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 la Légende du Chevalier Tannhäuser

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la_Vieille_qui_sait

la_Vieille_qui_sait


Messages : 6
Date d'inscription : 30/08/2009

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MessageSujet: la Légende du Chevalier Tannhäuser   la Légende du Chevalier Tannhäuser Icon_minitimeDim 30 Aoû - 21:19

Au bord du lavoir, la Vieille Lavandière lavait le linge du château. C'est une besogne qu'elle avait accomplit toute sa vie, et qu'elle continuerait d'accomplir jusqu'à sa mort, car tel était son rôle. Il en avait toujours été et en serait toujours ainsi. Mais cela ne la dérangeait pas. Bien que fatiguant, son travail n'était pas pire qu'un autre, et il permettait de parler, raconter, rire et pleurer tout en besognant. À vrai dire, elle en avait toujours tiré satisfaction. Elle prenait soin de son travail, le faisant du mieux qu'elle pouvait, car elle se savait partie des rouages de la vie du château. Engrenage modeste, mais qui a sa fonction lui aussi.

Aujourd'hui, Mathilde était venue l'aider. Il y avait quelques invités supplémentaires au château et il fallait rapidement changer les literies. La Vieille aimait bien la jeunette. Elle était toute pétillante de vie, parfois même un peu trop à son gout. Mais bon, elle aussi, un temps, fut ainsi. Pour couper court aux questions incessantes de la soubrette, la vieille reprit le crachoir.



- Ecoute donc cette histoire mon enfant. C’est un vieux conte de Germanie que je tiens de ma grand-mère, qui elle-même le tenait de la sienne. Il parle des hommes et du péché, et de ce que certains se croient permis au nom du Très Haut. Voici pour toi, l’histoire du Chevalier Tannhäuser.

Elle s’arrêta un moment. Dame Aelyce venait de les rejoindre. D’un regard, elle lui signifia de continuer, puis elle s’assit sans un mot au bord du lavoir. La Vieille conta donc son histoire.




Tannhäuser était un bon chevalier,
Et il désirait voir des merveilles ;
Il voulut entrer dans la montagne de Vénus,
Où elle est avec d’autres belles femmes.

Une fois qu’une année fut passée,
Ses péchés commencèrent à lui faire peine :
« Vénus, noble dame fine,
Je veux me séparer de vous.

– Sire Tannhäuser, je vous aime,
Vous ne devez pas l’oublier ;
Vous m’avez juré par serment
De ne pas vous séparer de moi.

– Dame Vénus, je ne l’ai pas juré,
Cela je le conteste ;
Si quelqu’un d’autre le disait,
J’invoquerais le jugement de Dieu.

– Sire Tannhäuser, que dites-vous là ?
Il vous faut rester parmi nous.
Je vous donnerai une de mes compagnes
Pour être toujours votre femme.

– Si je prenais une autre femme
Que celle que j’ai dans la pensée,
Au feu de l’enfer
Il me faudrait brûler éternellement.

– Vous parlez tant du feu de l’enfer,
Et pourtant vous ne l’avez pas senti ;
Pensez à mes lèvres rouges
Qui rient à toute heure.

– Que me font vos lèvres rouges ?
Je ne m’en soucie pas…
Donnez-moi congé, noble dame,
De votre corps orgueilleux.

–Tannhäuser, ne parlez pas ainsi !
Revenez à d’autres pensées :
Allons dans ma chambrette,
Et jouissons du noble jeu d’amour !

– Votre amour m’est devenu déplaisant ;
Je devine vos mauvaises pensées :
Je vois au feu de vos yeux
Que vous êtes une diablesse… »

Il partit ainsi de la montagne
Dans le trouble et le repentir.
« Je veux aller à Rome
Et me confesser au pape.

Me voilà joyeusement en route :
Que Dieu me protège toujours !
Je vais trouver le pape Urbain,
Voir s’il pourrait me sauver.

Ah ! pape, mon cher seigneur,
Je vous avoue en pleurant le péché
Que j’ai commis dans ma vie,
Comme je vais vous le raconter.

Je suis resté pendant un an
Auprès d’une dame nommée Vénus.
Je veux me confesser et recevoir une pénitence,
Savoir si je pourrais voir Dieu. »

Le pape tenait à la main un bâton sec ;
Il le ficha en terre :
« Aussi bien que ce bâton peut verdoyer
Tu peux obtenir la grâce de Dieu ! »

Il repartit de là
En trouble et en douleur :
« Ah ! Marie, pure Vierge mère,
Il me faut me séparer de toi ! »

Il rentra dans la montagne,
Pour toujours jusqu’à la fin :
« Je retourne auprès de ma dame si tendre,
Puisque Dieu m’y renvoie. »

« Soyez le bienvenu, Tannhäuser !
Je vous ai attendu longtemps.
Soyez le bienvenu, cher sire,
Mon amant choisi entre tous ! »

Le troisième jour était venu,
Quand le bâton se mit à verdoyer :
Le pape envoya par tous pays
Savoir ce qu’était devenu Tannhäuser.

Il était rentré dans la montagne,
Il avait choisi son amour,
Et à cause de cela le quatrième pape Urbain
Fut perdu pour l’éternité.

Aucun pape, aucun cardinal
Ne doit damner un pécheur :
Que le péché soit aussi grand qu’il voudra,
Dieu peut toujours le pardonner



- Ainsi se termine l'histoire, mon enfant, comme je te disais, sois attentives au paroles des prêtres, car souvent ils sont sages, mais n'oublie jamais que même à leurs yeux, les voies du Très Haut sont impénétrables.
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