En retard... une fois de plus

Messages : 3 Date d'inscription : 25/11/2007

Le carosse de diocèse de Nevers s'arrêta ce matin là devant la haute porte du chateau. Les cheveaux piaffèrent un moment, martelant le pont levis de leurs sabots. Le cocher appela :

Ohé, du chasteau ! Monseigneur de la Motte Josserand rend visite au maistre de ces lieux !

A l'intérieur du carosse, Gedeon était blanc comme un linge. Il tamponnait son visage moite d'un mouchoir blanc en maudissant les voyage en voiture qui le rendaient à chaque fois aussi malade. Il savait qu'il était en retard, mais il espérait que le Baron comprendrait qu'avec les routes fermées, les voyages n'étaient point facilités. Mais ce qu'il espérait plus que tout c'était de ne pas devoir faire demi tour sans avoir eu le temps de pouvoir reprendre un peu contenance...

Messages : 3 Date d'inscription : 25/11/2007

Rien. Pas un mouvement, pas de réponse. Le conducteur du coche se retourna vers l'intérieur et déclara :
Semble point y avoir vivant ici Monseigneur...

L'évêque qui s'essuyait la commissure des lèvres pour effacer la trace que son malaise avait laissé en étant évacué par la fenêtre, roula les yeux vers la Ciel. Il sortit la tête par l'ouverture du coche pour se pencher à l'extérieur et regarder vers les créneaux, espérant apercevoir un garde faisant son tour de ronde. Tout ce qu'il aperçut fut une nuée de corbeaux noirs passant en volant dans le ciel gris juste au dessus de sa tête en croassant bruyamment. Le vent froid de l'hiver, les croassements de corbeaux. Ce furent les seuls bruits audibles à ce moment.

Un profond frisson parcourut l'échine de Gedeon qui soupira en ordonnant au cocher :
Faisons demi-tour... et rentrons à Cosne. Nous ne sommes visiblement point attendu icilieu. Ma missive a dû se perdre...

Alors qu'il allait rentrer la tête à l'intérieur de son coche, quelque chose de mou et de froid s'écrasa sur sa mitre. Les yeux du prélat se tournèrent à nouveau vers le ciel semblant questionner "pourquoi ?" et il se rassit à l'intérieur en soufflant et en grognant avant d'utiliser son mouchoir souillé pour nettoyer la fiente écrasée.

Le coche fit demi-tour et s'éloigna du domaine d'Arquian. Quelques centaines de mètres plus loin, l'évêque regretta amèrement de ne pas avoir pris de second mouchoir pour s'essuyer la bouche. Tant pis. Son aube ferait l'affaire...