Furtive entrée

Messages : 2 Date d'inscription : 10/10/2009

La porte retenait toute son attention. Pourtant, elle avait l'air d'une vague promeneuse, un peu fluette, la mise moyenne, sans éclat et sans misère. Un capuchon sur sa tête cachait la lumière de ses cheveux trop blonds, et ombrait son visage trop délicat. Elle allait et venait. Loin, plus proche, n'ayant d'autres intentions que de passer inaperçue. Ce qu'elle réussissait, malgré l'étrangeté de son comportement, tant son désir correspondait à sa nature furtive.

A force de côtoyer le château, elle en prenait la mesure, et le souffle. Tantôt il inspirait, laissant entrer gens et victuailles. Tantôt il expirait, dégorgeant charrettes et amoureuses échappées. Elle se demandait en souriant si le maitre de maison avait idée à quel point sa forteresse était fragile des relations qu'entretenaient son personnel avec l'extérieur.

Annoncée, elle serait peut-être entrée. Après tout, il n'avait aucune raison de lui refuser ce qu'il devait accepter de chacun. Requêtes, doléances, plaintes et ambitions. Seulement, elle voulait voir d'abord. Seulement, elle n'était pas n'importe qui, et elle ne s'annonçait jamais. Çà aurait pu faire partie de sa légende, si elle en avait eu une.

Le vougier avait pour fonction de garder. Elle avait toujours eu pour unique fonction de passer partout. Souris grise, avait dit Théo. Hermine, avaient dit d'autres. Les deux ne craignent que les prédateurs agiles et vifs. Certainement pas un garde en armure.

Elle profita d'un jour de marché, ayant fait de la patience son alliée. Collée contre la muraille, elle attendit l'occasion, comme elle l'avait déjà fait auparavant. Il a suffit d'aller vite sans courir, de laisser le brouhaha de retrouvailles couvrir ses infimes craquements, et du culot qui échoit aux inconscients pour qu'elle se glisse entre mur et chariot, à l'intérieur, sans souffler mot.

Collée contre une autre muraille, intérieure, elle attendit encore. La cour se traversait. Pourtant, personne n'y restait. Elle ne pouvait attendre trop longtemps ici, sans quoi, elle se ferait repérer. Il fallait qu'elle aille comme si elle vaquait. Mais les lieux ne lui étaient pas familiers. Indécise, elle retint son souffle, et alla au hasard, au pas faussement volontaire de ceux qui miment les affaires.

Elle finit par arriver là : https://arquian.forumpro.fr/les-ecuries-f7/tout-a-refaire-et-c-est-pas-peu-dire-t166.htm#879