[RP] L'entretien de Luwangel

Le fléau de Caswallawn Messages : 9 Date d'inscription : 26/08/2009

A Autun, quelques jours auparavant, Luwangel avait fait une rencontre des plus intéressantes. Alors qu'il somnolait comme à son habitude dans une morne taverne, sirotant un verre de vin, Bourguignon bien évidement et écoutant les palabres le plus souvent inintéressants de vieux paysans n'ayant jamais mis les pieds hors de leur village natal, il était tombé nez à nez avec le Baron D'Arquian et sa compagne qu'il ne connaissait même pas de vue. Il apprit par la suite que sir Théognis l'avait ramenée d'un voyage au centre de la France, à la voir, il n'était d'ailleurs pas difficile de trouver la raison de ce choix, la femme étant tout à fait charmante. Et à la grande surprise de Luwangel, alors qu'il ne leur avait jamais adressé la parole, ils lui proposèrent de les rejoindre dans une entreprise folle impliquant des actes chevaleresques. Il avait écouté bien sûr leur proposition avec intérêt, bien que ne comprenant toujours pas pourquoi ils lui parlaient à lui ce genre d'entreprise. En y réfléchissant bien, il n'était pas si étonnant de comprendre leur choix. Luwangel avait naturellement l'allure d'un homme de guerre. On devinait aisément la musculature développée de ce jeune garçon d'une vingtaine d'années et les armes qu'il portait étaient si bien entretenues qu'elles attiraient l'œil avant même de voir leur porteur. Il faut avouer que chaque soir était consacré à leur entretient méticuleux. On dit souvent qu'une épée est plus qu'un simple objet pour le vrai combattant, qu'elle est toute sa vie, Luwangel tenait ce dicton pour devise surtout lorsque l'on sait qu'il s'agit là de son seul bien précieux. Désormais, il était pauvre. On comprend donc encore mieux pourquoi il tenait tant à cette arme.

Il n'avait pas toujours connu la pauvreté, dans son enfance, son père était un bourgeois Breton riche et influent qui lui avait transmis une éducation digne d'un noble. Il savait écrire, lire et compter et son riche père lui avait enseigné l'art de l'équitation. Mais Luwangel était d'un naturel aventureux et si tôt qu'il eu l'age de partir de la maison familiale, il n'hésita pas un instant à se lancer dans le grand hasard du voyage. Quatre années durant il avait erré dans les Royaumes de France et le Saint Empire et puis un jour, il y a un année de cela par un mois d'août chaud et ensoleillé il était tombé sous le charme de la Bourgogne et en particulier de Mâcon. La ville, son lac et ses habitants très atypiques lui donnèrent envie de s'y attarder. Luwangel le voyageur s'était transformé. Et là tout s'était accéléré. Il avait d'abord cherché le bonheur dans les métiers de la terre, l'agriculture qu'il ne pouvait d'ailleurs pourtant pas s'empêcher de critiquer, en cultivant des légumes puis du maïs. Ensuite il s'était engagé dans l'Ost Bourguignon et c'était là bas, qu'il avait perfectionné sa maîtrise de l'épée. Il avait servit dans la maréchaussée . Et, au plein cœur de l'hiver, il était partit à cause d'une sombre affaire. Les mots font parfois plus mal que les coups, il l'avait appris à ses dépends. Ses pas le guidèrent vers sa terre natale qu'il n'avait pu oublier. L'air salé des bords de mer, la langue Bretonne, l'herbe toujours verte recouvrant les petites collines et la violence de la mer emportant parfois de gros vaisseaux qui venaient se fracasser sur des falaises acérées... Mais Luwangel ne pouvait tenir en place, la fièvre du voyage l'avait un jour touché et il ne pouvait en guérir. Il repartit très vite sur les routes et ses pas le ramenèrent en Bourgogne après avoir vécu moultes aventures. Il découvrit d'ailleurs à cette occasion le sombre côté du brigandage qu'il pratiqua quelques temps. Et c'est après toutes ces aventures qu'il rencontra le Baron D'Arquian dans une taverne miteuse en plein centre d'Autun.

Il n'accepta pas immédiatement la proposition de ce dernier mais l'idée lui trotta dans la tête. Comment pouvait il refuser une telle aventure ? Pourtant il avait une compagne depuis peu et il devrait choisir l'une ou l'autre. L'occasion se présenta deux jours après lorsque la femme qu'il pensait aimer le rejeta ou du moins lui reprocha d'être trop rêveur. Il comprit alors qu'il avait déjà choisit au fond de lui, il se rendrait sur les terres du Baron D'Arquian et deviendrait un Dragon. C'est ce qui l'amena devant la demeure, un magnifique château, dudit baron. Il était près de midi et le soleil aurait du être à son apogée si un temps gris ne voilait pas sa face. Il se présenta donc à la porte de l'édifice et après s'être fait annoncé, on le conduisit à travers une cours puis une grande salle où s'agitaient quelques serviteurs devant s'activer pour que le repas de leur maître soit prêt à temps. Finalement, il arriva devant ce qui devait être le bureau du baron. On le fit alors entrer.

Mes salutations noble Baron. Vous devez vous douter de ce qui m'amène aujourd'hui devant vous car je viens apporter ma réponse positive à la proposition que vous m'avez faite, vous et votre compagne il y a deux jours de cela. Vous avez su me donner l'envie de vous rejoindre alors que je n'étais pas disposé à venir. Finalement, le goût de l'aventure aura été plus fort que toute autre chose.
Néanmoins, si je suis ici, ce n'est pas pour retrouver un second Ost de Bourgogne, Ost qui m'a profondément déçu. Je suis un homme d'action et je pense, ou du moins j'espère, que vous m'en procurerez. Rien ne m'insupportera plus que de rester les bras ballant à regarder d'autres partir au front. Je suis disposé à vous servir et à servir la Bourgogne à n'importe quelle condition sauf à devoir combattre mes frères Bretons. Je n'ai pas peur des suisses ni des Italiens ou même des Duchés fidèles au Roy de France mais jamais je ne lèverais mon épée contre le Grand Duché de Bretagne.

Luwangel se tu alors laissant le soin à son interlocuteur de parler.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Il déploya sa grande stature en s'appuyant sur les accoudoirs de son siège et fit le tour de son bureau. Sa main se glissa dans l'anse d'une petite cruche en argile, et il versa deux coupes d'hydromel pour lui et son hôte. Se faisant, il réfléchissait à ce qu'il allait répondre.
Il lui présenta la coupe et le regarda droit dans les yeux.

Vous procurer de l'aventure....Je serai ravi d'y pourvoir. J'ai deviné, dès notre première rencontre, que vous étiez homme d'action. Vous n'êtes pas fait pour manier la bêche ou cueillir des fruits sur un arbre....Alors, écoutez, j'ai le même désir que vous d'aventure et d'action.
Peut-être suis-je resté trop longtemps au même endroit, qu'aujourd'hui je ne rêve que de voyages en des contrées inconnues. Mais le voyage n'est pas tout....Nous ne sommes pas des pèlerins! Les armes, les chevaux, et les petits plaisirs de la vie coûtent chers....Aussi, nous essaierons de pourvoir le mieux possible à nos besoins....

Le Baron but une gorgée du breuvage, laissant le temps à Luwangel d'assimiler ce qu'il voulait dire par là.

Alors, en tant que vassal du Duché de Bourgogne, j'ai certains devoirs envers ma patrie. La défense de la terre de mes ancêtres est ma priorité. Mais cela n'exclut pas, au contraire, les chevauchées dans les pays extérieurs.
En parlant de cela....

Théo posa la coupe sur un vieux parchemin froissé, évitant d'abîmer le beau bois de chêne, et s'assit en regardant Luwangel.

Vous étiez soldat, vous avez donc des notions de combat....Quels sont vos faits d'arme? Quelles sont les armes que vous maîtrisez? Savez-vous vous battre à cheval? Avez-vous un handicap particulier?

Ces questions lui venaient plus spontanément. Novice dans l'art du recrutement, Théo prenait néanmoins peu à peu confiance dans ce rôle.

Le fléau de Caswallawn Messages : 9 Date d'inscription : 26/08/2009

Le visage de Luwangel se fendit d'un sourire lorsqu'il vit son interlocuteur se pencher pour en sortir une coupe d'hydromel. Il le lui avait promit en taverne, le Baron était donc un homme de parole. Luwangel s'empressa donc de saisir la coupe qu'on lui tendait et dégusta le délicieux breuvage tout en écoutant les nombreuses interrogations du baron. Il comprit bien vite à quoi Théognis d'Arquian faisait allusion et cela renforça la conviction de Luwangel quant à la bonne idée qu'il avait eu de venir en ce jour. Reposant sa coupe, il satisfit la curiosité du maître des lieux.

Malheureusement, je n'ai jamais lutté que contre des brigands. Je n'ai jamais connu de grandes batailles. Je ne suis pas un héros militaire. Je sais pourtant manier les armes. L'épée est un de mes points forts, même si je ne maîtrise pas le combat à cheval. Mis à part cela, je sais me servir d'un arc, mais je n'en suis pas un expert et je n'ai jamais tenu de lance entre mes mains. Enfin, je ne crois pas posséder handicape particulier, ou du moins rien qu'il ne serait possible de combler avec beaucoup d'entrainement...

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Écoutant attentivement Luwangel, il apprécia l'humilité de ses propos avec un hochement de tête convaincu.

Les brigands sont plus dangereux que les soldats, car ils ont du vice au combat, alors que le soldat frappe comme on lui a appris. De plus, nous avons tendance à davantage respecter l'homme dans sa belle armure, que le pauvre hère aux cheveux sales. Nous sommes alors victime de notre propre arrogance, car nous tirons bien plus de fierté à nous battre contre le soldat que contre le brigand.
Une erreur qui peut occasionner de mauvais coups de coutelas....Bref, moi qui ai participé aux batailles comme aux embuscades, la gloire n'est pas la même mais le danger est toujours présent.

Posant les mains à plat sur la table, suivant de l'index les veinules du bois, comme distrait, il releva d'un coup ses yeux d'un bleu sombre étincelant pour ajouter à ses propos:

Messire Luwangel, je n'ai plus qu'une chose à savoir. Si nous sommes amenés, par nécessité pécuniaire, à dépouiller un homme de ses biens ou une ville de ses richesses, nous suivrez-vous?

Le fléau de Caswallawn Messages : 9 Date d'inscription : 26/08/2009

Luwangel ne pu s'empêcher de sourire aux propos de Théognis assis derrière le bureau alors qu'il parlait de soldats et de guerre. Ce dernier avait exactement le même point de vue que lui. Combattre les brigands était certes moins reconnu par les nobles qui s'engraissaient à ne rien faire, mais c'était également bien plus intéressant et difficile. Puis il répondit de la façon la plus naturelle qui soit.

Depuis que j'ai quitté la maison de mon enfance loin en Bretagne, j'ai toujours vécu seul. J'ai toujours lutté pour ma survie parfois au détriment des autres. Mais c'est bien grâce à cet égoïsme que je suis encore en vie. Alors si un jour nous sommes amenés à faire tomber des villes et à les piller pour notre propre intérêt je serais des vôtres et je ne rechignerais pas à passer à l'action. Attaquer un homme seul à plusieurs me sera bien plus difficile mais je le ferais si tel est votre ordre ou si je n'ai pas d'autre façon pour vivre.

L'Eclat de Prométhée Messages : 607 Date d'inscription : 06/11/2007

Théo eut un bref soupir de résignation

Parfois, malgré ce que disent les livres, nous n'avons pas le choix. Mais ceux que nous aurons attaqué par erreur, en croyant qu'ils étaient au-dessus du besoin, nous les rembourserons du mieux que nous pourrons.

S'appuyant à peine sur les accoudoirs, il se leva de son siège et invita Luwangel à le suivre.

Maintenant, vous allez visiter les dortoirs, Gorborenne, un homme arrivé peu avant vous, s'y trouve déjà.

Souriant, il se tourna vers Luwangel et lui serra le bras à la manière romaine, main sur le coude.

Vous faites maintenant partie des Dragons d'Arquian, avec le rang de coustilleur, pour commencer. Plus tard, vous aurez certainement un serment à prononcer, mais j'attends encore de le modifier un peu.
Demain débutera votre entraînement avec l'homme qu'on appelle ici Le Vétéran, puisqu'il n'a jamais voulu donner son nom.
Je soupçonne qu'il ait fui la guerre par honte de ses actes, voulant effacer sa mémoire il a renié son nom. J'espère qu'il sera pour vous un bon maître d'armes!
Maintenant, je vous laisse, bonne chance Luwangel, à bientôt. N'hésitez pas à venir au château prendre vos repas ou assister à nos veillées nocturnes. Votre compagnie sera appréciée.