Première Leçon: Des façons de tuer aux formes de l'acier

[Dans la salle d'armes.....]

Il ne lui a fallu que quelques minutes pour rejoindre le logis des dragons. Dans la salle aux murs flanqués de râteliers, Gorborenne pouvait deviner aisément qui était levé de ceux qui dormaient encore dans le dortoir à l'étage rien qu'aux armes manquantes à leur rangements habituels. Il accroche sa cape à un crochet dépassant des pierres du mur, puis se dirige vers les râteliers, inspectant les armes, en sélectionnant quelques unes qu'il vient poser sur la seule table, isolée dans un coin de la pièce, non loin de l'escalier montant au dortoir.

Orion réfléchit, ou plutôt, ses pensées s'entrechoque à toute allure.... Loin la sérénité et le calme qu'on lui connaît.... À la croisée des chemins, la Feuille avait brûlé une part d'elle même pour un choix..... Mais la Flamme demeurait étrangement silencieuse..... Et Orion de ne pas comprendre pourquoi est perturbé...... Rajouté à ça la liste des préparatifs à la Provence qui chaque jour s'agrandit, l'angoisse de partir à la guerre avec sa Douce et ses enfants..... Isa.... Lui apprendre tout ce qu'il sait pour qu'elle soit prête..... Lourde tâche......

Revenant au milieu de l'espace d'entrainement, il observe un moment les alentours d'un air presque hagard..... Puis se fixe sur les trois mannequins de d'entrainement alignés près de l'âtre.... Ah, oui, l'âtre.... remettre quelques buches, relancer le feu, quelques gestes automatiques...... Bientôt, sa chaleur se dispensera dans la pièce....... Mais l'attention de Gorborenne revient sur les pantins.... Il n'y avait jamais pris garde auparavant. Il les toise un moment, comme pour vérifier qu'ils sont bien inanimés, puis les dispose en triangle serré dans la pièce et places des armes dans les encoches de bois prévues à cet effet.

Mais alors qu'il équipe le dernier des mannequins, il remarque dans son dos une large fente au fond de laquelle un petit rayon de lumière se réfléchit sur une roue dentée..... Des marionnettes mécaniques donc..... Première fois qu'il en vois, mais même s'il n'est pas vraiment un habitué des salles d'armes, il sait que ce genre d'objets est rare et vaut son prix.... Faudra veiller à pas trop les abimer alors..... Mais il comprend mieux à quoi sert cet espèce de levier dans le dos des pantins et les cordes qui sortent du socle..... le premier doit servir à tendre le mécanisme et le deuxième à l'enclencher. Quelques minutes à tâtonner, puis un large coup de bouclier vient lui confirmer ses déductions en le projetant violemment à terre..... C'est qu'il à du répondant le pantin......

Orion se relève en souriant..... Longtemps qu'il ne s'est plus entrainé non plus.... Un peu éprouver le tranchant qui dort sous la rouille le temps qu'Isa le rejoigne.... Il récupère sa hache, sa Boréenne comme il l'appelle, l'arme avec laquelle autrefois il avait voulu en vain défendre sa terre..... Mais si l'acier est fort face à la chair, que peut il contre les flammes? Le Géant se positionne face au pantins en formation. À côté de sa carrure, sa hache approchant la taille d'une cognée ne semble pourtant pas démesurée dans la seule main qui la tient et en soupèse le poids de quelques moulinets. De l'autre bras, il ne sait pas.... ne sais plus? Que tenait-il autrefois? Il sourit... Il trouvera bien ce qui aujourd'hui conviendra à son flanc gauche.....

Gorborenne inspire profondément, laisse un battement flotter dans l'air avant de l'élancer vers les pantins, tassé sur lui même, la hache en garde basse... À mi distance, un bout de boit on sont ficelés les trois cordes entrainant les mécanismes.

Coup de pied, déclics, ressorts qui se détendent.....

Une épée fend l'air en direction de sa gorge, il se plie en deux pour l'esquive, pivote sur lui même alors que l'acier lui frôle le sommet du crâne, relève son bras et envoie sa hache décapiter le premier pantin...... Réflexe de survie, il se tords sur le côté pour éviter la hache du second qui vient lui entailler légèrement le haut du bras alors qu'il pivote toujours sous le mouvement de la sienne dans son autre main..... Le lourd tranchant d'acier passe au dessus de la tête du deuxième et du troisième pantin alors qu'Orion termine son tour sur lui même au milieu du triangle, un fléau qui s'enroule autour de la Boréenne, amenant une nouvelle courbe dans son mouvement en la projetant vers le sol.... Inversant la rotation, Orion ramène la hache dans la danse et emporte les jambes du troisième pantin qui se renverse lourdement, toujours accroché à son fléau noué autour de l'arme du Géant qui se redresse au milieu des marionnettes qui ont cessé de s'agiter.....

- Mmmmm, deux sur trois..... pas trop mal, mais y'a encore des progrès à faire..... Bon, allez, je recommence.....

Déposant la Boréenne contre le mur, il s'attelle à redresser les mannequins sur leurs socles, leur remettre en place ce qui leur manque, cherchant au passage à en comprendre la mécanique, puis retends précautionneusement cette dernière, les repositionne et retourne se mettre en garde.......

En ouvrant la porte de la salle d'armes, Isa reste sans voix à la découverte du spectacle qui s'offre à elle. Orion aux prises avec trois mannequins de bois qui s'acharnent sur lui à un rythme soutenu. Et un premier manque de le transpercer d'une épée avant qu'un second le blesse au bras. Cédalia observe la scène, médusée et retient un cri quand la hache touche le haut de son bras. La main sur la bouche elle assiste à la fin d'un ballet dont la mise en scène douteuse laisse finalement Orion sortir gagnant. Mais il ne semble pas satisfait et remet la mécanique en état de nuire, puis se place à nouveau au milieu du triangle... S'avançant dans la salle, elle toussote légèrement, les yeux rivés sur lui, encore impressionnée par la démonstration

Gorbo ? Tu n'as pas l'intention de ... me demander d'en faire autant ... si ?

Gorborenne sursaute, saisit par le toussotement, manque de renverser un mannequin et enclenche par mégarde les mécanismes qu'il vient de remettre en place. Situation cocasse s'il en est! Et cette façon qu'à le temps de s'écouler qui d'un coup se relativise, se ralentissant à l'extrême.... Orion pourrait presque faire le point de la situation, entre Isa qui le regarde d'un air surpris, et les trois pantins qui se mettent à pivoter de concert, dirigeant quelques livres d'acier dont l'impact risque d'être plus que douloureux...... Comment se sortir de là, alors que le poids de sa hache l'entraine inexorablement en arrière.... Mais peut être jouer là-dessus justement..... Comme un joueur d'échec qui aligne les prochains coups dans son esprit, il calcule à toute vitesse, mais avant qu'il ait eu le temps d'en vérifier toutes les issues, le Temps décide que sa "pause-tisane" à assez durée et reprend son cours comme si de rien était.....

Le Géant se laisse choir en arrière, esquivant un premier coup, roule sur le dos en levant les jambes pour esquiver l'épée qui se fracasse sur le sol.... Le roulement s'inverse et les pieds d'Orion viennent se planter au sol, bloquant la lame du pantin, sans se redresser, il se propulse en avant, laissant sa hache à terre pour dégainer ses deux griffes, crochet à droite, pas à gauche, coup planté, et tout le corps qui se redresse, lançant le bras vers le haut, emportant pour une deuxième fois la tête du pauvre mannequin....

Se frottant un moment le front, il contemple les trois pantins oscillant, autour de lui, mécanismes détendus. Dans le bois, les impacts des lames du Géant se marquent nettement à l'endroit de l'artère fémorale pour le premier, du foie pour le second, et pour le troisième, et bien, tout là tête vu qu'elle a à nouveau valsé. Puis il se retourne vers Isa, sourire un peu timide, une mine de "j'ai glissé chef", puis il s'approche d'elle en rengainant ses couteaux, lui prends le menton entre les doigts et lui glisse un baiser avant de plonger son regard un moment dans le siens.

- Mais je suis certain que tu pourras très vite faire bien mieux que ça. Surtout face à des pantins. D'ailleurs, t'as vu, la deuxième fois, j'en ai pas raté un seul, mais bon, c'est qu'a force de chasser, je me débrouille mieux avec mes couteaux. Pour la hache, faut que je me dérouille encore un peu.... Mais viens, commençons par le début, un peu de théorie comme on dit....

Orion retourne ramasser sa Boréenne qu'il vient la table où il a aligné toute une série d'armes.

- Viens voir ici. Je vais pas pouvoir t'apprendre à manier tout ces engins, ça serait plutôt le domaine du Vétéran ça. Mais je peux déjà d'expliquer sommairement les avantages et points faibles de chacune d'elle, que tu saches à quoi t'attendre en fonction de ce que porteront nos adversaires. Et puis nous trouverons ce qui te conviendra le mieux.

A l'invitation du géant, Isa s'avance vers la table et parcourt des yeux les armes qui y sont déposées. Elle en connait certaines ... mais beaucoup lui sont inconnues. Quelques dagues, certaines longues, d'autres plus courtes, sur lesquelles sa main s'attarde un instant. Elle a toujours su manier la dague avec précision et la sienne, une dague courte à lame large offerte par son père pour son 12ème anniversaire, ne quitte jamais le creux de ses reins. Et à sa taille,sur la hanche droite, une dague plus longue à deux tranchants, au manche finement ciselé qu'elle a acquis avec ses premières économies.

Retour à la table ...A côté des dagues, une bâtarde, légère et fine, sans fioritures. Longue aussi ... Cédalia a toujours eu du mal à se servir de ce genre d'épée, sans doute en raison de sa petite taille. Elle préfère de loin la maniabilité et la précision des dagues qui correspondent mieux à son tempérament vif et impulsif.

Fléaux , frondes et lances viennent ensuite, ainsi que d'autres objets dont elle ne connait pas le nom. Un sourire vient illuminer son visage quand en bout de table, elle se retrouve face à une arbalète et ses carreaux et d'un arc avec ses flèches. Très vite elle efface le sourire de son visage. Gorbo ne sait encore rien de ses capacités et elle veut pour l'instant tester un peu l'instructeur . Et le meilleur, on le garde toujours pour la fin alors surtout, ne rien dévoiler.

Se tournant vers le géant, l'air embêté elle demande :

Je vais devoir apprendre à me servir de toutes ces armes ? C'est que ... tu vois ... l'épée là .... elle est presque aussi grande que moi alors déjà ...

Une autre question, plus sournoise tourmente l'esprit de la jeune maman depuis quelques jours : comment annoncer au géant, sans le décevoir, que si elle est prête à apprendre et ensuite à appliquer son enseignement et si l'envie de partir avec les dragons et de croiser le fer la taraude; son instinct maternel lui dicte la prudence et l'incite presque autant à rester en retrait et assurer d'autres services moins dangereux et tout aussi nécessaires...?

Peut-être vaut-il mieux commencer la leçon et lui faire part de ce sentiment partagé lorsqu'il sera convaincu de ses capacités.

Orion regarde l'épée que désigne Cédalia, et saisit la gigantesque claymore dans sa main à même échelle. La dressant un moment devant lui, toute proportion prises, la lame semble s'être raccourcie à la longueur d'une bâtarde. Le Géant tourne un regard souriant vers Isa.

- Bien sur que non ma Douce, déjà avoir une garde correcte demande de l'entrainement, alors apprendre à tout manier..... Mais le but de la leçon n'est pas là.....

[Un Bon morceau de bois, Une boule de Brute et une chaine de Truand....]

Reposant la claymore sur la table, il va au fond de la salle chercher un mannequin de bois, non mécanique celui-ci, vu ce qu'il va se prendre, faudrait pas risquer d'abimer de trop le matériel précieux..... Une épée et un bouclier et voilà le pantin prêt à se prendre un cours théorique.... Hésitant un moment, Orion finit par saisir le fléau et se munit d'un bouclier dans l'autre main. Soupesant un moment l'arme, il observe pendant à la chaine au bout du manche la boule d'acier ornée de quelques picots propre à défoncer les armures et les os sous-jacents. Face au mannequin, le géant fait mouliner la masse quelque fois avant de la relever dans une large courbe et la rabattre droit sur le pantin dont une partie de l'épaule part en escarbilles.

- Tu vois, le fléau est une arme très puissante, mais dangereuse pour son utilisateur et finalement assez prévisible. La masse tournoyante est sa force autant que sa faiblesse. Mal dirigée et elle te revient dans la figure ou dans les jambes. C'est pour ça que le mouvement le plus fréquent - accompagnant du geste décrit - est de le ramener derrière soi, de faire passer la boule par dessus sa tête et de la rabattre dans un mouvement oblique vers l'extérieur pour pas se la prendre dans le tibia. Sachant cela, tu pourras facilement anticiper le coup et placer une parade. Enfin, sans bouclier, esquive tant que tu peux, mais si tu en as un, tu le lèves au dessus de toi pour parer le coup, tu te tasses légèrement sur tes jambes pour encaisser l'impact et sans attendre tu frappes ton adversaire de taille sur le flanc ou dans les jambes.

[Quand l'acier se fait fouet]

Changeant d'arme pour une lance d'une toise et demi de long, il se remet en position face au mannequin et réfléchit un moment à comment la tenir, avant de prendre la position du piquier, de biais, les bras tendus vers le bas devant lui, tenant la lance à l'horizontale.

- Bon, dans cette position, l'engin n'est pas très maniable, mais imagine cent piquiers alignés sur trois rangs, et ça te fait un mur de dard assez vicieux. Après, tu as les cavaliers qui pour charger la tiennent plutôt comme ça.

Il se met de face, comme s'il était en selle, prends la lance dans une main et la cale à qui mieux mieux sous son bras.

- Clipiticlopots et les têtes s'embrochent...... Bref..... Pour ce qui est du combat proprement dit, la lance à quelques avantages non négligeables, notamment celui de pouvoir tenir plusieurs adversaires à bonne distance, et cette position fonctionne à peu près pareillement avec un bâton, après, tu joues sur le poids ou la légèreté d'avoir ou non une lame au bout du manche.... Regarde.

À la lance, il n'a jamais vraiment essayé cette posture, mais à peine en garde et il se sent à l'aise. Les poings à hauteur du visage, serrés comme ceux d'un lutteur tiennent fermement le bout du manche qui part en oblique devant lui, la lame de la lance effleurant presque les dalles du pavement.

- Déjà, comme ça, même si ton adversaire tend le bras, avant qu'il te touche de son épée, il à déjà les pieds dans la lance.... Petites rotation du bassin de gauche à droite, et la pointe de la lance balaye largement l'espace autour de lui... Tu vois ce que je veux dire? Même sans bouclier, avec des petits mouvements, tu couvres toute ta garde.... Et pour ce qui est de l'attaque....

Les mains du Géant bougent à peine mais au bout du manche, la pointe d'acier semble disparaitre en courant dans l'air dans une valse effrénée... Un pas, il se rapproche du pantin.... écho disproportionné d'un bruit de pivert et le Chauve revient en garde, l'arme au repos tendue devant lui alors que sur le mannequin de bois, une entaille à hauteur du genoux, une dans le bras et une dans la tête viennent s'ajouter à la parure qui le balafre de toute part.

- Tu vois, tout en conservant une bonne défense, tu peux attaquer sur tous les angles que ton adversaire de te laisse. Par contre, comme pour le fléau, ton allonge peut se retourner contre toi. S'il arrive à pénétrer à l'intérieur de ta garde, tu perds tout ton avantage.

Il avance de deux pas, imitant le fait que le mannequin ait pénétré son cercle défensif pour montrer comment ses mouvement s'en trouvent bloqués.

- La force d'une lance est au bout de sa lame, ici, mes coups n'ont aucune puissance et l'autre n'aura aucun mal à venir me donner l'estoc fatal. Ici tout se joue à la vitesse car il n'y a pas beaucoup d'échappatoires possibles. Regarde, tu laisses la pointe de la lance à terre, conserve la main du côté de ton ennemi dessus, et tu la redresses pour remonter ta garde et de l'autre main, tu dégaines ta dague et la lui plonge dans les côtés.....

"Pauvre Pantin, pauvre misère, creuse la guerre, creuse le temps"..... Bon, c'est pas tout à fait ça la chanson, mais pour ce pauvre mannequin encore une fois malmené, on peut bien faire un petit écart.....

- Et hop, un impondérable de moins.... Tu rengaines et tu reviens en garde.... Bon, évidemment, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais les grandes lignes sont là. Je me doute bien que tu ne monteras pas à l'assaut avec un fléau, mais savoir comment vaincre ton adversaire s'il en tiens un, c'est là ce que je veux t'apprendre aujourd'hui.... Du moins les bases quoi....

Redressant la lance pour s'appuyer dessus, s'y pendre presque, Orion se retourne souriant vers Cédalia.

- Ca va ma Douce? Si tu as des questions n'hésite pas hein, j'y répondrai du mieux possible....

Attentive, Isa écoute les explications et ne perd pas un mot, gravant dans sa mémoire les images qu'évoquent les mots du géant. Elle ne sait pas grand chose encore du maniement de toutes ces armes, mais il est un principe qu'elle a toujours appliqué : ne jamais utiliser un ustensile, quel qu'il soit, sans en connaître parfaitement le maniement. Au risque de le voir se retourner contre l'utilisateur. Et ce principe vaut pour les armes comme pour bien d'autres objets de la vie quotidienne.

En regardant Orion manipuler le lourd fléau, un sourire illumine son visage alors qu'elle recule de quelques pas, juste au cas où ...
Les images d'un passé déjà lointain lui reviennent en mémoire. Elle se revoit à la ferme familiale, juchée sur une barrière en bois. Ce jour-là, la Marguerite avait pris la clé des champs. L'herbe semble toujours meilleure dans le pré d'à côté c'est bien connu. C'est en tout cas une raison suffisante, une barrière entrouverte en étant une autre, pour que la jeune génisse prenne la poudre d'escampette ... au grand galop. Et d'un coup, le père sortit de l'étable où il terminait la traite et s'engage au pas de course à la poursuite de sa vache-aux-yeux-bleus. Et pour l'attraper .... une corde, qu'il fait tournoyer au dessus de sa tête.... Un léger rire s'échappe des lèvres d'Isa lorsqu'elle revoit le moment ou la corde, au lieu d'aller s'enrouler autour des cornes de la fuyarde, s'emmêla dans les pieds de son père, le faisant chuter sans prévenir. Le plus drôle, c'est qu'alors qu'il tentait tant bien que mal de démêler l'écheveau qui retenait ses chevilles et ses pieds, la Marguerite s'approcha et le bouscula d'un coup de mufle dans la nuque. Isa avait éclaté de rire et son père, après avoir hésité un instant, avait pris la chose avec humour également.

Retour à la salle d'armes, grand sourire aux lèvres donc. Mais pas moqueur pour un sou. Plutôt amusé. Eclair de doute dans les yeux du géant... mais déjà la leçon continue et la lance est à son tour manipulée, explications et mises en situation à l'appui. Une question effleure tout à coup l'esprit d'Isa et lorsque le géant s'immobilise enfin, elle murmure :

Il n'y a qu'une chose que je ne comprends pas. Pourquoi les armes sont-elles ou trop lourdes, ou trop longues ? Honnêtement, je ne me vois manipuler ni l'une ni l'autre et ... je me demande à quoi je vais pouvoir être utile sur un champ de bataille .

Tout en parlant, Isa saisit la lance que tient encore le géant, et tente un mouvement de balai devant elle. Mais la taille de la lance est telle que son autre extrémité vient frôler le crâne heureusement chauve.