Carpe Diem ! Et sa suite...

Messages : 97 Date d'inscription : 01/12/2009

Le château était désert. Pas une âme, pas un bruit, rien que les murs, quelques meubles pour se souvenir du temps d'Arquian.
C'est dans ce silence que Della s'était réveillée, alors que le jour traversait déjà les tentures rapidement tirées la veille. Et elle avait écouté, blottie contre le corps de Theognis, ce silence rompu seulement par la respiration régulière de l'homme. Elle l'avait regardé dormir, en se mordillant la lèvre, hésitant que le geste à tenir...l'éveiller ou le laisser encore.
C'est l'envie et la curiosité qui avaient été les plus fortes...Envie de se promener dans ce château, seule, de trouver de quoi manger et envie de retourner ici, dans le petit salon où elle se trouvait maintenant et où tout avait commencé.
C'est en effet ici qu'elle avait contracté le virus Theognis. Ici que le désir l'avait pour la première fois de sa vie tenaillée, mise à l'épreuve. Il lui avait fallu de la force pour ne pas sacrifier sur l'autel de la passion charnelle, cette vertu qu'elle voulait intacte jusqu'à l'autel du mariage. Elle avait résisté mais désormais, ses sens n'auraient de repos que le jour où elle connaîtrait le parfum du péché de la chair, seul remède contre le virus.
Quoique à y repenser à présent...le soin pourrait bien induire un effet contraire et augmenter encore le feu qui réchauffait si agréablement les veines de Della.

Aux cuisines, elle avait trouvé un pain et du pâté, de la gelée de coings et du cidre doux, de quoi faire un repas de fête !
Le plateau était posé sur la table du petit salon, attendant que l'on s'intéresse à lui, que l'on garnisse le pain de viande...

Et Della, face à la fenêtre, les bras croisés et serrés, savourait le moment de bonheur qu'elle s'était octroyée.
Elle n'était pas inquiète, pas tracassée, elle n'avait pas (encore) de remords, n'était même pas sûre d'en éprouver un jour...Elle était...heureuse et n'était pas prête à bouder son plaisir.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Pieds nus, il s'approcha en silence de la fenêtre, tout juste sorti du lit, vêtu d'une simple chemise de nuit. Elle se tenait là, auréolée des lueurs du matin, mirant la forêt imprégnée de soleil à travers une vitre sale de poussière. Si absorbée dans ses pensées qu'elle ne l'entendit pas venir à pas lents pour la surprendre, à moins qu'elle ne soit la complice de son jeu.
Les mains de Théo, larges et rudes, s'emparèrent de ses épaules et sentirent avec délice le frisson s'emparer du corps de la blonde diaphane. Elles descendirent, caressantes, sur ses omoplates et lentement couvrirent la cambrure de ses reins. Elles auraient poussé davantage leur exploration si Théo n'avait pas quelques mots à chuchoter à l'oreille de Della.

Bonjour....Bien dormi?

Ses lèvres saisirent son oreille pour embrasser le lobe tendre. Ensuite, elles s'égarèrent sur son cou, puisant à la douceur de sa peau quelques délicieux baisers. Elles étaient fraîches d'un désir insatiable, mais elles se retinrent de céder à la gourmandise. Une question les brûlait:

Comment se fait-il....Pourquoi....Quelle est la raison de ta présence ici, Della de Volvent?

Il se dressa contre elle, affirmant sa culpabilité sans gêne ni remords. Il était dur comme la pierre et chaud comme la lave, marbré de veines saillantes aux lignes vigoureuses. Il portait l'orgueil de la virilité du Baron, au point de s'en considérer le maître, sans égards pour les ordres venus d'en haut. Avec autorité, il se nicha entre les cuisses de Della, bien décidé à ne bouger que pour avancer plus loin encore.
Le pire étant que Théo ne pensait pas du tout à s'excuser pour le comportement du bougre.

Messages : 97 Date d'inscription : 01/12/2009

Elle le devina, avant qu'il ne la frôle. Elle attendait, tous sens en alerte, émus déjà, qu'il la touche. Les prémices d'un délicieux frisson se faisaient sentir, prêt à courir le long du corps qui déjà était en attente à la seule pensée de se lover au creux de ses bras.
Il ne fallut pas attendre longtemps...La tête s'inclina, se posa avec douceur sur la joue un peu rêche de la barbe de la veille ou de l'avant-veille.

Bonjour.
J'ai très bien dormi, oui...
Les mains de Della lâchèrent ses bras et cherchèrent le contact des jambes de Theo, s'y collant, paumes ouvertes, doigts gourmands serrant les cuisses. Pas un seul mouvement de fuite devant l'assaut de son amant, seulement un soupir...

Un rêve, Theognis, un rêve dans lequel tes bras m'enlaçaient et tes lèvres m'embrassaient...Un rêve qui m'a perturbée...qui me perturbe encore pour mon grand plaisir et peut-être le tien. Acheva-t-elle en se tournant face à lui, les bras autour de son cou et ses hanches contre les siennes, rencontrant ainsi l'objet de son désir, s'y attachant, sans en avoir l'air...et pas du tout non plus honteuse ni coupable de sa caresse sciemment prodiguée.

Et toi, que fais-tu à Arquian ?
Sa bouche approchait la sienne, ses lèvres frôlaient les siennes, un souffle...Le plaisir du jeu, de l'attente, de l'envie qui grandit...

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Un doigt frôle la pulpe pleine et brillante comme une burlat bien mûre. Une barrière dressée entre leurs lèvres, un défi. Le lent balancier de leurs corps exhalent des souffles courts, précipités, mais Théo tente de garder une voix égale pour lui parler, pour ne pas montrer qu'elle affole ses sens.

J'ai également pensé à toi, Della...Un regret qui se dissipe aujourd'hui...

Il appuie fort son nouvel assaut pour marquer ses paroles mais en perd le contrôle, égare ses mots contre sa bouche, puisant à la source de son air pour reprendre ses esprits. Un sourire complice montre son rétablissement:

Ce que je fais....C'est l'oeuvre d'un jardinier...D'un gardien, d'un protecteur...Je veille que les noirs desseins...De dame Nature nichée dans les sombres vallons...Ne s'accomplissent pas.

Soudain, ses bras l'étreignent pour que leurs mots se fondent en des cris puissants, ses dents lui mordent le cou pour les étouffer. Leurs corps s'exaltent, il cherche le point de rupture chez elle, comme s'il voulait la soumettre, comme s'il voulait trouver la vérité derrière le rêve...Puis, au moment le plus inattendu, les vagues s'apaisent, la tempête se calme. Déchirant sa chemise, ses mains épousent sous leurs paumes ouvertes le galbe de ses seins, quand une langue coquine serpente dans le pavillon de son oreille tendre. Les mots reviennent, la question aussi:

Que fais-tu ici?

Messages : 97 Date d'inscription : 01/12/2009

Prête à fondre et à répondre caresse pour caresse, morsure pour morsure, frémissement pour frémissement ! Elle se laisse couler contre lui, son corps faisant écho au sien dans chaque ondulation, ses mains courant sans retenue sur le lin fin de sa chemise, s'égarant sur ses fesses, ses yeux se perdant dans les siens...avec délice.

La chemise déchirée pendant sur les bras, elle le défie du regard, humidifiant ses lèvres de sa langue, avant le retour de la question.
Elle ne répondra pas de suite.
Elle le repousse, plaquant ses mains sur sa poitrine, le tenant éloigné de la distance de ses bras à demi-tendus pour le regarder, encore, gourmandise du regard qu'elle aime, qu'elle veut savourer encore et encore, comme une victoire sur le destin, sur lui aussi...Il est à elle, pour le temps que le temps leur accordera et elle veut en profiter, jusqu'à la lie, de ce vin si doux que la tête lui tourne...Elle se rapproche, l'embrasse avec toute cette passion si longtemps contenue...Et elle se dégage encore de ses bras, va s’assoir cette fois sur le petit divan, à moitié nue, une jambe repliée sous elle, jouant avec les pans de tissu déchirés et toujours les yeux posés sur Theognis, admirant l'oeuvre de leurs jeux, à peine dissimulé sous la chemise qu'il a encore entière, lui.
Je vais être Baronne.
Je veux une de tes anciennes baronnies.
Chacune a un sens pour moi.

Quelle étrange conversation ou plutôt quelle étrange situation pour cette conversation...
Viens...

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Elle semble trôner sur ce canapé comme une Reyne au diadème blond. Elle lui donne une invitation qui sonne comme un ordre et il obéit. Attiré par l'appât de ses péchés à croquer. A genoux, il se pose devant elle et entame une série de baisers sur sa jambe repliée, le but gourmand de l'opération étant de la faire vaciller de son piédestal. La lenteur de l'assaut lui permet de bien réfléchir à ses paroles.
Une baronnie? La sienne? Arquian? Non, Seignelay! Oui, l'autre, celle où il est allé si peu, celle qui est loin de son coeur. Mais en venant ici, peut-être que Della désire Arquian, qu'elle veut la conquérir, qu'elle veut lui prendre....
Théo continue à l'embrasser, progresse le long de son hanche, décrit un arc-de-cercle tendre sur son ventre, poussant la chemise du nez pour dévoiler sa peau nue. Au fil de son cheminement, clairement il vise le trésor de ses cuisses, le secret de son plaisir. Sa bouche dévie vers l'endroit si convoité.
La convaincre, oui....

Baronne Della de Volvent...Cela sonne si bien, c'est tellement mérité....Mes félicitations....

Sa langue avec délicatesse s'imisce entre ses lèvres intimes, quand son regard s'incruste dans le sien, couvrant d'une ombre chaude l'azur de ses prunelles. Sensuellement il découvre sous les caresses buccales le parfum de cette chambre, étreint la perle de chair en des baisers profonds. La volupté de la scène déclenche des soupirs torrides chez les deux amants. Mais, se détachant de cette fleur de désir, il ajoute quelques mots à sa réflexion, son souffle agissant comme des attouchements:

Qu'est ce qu'il te tente? Une terre de forêts ou des prairies fertiles? Des coteaux escarpés ou alignés impeccablement sous le soleil? Une région peuplée de loups ou de paysans?

Comme pour encore forcer son choix, il entreprend de mordiller les lèvres tendres de son intimité et empêchant qu'elle réponde trop vite, savoure au plus loin les perles onctueuses. Son regard toujours dardé dans le sien, plein de malice et de sensualité.

Messages : 97 Date d'inscription : 01/12/2009

De quoi la félicite-t-il ? Est-ce de cette baronnie ou de se retrouver là, avec lui, après tous ces détours ?
Quelle importance, après tout ! Tandis que ses doigts se perdent dans la chevelure de Theo agenouillé devant elle, qui la dévore à sa manière, beaucoup plus lente que celle du loup de la veille et tellement plus plaisante. Pas de crocs mais des caresses qui font naître mille frissons qu'elle ne veut pas réprimer mais laisser faire...
Sa tête bascule doucement en arrière, tandis que son corps se tend tel un arc sous les baisers sensuels de l'amant qui joue trop bien de l’instrument qu'on lui a confié mais qu'on ne lui reprendra pas sans avoir goûter chaque accord. Ne pas déjà lâcher prise, résister et plonger encore son regard dans le sien.
Ses soupirs se mêlent à ceux de Theognis, mais pas un instant leurs regards ne se perdent, comme se défiant de pouvoir s'abandonner l'un sans l'autre.
Puis, cherchant la force de répondre, c'est à dire de rompre un instant le délice de la volupté qu'il lui prodigue...

Je t'aurais bien volé Arquian...Un soupir, plus long, peut-être une morsure un peu plus sentie...Mais il est à toi...Une seconde, une hésitation...dans un souffle : Comme tout ce qui s'y trouve...Résister, encore, ne pas laisser la vague déferlante l'emmener encore...Seignelay et ses vignes ! Et gémir sous les assauts des caresses savamment orchestrées, modulées et jouées pour lui arracher un râle de plaisir alors qu'elle se rend...sans baisser les yeux, laissant son amant se noyer dans le bleu profond...Et toi comme vassal...Sourire.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Les babines affamées s'étirent en un mince sourire intrigué, interrompant un instant leur dégustation pour un brin de réflexion. Puis, voulant en avoir le coeur net, il se love contre elle comme un serpent fond sur sa proie, à la différence qu'il étreint entre ses bras puissants le corps de Della. Yeux dans les yeux, il la regarde et leurs nez se frôlent à distance de souffle.

Pourquoi?

Vite sa bouche cherche en la sienne une réponse appropriée, fondant en un baiser parfumé sa perplexité face à une telle proposition. Au coeur de ses entrailles brûle le désir de la prendre en une fusion plus charnelle encore, mais il se retient par un colossal effort. Quelques mots profitent alors de la séparation de leurs lèvres pour s'échapper:

Tu veux me dominer? M'avoir à ta guise? Me posséder? Je ne suis d'aucun attrait sur le plan politique, alors pourquoi? Devrais-je te rembourser?

A cette dernière question, un coup de rein salvateur montre qu'il n'en est pas question.

Messages : 97 Date d'inscription : 01/12/2009

Un éclat de rire vient répondre à la suggestion émise alors que son corps répond à la confrontation en se collant à celui chaud de Theo qu'elle caresse d'une main effrontée.

Te dominer ? Mais pourquoi voudrais-je te dominer alors que je t'ai déjà...Les lèvres glissent du coin de la bouche jusqu'au lobe de l'oreille qu'elle mordille...et que je compte bien encore te garder un moment...Doucement, elle pousse Theognis, calant son dos contre le fauteuil pour s'asseoir sur lui, lui faisant face, son ventre contre le sien, son intimité frôlant sa virilité, juste assez pour en frissonner de désir.

Elle plante son regard dans le sien, lui sourit, tend une main qui vient caresser son visage, pour imprégner ses traits sous doigts, en rêver encore.

La politique n'est pas tout.
Un vassal est conseiller...tu as assez de connaissances pour me conseiller...Un vassal protège son suzerain...Refuserais-tu de me protéger ? Elle bouge un peu sur ses jambes, cambre les reins en se levant légèrement sur les genoux...Et de quoi donc veux-tu me rembourser ? Son dernier mot s'achève sur un soupir lorsque son corps s'unit au sien.
Elle le domine.
Mais ne se sera que le temps de l'étreinte, ce ne sera que dans le secret de leur alcôve charnelle.
Elle s'abandonnera aussitôt dans les bras de son amant...plus question de dominer, juste savourer le plaisir.
Et quand dans un souffle : Accepte, Theo...accepte...Pas plus de prise de pouvoir, seulement un espoir, un voeu, un désir qu'il peut ou pas attiser.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Ses mains suivent les virgules de ses flancs pour englober sous des paumes caressantes les seins couverts par sa chemise froissée. Elle est impatiente, mais il réserve sa réponse. Les secondes s'égrènent dans les amples mouvements de son bassin imbriqué au sien, balancier implacable dont elle ne peut s'échapper, malgré son apparente domination. Son membre dressé creuse en son ventre le nid d'un plaisir meilleur à chaque passage. Si puissant que les mots se rebellent quand il veut lui répondre. Sa bouche forme des râles inarticulés de mots, des bouts de phrase incohérents....
Si bien que le seul cri intelligible qu'il pousse se résume en une syllabe:

Oui!

Entrevoit-il dans son regard une lueur de triomphe, au coin de ses lèvres une esquisse de sourire? Vite il la corrige, par des coups de boutoir si vigoureux en elle que leurs corps semblent soumis aux forces de la houle. Ses doigts, curieux et coquins, s'aventurent dans le foyer de leur plaisir commun pour masser la perle de son trésor intime. L'autre main se plaque contre ses fesses, les gifle presque, accentue la pression de ses déhanchements. Sous la lumière incertaine d'un matin de printemps sur les terres d'Arquian, qui par la fenêtre baigne l'atmosphère d'une moiteur indéniable, leurs corps s'exaltent dans des défis sensuels. Reprenant l'initiative, il la retourne dans ses bras, pose sa lourde main contre les chairs tendres et continue ainsi son long travail de sape, souffle sur sa nuque et baiser dans le cou quand elle s'accroche au dossier du divan pour encaisser au mieux les chocs qu'elle subit en se plaignant de plaisir.

Messages : 97 Date d'inscription : 01/12/2009

Lequel soumet l'autre ?
Lequel veut l'autre ?
Et s'ils étaient tous les deux aussi affamés l'un que l'autre de se posséder, de se prendre, de s'unir pour affronter ce qui les attend ?

Oui, elle a eu ce sourire qu'il a cru deviner sur ses lèvres quand son "Oui" est venu. Le même que celui qu'elle avait eu jadis quand il lui avait déjà dit oui. Un oui retardé et savouré aujourd'hui avec encore plus de délice alors que son corps hurle après le sien et que ses sens aiguisés lui donnent ce dont elle avait rêvé l'avant-veille.
Ce sourire, il l'a maté, il l'a changé en un rictus de plaisir et maintenant, elle ne sourit plus, elle se mord la lèvre, cherche à prolonger encore l'attente, à repousser la vague menaçante, s'interdisant de céder avant lui, avant de le sentir prêt comme elle à emplir le petit salon de son cri d'extase.
Qui domine l'autre ? Quelle importance lorsque ses reins se creusent pour mieux épouser l'ardent amant dans leur étreinte, quand ses yeux se ferment pour mieux goûter le frisson qui la parcourt, quand la houle devient tempête et que son ventre se vrille sous un autre coup de hanches violent et profond...

Vassal, suzerain, amant, amante...Mélange détonnant qui ne manquera pas de détonner et d'étonner.