envers Theognis pouvait dissimuler une relation plus charnelle entre les deux... Il suffisait de se laisser aller à interpréter le moindre geste, pour çà...

Adso sourit intérieurement à l'idée qu'il ne manquait plus qu'on apprenne que SE Ecaterina et Elaessya aient une relation contre nature pour que ce soit la totale ! Cette pensée n'arrangea bien entendu pas son étouffement : maudite salive qui n'était pas passée du bon côté !

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Elaessya

Elaessya haussa un sourcil en observant Adso qui s'étouffait tout seul.

Bien... que nous faites-vous donc ? Un peu d'eau cher confrère ?

Puis elle observa les personnes présentes.

Pardonnez-moi, mais vous semblez tous si tendus...
Êtes-vous absolument certain de vouloir mettre fin à votre mariage ?
De par mon observation voyez-vous, lorsque les personnes ne semblent pas sereines, cela cache parfois un sentiment inavoué. Ou une amertume, qui souvent est équivalente mais refusée.
Aussi, avant qu'il soit trop tard, Messire Theognis, Dame Macricri, je vous pose une dernière fois la question : voulez-vous réellement mettre un terme à votre histoire ?

En dehors de cela, je n'ai pas de question pour le moment.

Elle se tourna vers les autres membres de l'Instance, demandant silencieusement si ces derniers avaient des questions ou non.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Macricri

Aucune réaction d'Ecaterina, Adso qui s'étouffe et Ela qui leur demande s'ils veulent bien divorcer... Macricri soupira, cela allait être long....

Demander une annulation de mariage n'est pas un acte anodin, croyez vous vraiment qu'on l'aurait fait si nous n'étions pas certain ? Nous avons un enfant...

Devoir parler d'évènements pénibles, lourds en sentiments, qu'ils soient positifs ou négatifs est une épreuve difficile, normal que vous nous trouvez peu sereins, nous ne sommes pas fait de pierre.

Sachez qu'au retour de mon époux, et après un duel avorté avant son début d'ailleurs, nous avons considéré notre union comme terminée et ne nous sommes pas revus, à part 2-3 fois et pour ne parler que de l'annulation de notre mariage.
Soyez assuré de notre détermination à cette procédure.

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Ecaterina

Ecaterina se leva:

Merci Votre Grandeur. Je sais que revivre ces moments fut pénible mais nécessaire.

Puis regardant Derdekan.

Messire le procureur, vous pouvez continuer pour ma part.

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Derdekan

Bien, vu que les juges ont terminé avec vous, Macricri, c'est au tour de Théognis de prendre la parole.
Même chose pour vous, messire.
Expliquez aux juges le pourquoi de votre désir de divorce.

Macricri, vous êtes priée de ne pas l'interrompre et vous pouvez aller vous rassoir.

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