Une soirée Princes, Princesses et Dragons..

Messages : 21 Date d'inscription : 11/08/2009

Le souper était fini, aussi simple et délicieux qu' un été qui fait ses adieux. Les arbres aperçus par les grandes fenêtre s'ornaient des premiers tons dorés, en attendant un or plus lumineux quand la lumière se fera encore plus rare.
Au dessert une poire plantée de clou de girofle pochée au vin, après un potage de légumes de saison, de la viande séchée et du pain chaud cuit au feu de bois.
Mathilde avait desservi la table avec une adresse qui laisse à désirer, quelque peu bruyamment mais Aelyce l'appréciait grandement cette jeune soubrette qui a accepté pour peu qu'elle soit logée et nourrie de les servir avec zèle et dévotion. Elle l'observait avec une indulgence qui n'est pas dénuée de tendresse sans pour autant que ce soit réellement explicite. De toutes les manières ils n'étaient pas riches et leur argent servira en priorité à leurs études. Le reste était secondaire, e confort un luxe, et non une nécessité pour la brune qui a passé un long moment sur les routes à geler en hiver sur son destrier, à dormir à même le sol à la belle étoile, à trouver les granges et le foin plus moelleux qu'une couche rembourrée de duvet.
Un sourire pour la remercier, mais le regard de la rouquine souvent baissé était rivé, la bouche ronde sur les mains du baron, ce qui amusa grandement Aelyce que son amour de baron fasse toujours le même effet aux femmes, quel que soit leur âge ou leur milieu finalement.
Pendant que Théo changeait de place pour étirer ses bras sur le dossier du divan, jambes étendues sur un repose pieds, sa compagne se saisit de son verre de vin et le finit lentement devant la fenêtre en silence, admirant ce couchant de soleil qui baignait le salon d'une lumière d'une douceur inouïe.
Le coeur léger, les yeux balayent lentement le ciel d'un rare nuage d'une blancheur qui aurait été écarlate si elle n'eut pas été diluée d'orange, de doré, de couleurs chaudes d'une journée finissante.
Une brise soulève les feuilles frémissantes d'un peuplier, et son coeur avec, un frisson la parcourut, tandis qu'elle se retournait lentement pour croiser le regard de son âme.
En quelques pas elle franchit la distance les séparant pour nicher sa tête tendrement contre sa cuisse en s'asseyant à même le sol, jambes repliées. Dans son coeur une litanie, la main de Théo vint dégager tendrement son visage des boucles brunes en liberté pour leur ordonner d'une douce caresse de demeurer sages tandis qu'elles le narguaient sciemment en suivant ses doigts de près dès qu'ils les relâchent.
Son coeur bat la chamade, savourant cette douceur de vivre qu'il lui offrait dans sa demeure, nourriture à foison , surtout celle sensuelle et spirituelle, les deux plus essentielles à la jeune femme que le pain.
Il est des moment dans la vie qui se passeraient de mots quand la farandole des caresses, soupirs d'aises, silences bavards, et mots muets s'en mêle..jusqu'à ce que des pas, des sabots en bois viennent couvrir les battements de coeur du couple alangui et le cri strident des oiseaux qui regagnent leurs nids.

Messages : 9 Date d'inscription : 29/08/2009

Noriaus,qu'on avait conduit ici, regarda la petite assemblée, toujours sur le seuil de la porte, en attendant qu'on lui permette d'entrer. Il tourna ensuite ses yeux aux quatre coins de la grand-salle et se dit en son fort intérieur:"Ouhou, c'est vaste ici !"

Puis, s'avançant d'un pas décidé de gentillesse et d'affinités, il déclara:
Bonsoir à vous, baron, et à vous, dame ! Je pense que vous me reconnaissez avec aise!*dit-il en souriant*Je vous apporte quelques bonnes nouvelles, et de quoi vous enchantez, le temps d'une soirée. Mais commençons par le début de l'usage, je me présente: Noriaus, conteur dijonnais, enchanté de vous connaître, baron. Je connais déjà votre dame, car c'est elle qui m'a invité à prendre place en ce lieu. J'ai ici*pointe sa tête de son index droit*des arts de littérature. Je vais vous en montrer l'exemple en commençant par une petite introduction du conte que je vais ... heu... conter. Puis-je prendre place devant vous pour mieux vous distraire ? Et aussi, si vous me le permettez, enlever mes vêtements que j'appelle complémentaires, tels que ce mantel et cette cape ?

Messages : 21 Date d'inscription : 11/08/2009

Aelyce releva spontanément la tête de la cuisse de son baron, et mit quelques instants à reconnaitre le nouveau venu, jusqu'à ce qu'un sourire vient illuminer son visage en l'écoutant se présenter. S'appuyant d'une main sur le divan, déposant son verre vide à présent sur la table, elle se relève en lissant sa robe d'un geste gracieux avant de s'avancer vers leur invité.

-Noriaus quelle agréable surprise! Je vous attendais avec impatience et à vrai dire je voulais offrir cette soirée à mon cher compagnon de quoi égayer notre quotidien en perpetuelle attente d'Aventure Joignant le geste à la parole elle tend la main dans sa direction, l'aidant à enlever sa cape et son mantel qu'elle passe sans le quitter du regard, à Mathilde
Puis poussant légèrement un fauteuil devant le divan, elle invita Noriaus à s'installer

-Prenez vos aises et faîtes nous rêver! je m'en vais vous servir à boire Puis se penchant sur l'oreille de Théo, et à l'acquiescement qu'elle lut dans son sourire, elle se redressa vivement avant de héler doucement la jeune servante

-Mathilde, je vous prie d'aller chercher messires Luwangel et Gorborenne du quartier des dragons, qu'on profite ensemble de cette soirée qui ma foi s'annonce agréable

Une fois tout le monde installés, et les liqueurs servies, le salon se plongea dans un silence religieux tandis que le conteur s'éclaircissait la voix

Messages : 9 Date d'inscription : 29/08/2009

Après s'être installé, dévêtu et incliné la tête à Aelyce en guise de remerciement, il commença:
Bien, le conte que je vais conter parle d'un Vicomte ! Tout d'abord, je vais vous demander si quelqu'un est déjà aller à Carcassonne, car il me provient de là-bas exactement et j'aimerai savoir si ce n'est qu'un conte ou une réalité que ce récit: Ramon Rogier Trencavel, ami des Hommes, des Lettres et des Arts, prince des libertés sudistes, résista seul à la déferlante des croisades contre les pays d'Oc. Donc si ça dit quelque chose à quelqu'un, qu'il me le dise !

La jeune soubrette était entrée en toute hâte dans le logis des Dragons d'Arquian. Elle venait mander Gorborenne et Luwangel auprès du Baron. Celui-ci et sa Dame les invitaient à passer la soirée en leur compagnie. Chose qui ne se refuse pas!

Le Chauve, qui rentrait à peine du bourg posa ses affaires sur sa couche, prit un moment pour se débarbouiller des poussières de la journée et se vêtir d'une chemise propre, d'une couleur vert émeraude qu'il affectionnait particulièrement. Distrait de ces choses, il n'avait pas pris garde que la jeune servante était toujours là et l'observait, les yeux grand ouverts, le rose aux joues. Quelques instants plus tard, il était prêt, vêtu d'une élégance qui ne ferait pas tâche dans la demeure du Baron, sans pour autant prétendre à ce qu'il n'était pas.

il suivit Mathilde dans les couloirs du château, jusqu'au salon où il fut agréablement surpris de constater que Noriaus le Conteur était là, et qu'un récit fleurissait déjà sur ses lèvres, sur le point d'éclore.

Gorborenne salua le Baron et sa Dame comme il se doit, les remercia poliment de leur invitation, puis s'assit rapidement à la table et d'un sourire, il gratifia Mathilde qui lui servait déjà à boire. Puis il se tourna vers le conteur.

- J'ai bien entendu quelques récits des Terres Occitanes, de leurs coutumes et de leurs châteaux, qu'on disait imprenables. Les noms de Mont-Ségur et Carcassone ont résonné plus d'une fois à mes oreilles, mais celui que vous évoquez m'est inconnu.
Mais continuez je vous prie, histoire ou légende, il y a toujours quelque chose de bon à en apprendre!

Messages : 9 Date d'inscription : 29/08/2009

Noriaus qui vit d'autres invités se joindre à eux, les salua d'un signe de tête, puis reprit:
Je commence donc::"Que Carcassonne est belle sous le grand soleil !
Aujourd'hui, tout le monde va en ville pour le premier jour de foire de ce printemps 1209 : les paysans, les marchands, les voyageurs de passage...*reprend son souffle et continue*On passe le fleuve Aude sur un pont qui fait le gros dos. Au pied de la Cité, les vergers sont en fleur, les vignes essaient leurs premières feuilles et les oliviers donnent leur chevelure argentée à la caresse du vent de Cers.*boit une gorgée de ce délicieux breuvage qu'est le vin, regarde l'assemblée qui a l'air de l'écouter avec attention et reprend:Dans les faubourgs Sant-Vicens et Sant-Miquel, dans le coeur-même de la ville-citadelle, l'univers s'est donné rendez-vous: orfèvres piémontais, peaussiers castillans, tailleurs d'habits venus des pays de la France lointaine...*inspire profondément et prend une voix forte et exclame:Equilibristes, conteurs, montreurs d'ours pyrénéens, tous sont là ! Les joglars attirent les foules: ils chantent les derniers airs des trobadors en s'accompagnant d'instruments venus de chez les Sarrasins !*reprend calmement et boit cette fois deux gorgées du vin*Mais du haut de son château, au plus haut de la ville, le vicomte Ramon Rogier Trencavel sourit aux échos de la fête : lui qui est si jeune, il aime de tout son coeur tous ceux de son pays dont il est le seigneur, ses sujets n'ont pour lui ni méfiance ni peur car il les traite tous comme frères et soeurs!* se lève, finit cul sec son verre et déclare:Hé bien ma foi, voici un bon seigneur, rares sont ceux de son espèce. Nous verrons par la suite si il remplit ses tâches et les intérêts du peuple.
Mais grâce à l'introduction que je vous ai fait écouter, je pense que vous avez déjà un petit aperçu de ce bonhomme. Des commentaires ?Des "ça commence bien" peut-être ?
Dit-il avec le plus grand des sourires.

Messages : 21 Date d'inscription : 11/08/2009

-ça commence bien! répondit elle en riant de bon coeur, levant son verre à la santé du conteur, et pour cause, elle le pensait sincèrement. Noriaus avait un réel talent et elle était subjuguée par le récit, suspendue complètement à ses lèvres, appréciant particulièrement qu'il ait choisi cette histoire et pas une autre. Ils avaient tous en eux finalement le rêve de pouvoir nager seul contre le courant.
Calée au fond du divan, blottie entre les bras de son Théo, elle était ivre du parfum de sa peau, de son souffle régulier, et de la belle voix du Dijonnais.

-Continuez Noriaus, vous ne pouvez espérer un public plus absorbé!

Messages : 9 Date d'inscription : 29/08/2009

Après avoir entendu et reçu le message de la maîtresse des lieux, il s'exécuta:
Bien, ou en étais-je ?*fit-il, s'interrogeant à lui-même*Ha oui! je reprends:"Tous, qu'ils soient catholiques ou cathares. Le catharisme, c'est une autre manière de croire en Die. Les prêtres cathares, les "hommes bons", ne prient pas dans des églises. Non ! Ils Travaillent de leurs mains, ils sont tisserands, forgerons, marchands, bergers...* dit-il, toujours debout. Il se rasa l'arrière du gosier avec une bonne gorgée de vin et reprit:*Ils enseignent que l'enfer n'existe pas, que le Bien finira un jour par triompher du mal et que tout le monde ira alors au Paradis ! Etrange façon de croire en Dieu, n'est-ce pas ?!*s'exclama-t-il*Il ne forcent personne à les entendre, Dieu merci il ne manquerait plus que ça, mais partout on les reçoit avec attention et souvent avec affection.*il se râcla la gorge cette fois , reprit aussi son souffle et recommença:*Trencavel est catholique mais il aime parler avec les "hommes bons". Pour rien au monde il ne leur ferait du mal : les cathares sont aussi ses sujets, il leur doit attention et protection. Normal en tant que seigneur, mais étrange en tant que catholique car vous allez voir ce qui va suivre plus tard.Reprenons : Un visiteur est annoncé au château : c'est Ramon de Miraval, un trobador de la Montagne Noire, un habitué! Ha, un cher collègue enfin, mais il doit être mort à l'année qu'il est.*dit-il avec un peu d'humour et de fantaisie*Trencavel le reçoit avec tous les égards dûs à un trouveur de belles poésies, un fabricant de bonheur. Dans la grand-salle du château, on fait silence pour Ramon de Miraval : Que celui que le chant ennuie se garde de ma compagnie car je chante pour mon plaisir et la joie de mes bons amis ! Voilà qui n'est pas perdu comme belles paroles. Il se fait tard, la fête est terminée mais Trencavel a gardé un invité auprès de lui : c'est Pierre de Cabaret, seigneur de Lastours, ami fidèle. devant la cheminée, les deux hommes parlent avec gravité.* haletant, il reprit son souffle et leva la main droite, en signe d'attente. Pour se désaltérer, il reprit trois gorgées du grand cru qu'on avait mis à sa disposition, voyant que le fond était atteint, il demanda à ses hôtes:Heu, je suis confus, mais peut-on appeler la servante, je vois que mon verre s'est vidé. Je ne la vois pas, je pense qu'elle reconnaîtra mieux votre voix que la mienne, n'est-ce pas?*sourit et inclina la tête en guise de remerciements d'avance.Les nouvelles du vaste monde ne sont pas bonnes : le pape Innocent III prépare une grande guerre, contre les pays d'Oc, une croisade ! Que Dieu me pardonne de ces paroles mais après le pillage de Constantinople en 1204... et une belle déroute qui s'est suivie, refaire une croisade est quand même osé ! Mais bon, si Dieu le veut... Depuis Rome, il menace : "Si les seigneurs occitans n'éliminent pas les hérétiques cathares, nous viendrons nous-mêmes faire ce travail ! En terre chrétienne, on est catholique, ou on n'est rien !" Alors, le dialogue entre les deux personnages s'en suit:*inspirant profondément, il reprit:*
"Senher Ramon, qu'allez-vous faire ?"
- Pèire, lorsque j'ai été armé chevalier, j'ai juré de mettre mon épée au service de tous les habitants de ce pays. nous nous défendrons : les murailles de nos villes sont solides et le coeur de nos soldats est bon. Et puis notre roi, le vaillant Pierre d'Aragon, veille sur nous... "
Se rassit dans le fauteuil et, haletant, reprit:
Désolé mais, je ne puis continuer sans m'abreuver, veuillez bien me faire parvenir une de vos servantes, et je vous en serai gré à ma manière, celle de la suite du conte !

Messages : 13 Date d'inscription : 26/08/2009

Après avoir allumé les cierges sur ordre chuchoté de la compagne du baron, allumé un feu de cheminée dans l'âtre, après avoir servi chacun un verre de vin ou d'une des liqueurs du pays, elle eut le temps d'écouter à loisir le début du conte.
Se faisant discrète pour ne pas altérer la concentration des maitres des lieux et leurs convives, elle mourait d'envie d'écouter. Mais voilà, son rang ne le lui permettait pas, et malgré toute la lenteur qu'elle a mis dans des tâches qu'elle maitrisait à présent, elle se devait se résoudre à sortir.
Ce qu'elle fit à pas silencieux, mais s'arrêtant devant la porte, elle prit son tablier, et fit mine de frotter le cadre minutieusement absorbant les paroles du conteur.
Pour une fois qu'on lui racontait des histoires sans que ce ne soit des drames qui concernent des personnes chères. Cette fois même si la fin était triste, elle ne pleurera pas, et puis avec un peu de chance, le conte racontera l'histoire d'une jeune femme qui n'a pas su se marier à 15 ans comme les autres, peut être que cette jeune femme héroïne de ce conte promis, se marierait à la fin avec un beau baron après que son épouse ou sa compagne aient trepassé dans quelques fâcheux accidents.
Elle eut honte de ses pensées, leva les yeux en balbutiant une prière de pardon, avant de se rendre compte que Noriaus demandait à ce qu'on lui remplisse à nouveau son verre.
Oubliant qu'elle devait rester discrète sur sa cachette, à peine eut il fini sa phrase qu'elle déboula dans le salon, se saisissant de la bouteille de vin et reservant un à un les convives.
Pendant ce temps, elle évita le regard d'Aelyce, culpabilisant d'avoir souhaité la mort de cette dame qui ne lui a fait aucun mal, ou pas encore.

Aussitôt sa tâche exécutée, elle rejoint à nouveau le cadre de la porte, s'éloignant légèrement pour ne point être vue et tendit l'oreille tandis que le conteur reprenait pour le plus grand bonheur de tous

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Le menton câlinant le front de sa belle, il suivit des yeux le trajet de la servante à la belle chevelure rousse, sans s'apercevoir que personne ne lui avait mandé de venir.
Distrait un instant par cette apparition, il retrouva toute sa curiosité en saluant le conteur par son verre de vin levé en son honneur.

Quelle histoire captivante! N'hésitez pas à demander ici tout ce que vous aurez besoin afin de poursuivre votre récit. Nous serions prêts à réveiller le soleil pour vous entendre à nouveau.

Son rire sonna clairement dans sa gorge, un rire délassé des contraintes quotidiennes dans une des plus belles soirées qu'il eut vécu, ici, à Arquian. Le Baron caressa les cheveux d'Aelyce en signe de remerciement discret, et porta la coupe de vin à ses lèvres belles car il avait pour habitude de tout partager.
D'un baiser, il essuya le sillon coloré d'une goutte échappée de ses lèvres, puis attendit la suite.

Messages : 9 Date d'inscription : 29/08/2009

Noriaus but goulument une gorgée du bon vin, et remercia la servante d'un signe de tête puis reprit:
Jour après jour, le soleil agrandit sa course dans le ciel et le printemps, parsemé de fleurs cède sa place à l'été de cuivre et d'or.
Juillet 1209 a un goût de blé mur, le vent des Corbières porte jusqu'à la Cité un parfum de romarin et de lavande. Hélas, il arrive que l'été le plus lumineux ait aussi un goût de cendre, Au soir du 22 juillet, l'horizon s'est chargé d'un épais nuage rougeoyant : là-bas, au levant, la ville de Béziers se consume dans le feu des incendiaires. Tous les Biterrois, cathares ou catholiques, viennent d'être massacrés : l'armée d'invasion, la croisade annoncée par le pape, ne fait pas de quartier. Elle se sera bientôt devant Carcassonne. Et pour le malheur de tous !*se dégagea les cheveux de sa vue et mit sa frange sur le côté, s'éclaircissa la voix, but une autre gorgée car il ne put se passer de poser ses lèvres sur un verre qui donnait un parfait bonheur à son palais et à sa langue. Un breuvage généreux au corps mur et doux. Ce corps qui se faisait si clair et bien venu dans sa bouche, qu'il ne s'en lassait jamais.Carcassonne, encombrée de réfugiés a fermé ses portes. Elle retient son souffle, la ville aux quarante tours, elle attend ! Mais soudain, l'ennemi ! Son avant-garde d'abord, quelques éclats d'acier du côté de Pech-Mari. Puis l'armée entière, comme un fleuve...
Sur le rempart, Trencavel observe les croisés qui s'installent devant Carcassonne ; il appelle à lui sergents et chevaliers :"Mes amis, choisissons-nous quatre cent, les meilleurs à la lance, les meilleurs à l'épée, Nous allons balayer tous ces gens que l'on voit sur les pentes !" Pèire de Cabaret s'approche du vicomte :"Ecoutez mon conseil : pas de sortie. Gardons nos forces intactes pour défendre les points d'eau et les bourgs. C'est là que les Français vont donner l'assaut. Préparons-nous à défendre!"*le conteur reprit son souffle, car il avait parler longtemps et presque sans interruption. Il but encore, comme il le fit presque à chaque fois, une gorgée de vin. Puis il les questionna :Ils sont méprisés d'un côté, car ils défendent les cathares, jugés d'"hérétiques" selon le Pape. Mais on peut les comprendre, d'un autre point de vue. N'êtes-vous point en accord avec mes dires ?

Le Chauve, sa coupe de vin immobile entre ses doigts, était suspendu au lèvres du conteur, mais son esprit était déjà bien loin. En haut d'un chemin de ronde inconnu, il avait sous les yeux un ost immense qui menaçait les murailles. La scène était si bien décrite qu'il se sentait passé d'auditeur à acteur. Sous les mots de Noriaus, il se sentait glisser dans la peau d'un quelconque Occitan qui aurait vécu alors. Inconnu, mais témoin de grandes choses.

En même temps que son esprit voletait à Carcassonne, son cœur se promenait dans les forêts de son pays, dans d'autres contrées bien éloignées. Gorborenne y avait vécu pareil situation, dans un tout autre contexte, mais empreinte des mêmes tensions et forces en actions.

Vraiment, cette homme, de quelques phrases choisies, par un bon récit, avait su réveiller rêves, souvenirs, passions et espoirs. Ses mots coulaient comme un miel dont on à cesse de s'abreuver.

- Je suis bien d'accord avec vous Messire, dans un chant de mon pays, on trouvait ce couplet:

"Pour nos forêts, pour nos familles,
Par l'acier de nos haches et le fer de nos bras
Ne craignons ni la mort ni nos ennemis
Car nous offrons nos vies, même au-delà"

- Il exprime la conviction de l'homme qui défend sa terre au péril de sa propre vie, peut être pas avec joie, mais quand même avec le sourire. Dans la bataille, le pauvre cerf qui défend sa chaumine et sa famille fait parfois preuve de bien plus de vaillance que le combattant aguerri qui est là par devoir.

Puis, voyant que Noriaus se désaltérerait, il se rappela qu'il avait lui même une verre et but quelques gorgées.

- Seul Celui qui siège là-haut sait finalement si cette croisade était nécessaire. Pour moi, une guerre réclame toujours son tribut, en innocents et en héros, sans se soucier d'humain ou de divin.

- Mais pardonnez-moi, je vous ai interrompu alors que tous ici nous attendons la suite de votre récit avec un enthousiasme non dissimulé. Continuez, je vous prie, contez nous la suite de ces moments où se sont croisés tant d'existences et de destinées.

Le Chauve se cala confortablement sur son siège et, le temps de siroter quelques gorgées, le proverbe anglois de son vieil ami Antonin lui traversa l'esprit- War, war never changes - et encore une fois, il avait bien raison. Quelques soit ses raisons, la guerre est la guerre, et jamais elle ne change. Il reposa sa coupe sur la table, joignit ses mains sur son ventre, impatient de connaître la suite de cette trépidante histoire.

Le fléau de Caswallawn Messages : 9 Date d'inscription : 26/08/2009

Une bonne miche de pain, un fruit, le repas du soir avait été plutôt bien fourni pour Luwangel habitué à des rations bien moins importante de nourriture mais parfois il pouvait bien faire des excès. Il jeunerait le lendemain voilà tout. Lorsqu'une servante vint le troubler il était encore en train de se vêtir le manteau dans une main, une botte dans l'autre. C'est que les nuits étaient froides ces temps ci, l'automne approchant et les journées raccourcissant. Une invitation au Grand salon en compagnie du Baron d'Arquian, de sa compagne et de son frère d'arme et la perspective d'une soirée morose passée en taverne se transformait en une grande joie. Il n'avait pas écouté de conteur depuis... depuis si longtemps qu'il en avait oublié la date. Il gardait encore à l'esprit les longues journées à écouter son vieux père au bord du grand lac de Felger. Il s'empressa alors de changer de tenue après s'être assuré du départ de la servante qu'il trouva d'ailleurs charmante avec ses cheveux roux rappelant les fières Bretonnes.

Longtemps après son frère d'arme qu'il avait entendu partir il sorti à son tour. Avec l'excitation il avait eu du mal à s'habiller convenablement retournant ses affaires. Il se dirigea sans peine dans le château et surprit la servante en train d'écouter à la porte du Grand Salon. Elle ne l'avait pas vu et il s'amusa à lui faire peur en approchant discrètement pour finalement lui taper sur l'épaule. Il entra alors dans la pièce pour trouver le conteur en train de se rassasier. Il le connaissait, l'autre soir en taverne il l'avait croisé alors qu'il parlait à Dame Aelyce. Saluant l'assemblée d'un geste il prit place aux côtés de Gorborenne des terres de l'est qui semblait ailleurs comme perdu dans ses pensées. D'ailleurs assis il se rendit compte que tous attendaient que le conteur reprenne son récit. Cela ne fit qu'augmenter son envie d'écouter les récits de cet homme.

Messages : 21 Date d'inscription : 11/08/2009

Un coup d'oeil furtif à la fenêtre tandis que Gorborenne répondait au conteur et que toutes les oreilles absorbaient ce qu'il disait. La moitié des lèvres étaient rivées sur les verres de vins, quand elle vit une silhouette par la fenêtre.
Tessay qui les avait rejoint la veille depuis Lepuy séjournait désormais chez eux pour son plus grand bonheur, elle dont les voyageurs du languedoc avaient repris ses joutes, en parlant de lui comme d'un homme d'une grande verve, était impatiente de l'écouter.
Aelyce lui avait aménagé la chambre des invités, veillant à ce qu'elle soit des plus reposantes, soignant elle même chaque petit détail jusqu'au bouquet de fleur renouvelé, le panier de pommes et raisins à côté du lit, du parchemin vierge si la muse le taquine, un encrier rempli, une jolie plume, ses vêtements humides ont été lavés et séchés et remis discrètement dans sa chambre au chevet de son lit.
Mathilde lui assura que leur invité visiblement sensible au confort de la chambre, épuisé par le chemin, s'est endormi du sommeil du juste.
Il avait dépassé le salon discrètement et sortait à présent, peut être pour une balade, il fallait vite le rattraper.
Le verre déposé sur la table, profitant de la pause que prenait le conteur pour retrouver sa voix, elle s'excusa auprès de l'assistance, un sourire à Luwangel au passage qui les avait rejoint, et sortir rejoindre Tessay.
Ils revinrent tous les deux, le conte n'avait heureusement pas encore repris, avant de le présenter à l'assistance.

-Je vous présente messire Tessay venu depuis le Languedoc pour nous enchanter de jolis mots, et nous en sommes tous friands, que cette soirée soit un hommage à la beauté verbe à travers prose et poèsie, nous ferons couler liqueurs et vin et à flots!

Puis se retournant vers Tessay, après lui avoir versé un verre de vin

-Je vous en prie installez vous, même si le conte est entamé je suis certaine que votre perspicacité vous fera deviner le début.

Elle rejoignit elle même son baron, blottie et recroquevillée dans ses bras, leur chaleur, celles des visages amis, celles des flammes dansantes de cierge et du foyer, tous les ingrédients étaient là pour passer une agréable soirée.

Messages : 10 Date d'inscription : 31/08/2009 Localisation : Le Puy en Velay

Une soubrette l'avait guidé Tessay dans une chambre qu'on lui avait préparé. Il avait ainsi pu se rafraichir et se débarrasser de ses vêtements de voyage. Il s'était changé et avait rejoins le grand salon, dans lequel il fut accueilli par dame Aelyce qui l'introduisit auprès d'une assemblée qui débattaient autour d'un conteur. Il intercepta quelques bribes de la conversation, il entendit parler de Carcassonne et compris de quelle croisade il s'agissait, lui le Languedocien.
L'ambiance était feutrée, il repéra vite sans qu'on lui ai présenté le baron, compagnon de la dame qui vint naturellement s'installer contre lui.

Il s'avança, s'inclina devant le Baron puis devant la noble assemblée.

Je vous remercie de votre accueil, bien que Dame Aelyce m'est rapidement présenté permettez moi de compléter cette introduction, par la ballade du Troubadour:

Troubadours nous avons une vie de poème.
Rêvassant nous allons arpentant les chemins.
Solitaire sans maisons sans amour et sans rien
Acceptant avec joie cette vie de bohême.

Troubadour, mes paroles et mes vers me font boire
En tavernes on m’en offre quand j’enchante l’auditoire.
Mais enfin tous mes mots pour pouvoir se nourrir
Ont une faim constante "vous entendre applaudir."

Troubadours, distrayant nous rions et chantons.
Il arrive de nous faire des amis c’est certain.
Mais dès que se termine la dernière chanson.
Nous nous retrouvons seul reprenant le chemin.

Dans nos, vers nos poèmes on ne parle que d’amour.
Il faudra s’arrêter près d’un cœur un beau jour.
Paysans sédentaire je n'serais plus ménestrel
Des beau vers en privé je ferais pour ma belle.

Il s'inclina devant l'assemblé puis se trouva une place pour laisser le conteur continuer son histoire et pris au passage un verre remplis d'un breuvage clair.

Messages : 9 Date d'inscription : 29/08/2009

Après avoir entendu le sire qui se nommait, à son souvenir, Gorborenne, avoir vu le nouveau sire arrivé et dame Aelyce revenir avec un autre homme, il se dit qu'il était de compagnie plutôt masculine ce soir. Il aimait bien l'analyse de Gorborenne et le fit savoir :
]Vous dites vrai, cher sire. Vos paroles ne sont pas perdues et je ne qualifierai pas ces phrases "d'interruption" mais bien "d'avis sur le récit". Je vous remercie donc de prendre part et avis sur mes paroles et je ne serai en rien dérangé par cela. Après tout, c'est l'avis des spectateurs qui compte, donc vous pouvez tous et à n'importe quel moment déclarer quelques mots et cela ne sera pas perdu je vous le promets. Et je vous souhaite bienvenue à vous deux, sires que je n'ai pas encore vu ou plus à mes souvenirs en tout cas. Laissons-nous à présent repartir dans ce monde bien différent du notre*but 2 gorgées de vin et reprit son récit:
Aube du 3 Aoust. Les croisés se lancent sur les murailles du bourg Sant-Vicens, tandis que leurs prêtres groupés sur la colline de la Gravera entonnent le Veni Creator. Pierriers et catapultes rentrent en action, les assiégés rendent coup pour coup, mais les français sont cent fois plus nombreux. Le faubourg est pris et aussitôt incendié, l'ouest l'accès au fleuve Aude, l'accès à l'eau si précieuse est coupée !
*se racle la gorge, inspire et continue:le combat continue, de jour comme de nuit. Les flèches et les carreaux d'arbalète pleuvent sur les assaillants, mais l'artillerie croisée pilonne les remparts, sans jamais s'arrêter. Trencavel est partout, il place combattants, dirige le tir, ranime les courages ! Soudain, dans un matin lumineux et brillant du 5 Aoust, quand l'air frais et matinal se rafraichit à la lueur du Solil, un guetteur signale une centaine de cavaliers... Ils arborent les bannière sang et or du roi d'Aragon. La ville entière est saisie d'un fol enthousiasme : on chante, on applaudit ! "Ouvrez les portes ! Pierre le preux accourt à notre secours !" Quelle joie !L'espoir renaît enfin ! Imaginez ce qu'ils éprouvaient, pensant être sauvés d'une guerre sans pitié.*but une gorgée de vin et, prit d'une hâte de continuer, il se précipita:Trencavel a du bonheur à accueillir son roi, mais aucune illusion : ce n'est pas avec un renfort de cent chevaliers qu'on va chasser vingt mille envahisseurs. Le roi n'est pas venu combattre, il n'est pas prêt, mais Carcassonne ne doit pas subir le même sort que Béziers : lui, le roi prestigieux, se propose comme un négociateur. Il saura parler aux croisés et obtenir un armistice acceptable...

Messages : 13 Date d'inscription : 26/08/2009

Elle était bouche bée la petite Mathilde devant cette envolée de mots.
Jamais ô grand jamais elle avait vu des hommes qui parlaient aussi bien, c'est à se demander s'ils étaient pétris de la même argile que les paysans qu'elle ait eu à croiser durant sa courte vie.

Le conteur s'était arrêté de conter pour qu'elle s'aperçoive qu'elle avait retenu son souffle oubliant de respirer, puis inspirant bruyamment elle le devança, et leur servit à nouveau une nouvelle tournée pour ceux qui le désiraient.
Finalement ils s'étaient aperçu qu'elle n'avait jamais réllement quitté les lieux, à quoi bon feinter, elle recula quand elle eut de remplir à nouveau le verre de Noriaus, et non sans lui adresser à demi mots d'une voix quasiment inaudible "je vous en prie continuez"

Messages : 9 Date d'inscription : 29/08/2009

Noriaus vit son verre se remplir d'un contenu clair pour son plus grand bonheur, puis, en entendant la serveuse lui dire ces quelques mots il sourit et inclina sa tête pour confirmer la reprise de son récit:
Je reprends donc, après que mon esprit m'ait interrompu et qu'il ait laissé le temps aux vôtres de réfléchir.
Voici le roi chez les croisés. Le représentant du pape et les chefs militaires l'écoutent en silence ; avant de parler à leur tour : "Que le vicomte Trencavel abandonne la ville, et il pourra se sauver avec douze personnes de son choix." Stupéfait, le roi murmure : "Cela se fera le jour où dans le ciel, un âne volera !" Furieux, le roi Pierre est retourné auprès de Trencavel dont il savait -d'avance- la réponse :"Plutôt me laisser écorcher vif que d'abandonner un seul de mes sujets. Sire roi, vous pouvez partir : je défendrai Carcassonne :" Le coeur bien lourd, le roi Pierre reprend la route qui mène en Aragon.*se met une main dans les cheveux, boit deux gorgées du vin qui vient d'être resservi. Reprend:Le vicomte et les siens reprennent leur place sur le rempart. Ils ont en abondance flèches, carreaux d'arbalètes et boulets, les caves regorgent de farine et salaisons. Les croisés veulent la ville ? Qu'ils viennent la prendre !
Les croisés fabriquent des gatas, des galeries de bois couvertes de peaux fraiches, iles les poussent vers les murailles. De part et d'autren la mort va moissonner... 8 Aoust. Le rempart du faubourg Sant Miquel, troué par une mine, s'écroule en partie. Les croisés s'engouffrent dans la brèche : Sant-Miquel est pris !*pense qu'il commence à prendre du poumon car il ne se sent ni essoufflé ni assoiffé et continue :reste la Cité, la formidable forteresse. Mais ce mois d'août 1209 est torride, la chaleur du plein été a asséché les puits. Une grand puanteur monte de la ville où s'entassent les réfugiés... 15 Aoust. Un puissant seigneur croisé se présente aux portes de la Cité.
il propose une entrevue dans le camp des croisés. La ville est à bout, on commence à mourir de soif, on n'espère plus aucun secours : Trencavel accepte de parlementer.Le vicomte pénètre sous la tente du comte de Nevers. Vous voyez même les seigneurs de Bourgogne étaient présents ! Les français regardent avec curiosité ce jeune homme de vingt-quatre ans qui a osé tenir tête à l'armée croisée, la plus grande armée du monde !*boit une gorgée, reprend un long souffle et parle avec gravité:La mort dans l'âme, Trencavel accepte de capituler. Il ne sera plus vicomte de Carcassonne et restera quelques jours otage des croisés, mais en échange il obtient la vie sauve pour tous ses compagnons et pour tous les habitants de Carcassonne... Le 15 Aoust au soir, les croisés entrent dans la forteresse qui a rendu les armes. Ils font un tas de toutes les richesse de la ville, un immense butin qu'ils se partageront. Les Carcassonnais sortent un par un à travers une étroite poterne sans pouvoir emporter autre chose que leurs vêtements. Les uns vont vers Toulouse, les autres en Aragon, les autres en Castille, en aval, en amont...*parle avec tristesse et toujours avec autant de gravité: Mais notre jeune vicomte ne va pas avoir la même chance. Trahissant la parole donnée, les croisés gardent emprisonné le petit prince du Sud. Le 10 novembre 1209 meurt dans un cachot celui qui aimait Carcassonne et que Carcassonne aimait : Ramon Rogier Trencavel. Pour les pays d'Oc, la guerre ne fait que commencer.*après avoir longuement inspiré et but 3 gorgées de vin, il déclare:Pauvre homme... même si cela rend un conte différent de celui de l'habituel "princesse qui se fait enlever par un dragon puis libérée par un preux chevalier" elle est tout aussi triste que quand la princesse meurt dans ces récits là. Hélas, le conte est un fait historique. A ce héros qu'était Ramon Rogier Trencavel, je propose de trinquer au repos de son âme !*lève son verre et trinque*

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Délaissant un instant le confort des bras de sa compagne, Théo se leva et trinqua directement avec le conteur.

Soyez remercié pour cette histoire tragiquement belle, où l'on apprend que le courage ne se compte pas en nombre d'années.

Se tournant vers la petite assemblée, il leva à nouveau son verre.

Buvons au Vicomte de Trencavel! Si les chemins du Très-Haut sont impénétrables, gageons que ce jeune Raymond ait su trouver son coeur.

Il but une première gorgée de vin, accompagné d'un clin d'oeil discret à la jeune Mathilde pour le bon choix du cépage.

Buvons à la santé du maître troubadour Noriaus, dont la voix réchauffe en nos âmes les plus brillants souvenirs de l'humanité. Qu'il soit désormais l'invité d'honneur des Terres d'Arquian, trouvant ici logis, nourriture et chaleur tout au long de l'année, jour comme nuit.

Il but une dernière gorgée de vin, confiant le verre à Mathilde, il se tourna vers Aelyce.

Jamais ce domaine n'avait connu si belle profusion de mots, grâce à toi. J'espère que ce ménestrel que tu nous as présenté nous régalera encore de ses ballades, car il n'est pas un arbre dont les feuilles ne frémissent à sa voix.

Relevant la tête, il sourit à Tessay avec une légère inclination de la tête. Puis il applaudit chaleureusement les deux serviteurs de la Muse.

Messages : 10 Date d'inscription : 31/08/2009 Localisation : Le Puy en Velay

Le conteur termina la triste histoire dont Tessay fut d'autant plus ému, que ça parlais de sont pays le Languedoc.

Il applaudit Noriaus avec enthousiasme.

Le baron alla le féliciter et invita l'assemblée à trinquer à boire.
Ce que Tessay, poli et obéissant facilement ce genre de commandement s'empressa de faire.

Puis le Baron apparemment féru des arts fit un aparté avec sa dame semblant la féliciter de ses choix artistiques.
Puis adressa un signe de tête à Tessay qui l'incita à s'avancer.

Messire Baron si la soirée est sur le thème des princesses et dragons, je peu vous agréer d'une chanson de geste sur ce thème que l'on raconte dans ma région, elle est plus gaie que le conte du Maitre troubadour que nous venons d'entendre, même si son origine n'est certainement pas aussi historique, mais son humeur légère et la musique permettrons je le suppose de distraire agréablement cette assemblée.

Il regarda tour à tour Aelyce puis le Theognis, mais avant qu'il lui réponde il aperçu Mathilde qui servait les verres vides des convives et d'un geste élégant l'invita à lui remplir le sien.

Messages : 9 Date d'inscription : 29/08/2009

Noriaus, après avoir trinqué et entendu l'assemblée le féliciter, il les remercia à son tour:
Et vous, chers auditeurs de mon récit, merci à vous de m'avoir laissé votre oreille durant une soirée. Je remercie dame Aelyce sans qui la soirée festive que nous avons passé, et qui n'est pas terminée je pense, n'aurait pas pu se dérouler et le baron Théognis qui m'a ouvert ses portes et ses bras, et qui a su me combler en me confirmant qu'il y aurait place pour moi ici durant toute l'année. Je laisse place au troubadour de qualité, car si il est un invité des maîtres de ce château, c'est qu'il en vaut la peine, sire Tessay.
Puis il partit s'installer pour écouter son confrère d'art l'enchanter.

Les jours de bataille s'alignaient dans les souvenirs du Chauve. Il revivait chacun de ces instants par la bouche du Conteur.

Gorborenne écouta la fin du récit. Elle ne l'étonnait pas, même s'il l'aurait espéré différente. Prenant sa coupe en main sa coupe que Mathilde s'efforçait à tenir à flot, il se leva et pris la parole.

- De mon avis, Ramon Rogier Trincavel était condamné du moment où il a accepté de se rendre. Une croisade se met en branle pour punir, pas pour pardonner. Ce soin là est laissé au Très Haut. Mais je crois qu'il le savait, qu'il ne pourrait sauver à la fois sa vie est celle de ses sujets. Que ceux-ci aient pu sortir libres de ce siège est à mon sens déjà une victoire. Sa vie en était le prix à payer et je crois qu'il le fit volontiers.

Puis, à l'exemple du conteur, il leva bien haut son verre.

- Je trinque à la mémoire du preux défendeur, qui s'est battu avec honneur, non pour une victoire mais pour un espoir!
A Trincavel! Puisse son âme réconforter les valeureux et tourmenter les lâches.
- Et je bois à la santé des Conteurs de tous pays, la vôtre en particulier messire Noriaus. Vous avez su plus que nous divertir, vous avez su nous faire rêver et soyez en remercié!

Il but une grande rasade à sa coupe, puis se rassit. Un autre grand artiste se préparait déjà à rentrer en scène. Cette soirée ne promettait décidément que du bon!

Messages : 10 Date d'inscription : 31/08/2009 Localisation : Le Puy en Velay

Tessay s'équipa de son luth et prit place face à l'assistance.
Il fit jouer ses doigts doucement en pinçant les cordes, laissant la musique s'installer et attendant pour entamer sa Chanson de Geste que les conversations feutrée et le tintement des verres s'apaisent.

Dans un pays lointain, un chevalier errant,
Parcourant les chemins, seul, fier et conquérant.
Apprend des paysans, que dans la région
Règne un malfaisant et terrifiant dragon

Notre preux chevalier, alors se met en quête
Sur le champ rechercher où se cache la bête.
Chemin faisant il sait si il a de la chance,
Qu’il pourra espérer de belles récompenses.

Il se met à rêver, de fabuleux trésors,
De parchemins secrets, de tas de lingots d’or.
Peut être délivrer une belle princesse,
Qui lui accorderait un titre de noblesse.

Il parvient à trouver après des jours de chasse,
Dans les vals, les forêts, du monstre enfin la trace :
Un air nauséabond à l’orée d’une caverne
Entre avec précaution sans même une lanterne.

Ne pouvant se douter qu’un vil regard l’espionne,
Sans bruit dissimulé, dans le noir il tâtonne.
Soudain la menace qui planait dans la nuit,
Dévoile enfin sa face si vite qu’il fut surpris.

Il marqua ce passage par une syncope sinistre "Pom Pom Pooomm" en laissant le dernier accord résonner lugubrement pour tenir l'auditoire en haleine en plein suspense avant de continuer.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

En applaudissant, il se leva, quittant les bras de sa compagne pour féliciter Tessay.

Bravo! Ce début est fort alléchant, j'ai hâte personnellement de connaître la suite....Mais il est fort tard, et je vois ici beaucoup de visages fatigués par les travaux de la journée. Ma compagne également, et les médecins ont recommandé pour sa prégnance beaucoup de repos. Or, la fatigue perturbe la concentration, notre oreille s'en trouve gâtée, et c'est fort dommage pour un si joli poème.
Demain, nous irons vous écouter, après le repas de midi, sous la majesté des arbres du kiosque, qu'Aelyce eut la bonne idée d'aménager. Cela vous convient?

» le Dortoir des Dragons
» Les chevaux des Dragons
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» Le Chant des Dragons, version 1
» Donjons et Dragons, la Saint Noël au Castel