Tisserands

Messages : 29 Date d'inscription : 08/01/2009 Localisation : Dijon

Comme une petite souris, Vientiane se décida d'aller visiter ce lieu qui l'attirait tant...

Ce qui était normal, vu son métier, elle se faufila dans le couloir, longeant les mur, en espèrant que la porte ne soit pas fermée à clef...

Elle senti l'odeur en approchant, une exhalation spéciale faite du suif de la laine des petits moutons, l'odeur de la peau et de lanoline...
Elle poussa la porte.... Ouep ! ouvert !!! et entra... Par la fenêtre un rayon lumineux éclairait des amas de peausserie, de grandes caisses emplient de laine, des tissus chatoyants sur une grande table l'attirèrent, elle n'avait jamais vu de telles splendeurs...
Contre le mur des rouleaux de dentelle, si fine, si délicate qu'elle ne put s'empêcher de la toucher ! Elle en déroula un peu, la mit dans son décolleté et alla se mirer dans les reflets de la fenêtre...

Cette couleur était si belle, à peine rosée, comment avait-il pu la coloriser de cette façon...
Elle aurait voulu apprendre tous ces secrets, elle caressa une toile et celle ci changea de couleur devenant plus foncé, elle recommença dans l'autre sens et elle reprit sa teinte initiale...

Que de merveilles... Elle y aurait passé sa journée, mais la crainte de se faire surprendre, la fit se hâter, et c'est d'un pas vif qu'elle quitta la pièce, les yeux pleins de couleurs, émerveillés, sur qu'elle en rêverait cette nuit...

Sans bruit elle referma l'huis et quitta l'endroit sans avoir rencontré âme qui vive

Messages : 29 Date d'inscription : 08/01/2009 Localisation : Dijon

Le lendemain, elle arriva; bien décidée de se mettre au travail, comme précédemment elle ne rencontra âme personne .
Le Château de la Belle au Bois Dormant...

Citation :: Elle était belle et son soutire
Faisait fâner les fleurs
La plus jalouse,
Etait une hirondelle
Qui faisait le printemps !
Car dés qu'elle apparaissait, le ciel devenait bleu
et le soleil naissait...
Mais rien ne parvenait à égaler la sublimité ,
Emanant de la Jolie Princesse endormie...
Autour d'elle l'efforescence était constante
le printemps régnait indéfiniment

Mais enfin, Vientiane, arrête ce sentimentalisme, tu es venue pour travailler, est- cer air frais et tout enbaumé de ce jasmin qui grimpe jusqu'a ta fenêtre .... < ta fenêtre> Mais tu n'es pas chez toi...
C'est un Honneur que le Baron t'héberge et mette à ta disposition une salle aussi bien achalandée ou tu va pouvoir faire des merveilles...

Une belle robe de bal avec cette soie miroitante et changeante !!! Mais qui t'emménera au bal ma pauvre fille ?
Arrête de rêver, tu es sans doute jolie mais ça ne suffit pas, il te manque un peu de noblesse à la suite de ton nom pour ËTRE QUELQU'UN... Tu te sens bien, mais tu es tranparente ma petite ne l'oublie jamais, jamais

Quelques jours auparavant, Gorbo avait fait visiter à Isa les différentes ailes et salles du chateau, parcourant les couloirs et escaliers qu'il connaissait comme sa poche, ajoutant son petit commentaire - savoureux comme toujours - ou une anecdote de son vécu ici.
La visite s'était terminée chez les tisserands et cette pièce, comme d'autres d'ailleurs, avait éveillé la curiosité de la jeune femme.

A la ferme de ses parents, un troupeau de moutons d'environ 50 têtes paissait dans les champs et la production de laine était suffisante pour vêtir toute la famille. Petit à petit elle avait appris à tondre les moutons, tâche ensuite dévolue à ses deux frères qui s'amusaient beaucoup car avant de tondre, il fallait laver chaque animal. La tonte était déposée dans de grands paniers et Isa séparait la laine endommagée de la laine de qualité, puis battait cette dernière sur une claie. Après plusieurs lavages dont un dernier dans une eau additionnée de saindoux, il fallait peigner puis filer la laine. A la ferme, Isa avait utilisé le rouet qui avait autrefois appartenu à sa grand mère. Avec sa mère, elles s'étaient même amusées, une fois ou l'autre à tenter de colorer la laine. Ce n'était pas chose aisée et on ne pouvait pas dire que les quelques expériences pouvaient être qualifiées de réussite ... mais elles avaient obtenus quelques pelotes de fil rosé , en laissant baigner la laine préalablement lavée dans le jus des cerises du jardin, ou encore une couleur bleutée assez prononcée grâce à une macération de mûres.

Tous ces souvenirs remontaient à la surface alors qu'Isa parcourait l'atelier, posant sa main sur les étoffes et les matières présentes dans la pièce. Nul doute que le baron avait bon goût et savait apprécier les matières nobles et les détails qui apporteraient à ses tenues et son intérieur, la touche de classe nécessaire aux personnes de son rang.

Elle prit place à une vaste table, fouilla dans sa besace et en sortit son matériel de dessin. Tout en contemplant les étoffes, elle réalisa quelques esquisses, laissant vagabonder son imagination, une robe naquit en premier. Puis d'autres vêtements, accompagnés d'annotation mentionnant les étoffes choisies. Elle entreprit aussi de marquer les étoffes, leur donnant à chacune une cote. Petit à petit les choses s'organisèrent.
Ce n'est que lorsque sa chandelle menaça de s'éteindre qu'Isa se résigna à quitter la pièce et retourna s'allonger sur sa couche, pour une nuit peuplée de rêves étranges et de costumes somptueux.