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 Allégeance d'un homme libre

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Gorborenne
Orion, le Chasseur de Démons
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Gorborenne


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MessageSujet: Allégeance d'un homme libre   Allégeance d'un homme libre Icon_minitimeVen 21 Aoû - 9:12

Gorborenne avait quitté l’Auvergne, et ce pour plusieurs raisons. Une des non moindres était le désir d’un nouveau départ, pour lui et celle qui partageait sa vie. Des blessures récentes en avaient rouvertes de plus vieilles, et au fond de lui s’était réveillé une voix, des sentiments violents qu’il avait enfuis depuis plus de dix ans. Il voulait laisser derrière lui ses meurtrissures, chasser de son cœur les ténèbres de la rage et de la colère. Alors ils étaient partis, empruntant des sentiers encore inconnus, main dans la main, tournés ensembles vers l’avenir.

Les chemins le menèrent jusqu’en Terre d’Arquian. Si Gorborenne fit le crochet par le château du Baron, c’était à l’origine pour participer à une joute poétique. Mais le hasard ou le destin, c’est selon, guidaient déjà ses pas vers une autre route. Dame Aelyce, qu’il avait connu bien des saisons plus tôt se trouvait être la châtelaine de la demeure du Baron d’Arquian. Voilà qui était une bonne surprise. Au fil de leurs retrouvailles et discussions qu’elles entrainent, Aelyce lui parla du seigneur Theognis, maîtres de céans. Celui-ci désirait rassembler la Compagnie des Dragons d’Arquian pour défendre le duché, entre autres choses et elle proposa à Gorborenne de déposer sa candidature, confiante qu’elle disait être dans sa capacité à assumer une charge militaire.

Il est vrai que dans sa jeunesse, Gorborenne avait été un soldat défendant son pays. Mais cela ne reluisait pas vraiment dans sa mémoire. C’étaient plutôt des souvenirs tristes et sombres. Ceux qui on vu la défaite et la disparition de son pays. À cette époque il s’était juré de ne plus jamais se placer sous les ordres de quelqu’un capable de risquer la vie de toute une nation sur un mince espoir de victoire. À dire vrai, c’est parce que la chaîne de commandement avait été respectée que les milliers d’acres de forêts de son pays partirent en fumée, sonnant le glas de son histoire. Gorborenne, sous officier d’une petite troupe de combattants aurait pu l’empêcher, mais ne le fit pas. Et toute sa vie depuis, il trainait avec lui la culpabilité d’être un de seuls survivants de son peuple, alors qu’il avait sa part de responsabilité dans sa disparition.

Aelyce connaissait déjà cette histoire, il la lui avait racontée lors de quelques soirées partagées sur les camps en Guyenne. Et elle savait ses opinions quand à la hiérarchie militaire. Mais comme elle parlait, décrivant le Baron, racontant son histoire et ses hauts faits, Gorborenne commença à doucement changer d’avis, mais ce n’est qu’après l’avoir rencontré qu’il prit sa décision.

L’homme dont il avait fait la connaissance portait titres et blasons, mais sous le poids du mantel du droit-privilège, il sentait que le Baron avait su garder une certaine simplicité. Il n’avait pu lui accorder que quelques instants et l’avait reçu dans ses appartements, se montrant sans artifices ou apparat, et déjà cela avait séduit Gorborenne. Ils n’eurent guère le temps d’échanger plus que des politesses, mais il avait tout de suite senti dans la voix du noble la sincérité et l’engagement de celui qui se soucie plus du bien être de ses vassaux que de plaire à son suzerain. Du moins, c’est l’aura que dégageait le Baron Theognis.

Pour cet homme-là, oui, Gorborenne était prêt à renoncé à son vœu de totale indépendance, et prêter serment d’allégeance.

Alors, avant de rejoindre le Jardin des Arts qui le premier l’avait attiré en ces lieux, il se dirigea vers les bâtisses qui devraient abriter prochainement la compagnie. Gorborenne entra pour poser sa candidature, comme il l’avait promis, mais fût étonné par le petit nombre de gens présents. C’est vrai, se disait-il, que le corps des Dragons est en formation, mais je pensais quand même qu’il y aurait déjà du monde. Qu’à cela ne tienne, qu’il soit le premier ou le dernier, il recevrait cet honneur avec grande joie et profonde humilité.

Gorborenne se dirigea vers un homme qui était assis à une table, le nez dans la paperasse propre à l’intendance militaire. On pouvait lire sur son visage qu’il avait du traverser moult épreuves et batailles, et que l’usure que laissent la guerre et les années l’avaient conduit à ce poste d’arrière garde, mais fidèle jusqu’au bout, il semblait prendre sa charge à cœur.

Gorborenne s’adressa à lui, et le vieux baroudeur lui répondit avec politesse, bien qu’il fût fort occupé à sa besogne. Il fut surtout heureux d’apprendre que le nouvel arrivant savait lire et écrire. Ainsi, il se permit le compromis de tendre un vélin et une plume à Gorborenne, pour que celui-ci mette de lui-même sa candidature par écrit pouvant ainsi poursuivre sa besogne.
Gorborenne s’assit donc à une table, et commença à rédiger.


Messire Baron

C’est en homme libre de toute contrainte ou allégeance que je viens me présenter à vous aujourd’hui. Mais avant de vous dire mes motivations, permettez-moi de me présenter.

La terre qui m’a vu naître doit, je pense, vous être inconnue. Elle étendait le vaste manteau de ses forêts très loin à l’Est, au-delà de la Sainte Russie et des pics de l’Oural. Jusqu’à il y a dix ans, mon cœur et mon bras lui étaient dévoués. Mais dans des circonstances trop longues que pour explicitées ici, mon pays fut un jour rayé de l’histoire et renvoyé dans l’oubli, ne me laissant plus rien à défendre. Depuis, j’ai erré sur les routes, sans attaches, forgeant celui que je suis à présent au gré des rencontres et des découvertes.

Aujourd’hui, si mon cœur a trouvé l’âme qu’il voulait chérir, mon bras cherche toujours un idéal à défendre, et il serait honoré de se mettre à votre service et de pouvoir brandir l’épée pour la Compagnie des Dragons d’Arquian.

Bien que ma vie de soldat remonte trop loin pour que je puisse encore me prétendre comme tel, j’en ai néanmoins conservé quelques notions et réflexes. Et j’ai à mon arc d’autres cordes aussi, dont la chasse et une certaine connaissance des simples et plantes médicinales qui sont elles aussi à votre disposition.

Voyageur dans l’âme, il me faut aussi admettre que j’éprouverai honneur et plaisir à parcourir les routes pour votre cause et celle des Dragons, pour défendre ceux qui ne le peuvent contre les aléas de l’existence, quels qu’ils soient.


Memento Audere Semper. Savoir cette devise la vôtre m’a comblé du plus profond respect à votre égard, et cela a contraint ma motivation ainsi que ma décision, celle d'en se jour, vous offrir mon bras et mon allégeance.

Gorborenne, des Forêts de l’Est
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MessageSujet: Re: Allégeance d'un homme libre   Allégeance d'un homme libre Icon_minitimeVen 21 Aoû - 13:34

C'est le Baron lui-même qui se présenta, armé de sa missive, devant Gorborenne. Les Dragons d'Arquian n'étaient encore qu'un embryon, un groupuscule, un rêve, et il se rendait compte des insuffisances de son organisation en voyant Gorborenne attendre, assis sur une souche d'arbre, les doigts encore tâchés d'encre.
Avec un sourire qui se voulait une forme d'excuse, Théo l'invita à marcher un peu avec lui, dans la chênaie.


Gorborenne, vous n'êtes pas sans remarquer que l'ordre des Dragons d'Arquian commence à peine une nouvelle vie. Je dois pour cela en rendre grâce à ma compagne, qui me donne le courage et l'énergie nécessaire pour relancer l'activité en mes terres.
Avant tout, ce que je désire est de sentir le parfum de l'aventure. La plupart des gens, en Bourgogne ou dans le royaume, sont engoncés dans leur petite vie confortable, synonyme pour moi de parfait ennui.
Je veux être clair avec vous, Gorborenne. Les nouveaux statuts que je viens d'écrire n'exclut ni le pillage ni le brigandage. Nous pourrions être amené à maltraiter des gens: c'est le quotidien des hommes de guerre. Nous ne manions pas la bêche ou le métier à tisser pour nous nourrir, mais l'épée et le bouclier.
Nous ne pratiquerons pas le pillage et le brigandage à l'aveugle. Nous ne sommes pas des brutes assoiffées de sang. En aucun cas, nous n'exercerons de violence gratuite contre quelqu'un. S'il ne résiste pas, alors nous n'aurons aucune excuse de le frapper. Gardons une certaine dignité, et de l'élégance, dans nos actions.
Nous aurons pour nous servir d'emblème une cause, un idéal. La Bourgogne, coupée en deux comme une poire par le Roy et l'Empereur, était un grand pays indépendant, composé de la Bourgogne française actuelle et de la Franche-Comté. Notre ordre vise donc à les protéger, et à protéger leurs alliés, contre toute attaque, d'une province ennemie ou de bandes de brigands.
Notre marge de manoeuvre est délicate: nos moyens d'actions ne plaisent pas beaucoup à nos gouvernants, surtout à ceux qui manquent de coeur. Ainsi, on veut m'empêcher, au Conseil ducal de Bourgogne, d'aider l'Artois. La politique est une chose délicate: beaucoup de coups bas, beaucoup de trahisons. Un conseil: ne faites jamais confiance à un politicien. Vous risquerez d'être déçu.
Mais si nous ne pouvons aller en Artois, n'ayez crainte. Il reste encore beaucoup de provinces où nous pourrons nous rendre.

Il fit une pause dans son discours, regardant Gorborenne. Il ne savait s'il avait choisi les mots justes, aussi il guettait sa réaction.
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MessageSujet: Re: Allégeance d'un homme libre   Allégeance d'un homme libre Icon_minitimeVen 21 Aoû - 14:56

En attendant la réponse du Baron, Gorborenne s'alla réfléchir à la lisière des arbres qui bordaient le château. Il contemplait ses mains noircies par l'encre en se disant que son choix les couvriraient sans doute de sang. Il le savait, en avait pesé le pour et le contre, et avait pris sa décision.

C'est finalement le Baron lui-même qui vint à sa rencontre, et alors qu'il lui faisait découvrir les sentiers de la futaie, il lui parla de la Compagnie, de ses buts, de sa cause, et des moyens qu'elle se donnait pour y parvenir. Il s'adressait à lui sans faux semblants, le prévenant en toute franchise que le chemin que suivraient les Dragons ne serait pas toujours empreint de vertu. Il parlait armée, politique, le mettant en garde contre ce qu'impliquait l'un et obligeait l'autre, mais rien de tout ça n'était vraiment nouveau pour Gorborenne.


Hum, c'est bien dommage, l'Artois est une terre où je ne me suis jamais rendu et j'aurais beaucoup aimé visiter et gouter à la bière de l'abbaye de Tastevin, mais comme vous dites, il y a bien d'autres richesse à découvrir.
Pour ce qui est des politiques, ne vous inquiétez pas, il y a bien longtemps que j'ai compris que les intérêts qu'ils défendent sont souvent bien loin de ceux qu'ils sont supposés êtres.

Et puis, je ne me leurre pas, je sais bien ce qu'être militaire implique comme existence ainsi que les sacrifices qu'elle amène à faire ou à exiger. Durant mes années de vagabondage, un de mes plus chers amis avec qui j'ai tracé bien des routes répétait systématiquement une expression angloise quand on croisait la route d'un ost où qu'on découvrait un quelconque champ de bataille. Il disait toujours d'un ton un peu las "War, war never changes". Et en cela, il avait fort raison. La guerre de tout temps a eu ses exigences et son tribut.
Puis j'ai bien vu quelques fois comment une armée est parfois contrainte à se nourrir "sur le pays". Mais comme vous dites, c'est dans la manière de faire qu'une noble compagnie se départit d'une horde sanguinaire, par le fait de ne prélever que le nécessaire plutôt que condamner des villages entiers à la ruine, le malheur et la disette.
Toute personne doit savoir autant se salir les mains que garder sa dignité d'être humain, enfin, tel est mon avis.

Je dois par contre reconnaître que je ne me sens pas plus chez moi en Bourgogne qu'ailleurs, sans doute d'avoir passée tant d'années à arpenter le monde. Mais j'ai fais mon choix, et si j'entre à votre service, ce sera pour défendre les intérêts que vous jugerez justes, et si ceux-ci doivent être la protection de la Bourgogne, alors ainsi soit-il. Vous offrir mon allégeance équivaut pour moi à faire de votre cause la mienne, quelle qu'elle soit. Alors si vous le voulez bien, je vous aiderai volontiers à faire des Dragons une Compagnie respectée par ses alliés et crainte par ses ennemis.

Gorborenne avait répondu avec son franc parlé qu'il ne pouvait retenir quand il se sentait à son aise. Les arbres autour de lui, le Baron, le château un peu plus loin, le calme apparent. Il se sentait serein en ces lieux et avait répondu au maître de céans sans artifices, comme il avait lui-même parlé quelques instants plus tôt. Il se rendait compte qu'il avait peut-être manqué de bienséance vis à vis du noble, mais Gorborenne n'était pas homme de courbettes, il affectionnait le parlé vrai et le geste sûr. Exprimer ce qu'on pense, et faire ce qu'on dit, ainsi en avait-il toujours été.
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MessageSujet: Re: Allégeance d'un homme libre   Allégeance d'un homme libre Icon_minitimeVen 21 Aoû - 20:19

Souriant, il posa la main sur l'épaule de Gorborenne, signifiant par là qu'il comprenait ses paroles et sa manière de les dire. Le Baron n'avait pas un vaste domaine, et si un nouveau fief, Seignelay, venait de s'ajouter au patrimoine seigneurial, Théo n'en avait pas moins gardé la simple attitude du noble de campagne.
Il prenait plaisir à l'afficher, tant l'exercice du pouvoir diplomatique et ducal distendait les rapports sociaux au point, parfois, de les rompre. Son voyage dans le Sud, l'ironie de Laelys, la fraîcheur d'Aelyce, avaient détruit sa tour d'ivoire. Malgré son expérience, Théo se sentait à 33 ans comme un homme neuf.
Surtout, il cachait mal sa satisfaction de voir que cet homme adhérait à son maladroit discours. Au moins, les choses étaient clairement posées.


Vous apprendrez à aimer la Bourgogne, peu à peu vous tomberez dans son piège. Elle arrivera même à vous exaspérer, parfois.
C'est un grand duché, mais un duché fragile. Je dois bientôt m'entretenir avec la Duchesse sur ce point.
Alors....Vous voyez, ici, tout reste à faire, ou presque. Heureusement, l'action ne manquera point. Sinon, nous trouverons toujours une clairière où vous échangerez votre épée pour un luth, car vous êtes poète habile.

Suivant un chemin circulaire, ils revenaient lentement à leur point de départ. Les chauds rayons de l'été éclairaient leurs pas, rideaux de lumière immobiles et vibrants qu'ils traversaient sans se presser.

Nous apprendrons peu à peu à nous connaître mieux. Je me pose encore beaucoup de questions à votre sujet, mais je préfère obtenir les réponses moi-même. Et je ne suis pas homme qui s'épanche facilement, aussi vous devriez vous fier à vos impressions.
Pour le grade que vous aurez, je réfléchis encore. Peut-être vous nommerais-je coustilleur tout d'abord, pour me laisser le temps d'apprécier vos qualités militaires. D'ailleurs, quelles sont vos armes favorites? Savez-vous manier l'arc? Monter à cheval?
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MessageSujet: Re: Allégeance d'un homme libre   Allégeance d'un homme libre Icon_minitimeSam 22 Aoû - 5:38

Au travers de ses quelques instants partagés, Gorborenne sentait déjà grandir son amitié pour le Baron. Certes, leur rang les séparait, et il aurait été malséant de se prétendre son égal, mais cet homme ne faisait aucunement montre de l'arrogance et l'égocentrisme propres à nombre de gens de la noblesse. L'un et l'autre se comprenaient, partageaient des points de vue similaires sur la façon d'appréhender l'existence. Pour Gorborenne, les quelques mots qu'ils avaient à peine échangés jetaient déjà le ciment d'une relation qui serait plus qu'enrichissante.

Alors que le Baron le complimentait sur sa verve, il sentit le rouge lui monter légèrement aux joues. Bien que comme tout un chacun, il appréciait la reconnaissance, il se sentait toujours un peu gêné, n'osant contredire ou confirmer le compliment. Alors, il se contenta de hocher la tête d'un ton neutre.

Bien qu'ils étaient aux heures chaudes de la journée, l'air était doux sous les arbres, et les quelques raies de lumière perçant les frondaisons, mêlées à la brise fraiche des sous bois laissait sur la peau une caresse exquise. Gorborenne goutait plus qu'il ne voulait bien l'admettre cette promenade et cette conversation. Vraiment, les terres d'Arquian, et et le Baron Théognis l'avaient séduit.

Puis la conversation en vint aux armes, il le questionna sur quels était ses outils mortels de prédilection.


-Malheureusement non, je n'ai qu'une précision toute relative à l'arc, mais je me débrouille encore avec une arbalète. Et à cheval, et bien, j'ai bien eu l'occasion de chevaucher à plusieurs reprises, mais je me doute qu'il y a une grande différence entre galoper les cheveux au vent et charger contre une troupe ennemie.

Pour ce qui est du grade, Coustilleur me paraît évident. comme je l'avais dit à Soeur Ellya lorsque je l'ai rencontrée en arrivant ici:
"A l'orgueil, les préjugés, je préfère l'humilité
Partir au bas de l'échelle, et ne faire que monter"
Et surtout, je suis loin encore d'avoir les compétences pour être un Bucellaire, encore plus pour un Dragon.

Qui plus est, la seule arme que je manie encore correctement aujourd'hui est justement le couteau. Lorsque je chasse, c'est vers lui que va mon choix, en mémoire d'un vieil usage des lointaines forêts de ma jeunesse.

Puis, il est vrai que quand j'étais un jeune soldat dans mon pays, j'avais appris à manier la hache comme une arme, mais c'était il y a plus de dix hivers, et l'arme comme l'homme ont un peu rouillé depuis. Mais même si elle ne tuera plus, comme c'est une de seules choses que j'ai emporté dans mon exil, je l'ai conservée et lui ai rendu sa fonction première, celle de couper du bois.

Aujourd'hui, si je devais formuler un vœu, ça serait de percer les arcanes du noble art de l'épée. J'en ai bien eu en mains quelque fois mais je me suis quand même senti fort gauche et j'ai bien l'intention d'y remédier aussi tôt qu'il me sera permis d'en porter une au flanc.

Il était vrai. Les seules batailles dans lesquelles Gorborenne avait été impliqué de façon active durant la dernière décennie dépassaient rarement l'ampleur d'une rixe en taverne, ou d'une rencontre fortuite avec quelques brigands. Il n'avait peut être pas la force d'un chevalier en armes, mais son passé militaire, ses talents de chasseur, et des années sur les routes avaient laissé les pré requis nécessaires pour faire de lui un adversaires qui donnerait du fil à retordre à qui lui chercherait des noises.

-De l'armée et de la guerre en général, j'ai bien quelques connaissances, mais je ne me leurre pas, il me reste encore de nombreuses choses à apprendre.
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MessageSujet: Re: Allégeance d'un homme libre   Allégeance d'un homme libre Icon_minitimeMar 25 Aoû - 17:24

Sortis du bois, ils marchaient sur un sentier tapissé de feuilles mortes en lisière d'une clairière aux dimensions modestes. Planté dans la terre meuble, comme un météorite, un rocher cratérisé découpait sa longue silhouette oblongue au bord du chemin. S'approchant à son pied, Théo frotta sa botte sur les débris végétaux encombrant une pierre lisse, rectangulaire, à moitié enterrée.
Son doigt montra à Gorborenne les empreintes circulaires gravées dans le roc et remplies d'humus.


Autrefois, se tenait ici des cérémonies païennes en l'honneur de ce simple caillou....Voici l'autel où ils installaient probablement les ciboires chargées d'offrandes. On les appelait druides, aujourd'hui ce serait des sorciers. Mais les gens d'ici, et les Barons d'Arquian, ont toujours gardé une sorte de révérence pour ce lieu chargé de mystère. Il y a nombre d'histoires à propos de ce rocher: guérisons miraculeuses, écrin des pires malédictions, coffret à secrets...

Le Baron posa la main sur le roc et sourit à Gorborenne.

Il n'est pas semblable aux autres. On le sent même au toucher. N'oubliez pas d'y poser la main avant de partir, ça porte chance!
Et vous en aurez besoin si le Vétéran devient votre professeur. Il est expert dans le maniement des armes et ne vous fera aucune concession dans votre apprentissage. Mais, malgré son caractère bourru, si vous réussissez à le percer à jour, vous découvrirez que c'est un homme bon. Je vais vous le présenter. Vous venez? Vous me direz en chemin quelles sont les armes que vous souhaitez apprendre ici.
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MessageSujet: Re: Allégeance d'un homme libre   Allégeance d'un homme libre Icon_minitimeVen 28 Aoû - 2:12

Gorborenne entra à la suite du Baron dans le trou de lumière qui perçait la forêt. Cet endroit lui rappelait son pays disparu. Combien de ce genre de clairières n'avait-il pas visité dans son enfance? Sa terre natale était couverte d'un manteau d'arbre troué ça et la de ces petits espaces dégagés ou rien ne semble vouloir pousser, comme ces mantels usé par le temps qu'on ne peut plus rapiécer.

- Mon pays aussi avait ses rites animistes. Et, de mon point de vue, nous avons eu la chance que les curetons et leur religion n'ai jamais pris le dessus sur les autres. Certains se sont convertis, bien sur, mais une des première Lois Sylvestres était que tout homme à le droit de penser librement. Que si les actes peuvent être dictés par le devoir ou la nécessité, personne ne peut vous imposer une manière de penser et de ressentir. Prêtre, Volkhves, ou autres, chacun prêchait à qui veut l'entendre, dans une relative harmonie. C'est comme le vent dans les arbres: même si les frondaisons ralentissent ou dévient la brise, rien ne l'empêche de souffler. Pour moi, c'était une des plus grandes forces de notre nation.

Gorborenne imita Theognis et caressa le rocher boursouflé. Pas qu'il était superstitieux, mais il aimait gouter les choses nouvelles du bout de doigts. Et puis, il avait appris avec les années à ressentir les traces de vie qui était présentes dans ce genre d'endroits. Des gens y avaient laissé de leur ferveur et de leur âme, et souvent, cette force flottait encore dans l'air bien des années après que les derniers rites aient disparus.

Puis il suivit le Baron qui l'emmenait à la rencontre de celui qui allait devenir son maître dans les arts de la guerre.


- Je suis du genre à chercher la polyvalence. Sans vouloir paraitre trop audacieux, j'aimerais à apprendre à manier chacune des armes qui se trouve dans l'armurerie. Mon avis est qu'un combattant digne de se nom doit pouvoir rendre mortel l'objet le plus anodin, être aussi dangereux avec une petite cuillère qu'un fléaux. Mais, je ne suis pas non plus homme à me disperser dans milles ambitions et je crois que déjà maîtriser l'épée sera un bon début. Plus tard viendra le reste, chaque chose en son temps.
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MessageSujet: Re: Allégeance d'un homme libre   Allégeance d'un homme libre Icon_minitimeLun 31 Aoû - 19:23

Tout en devisant agréablement de choses et d'autre, ils arrivèrent au lieu où le Baron s'était attendu à voir le Vétéran. Mais cet homme au caractère étrange ne se trouvant jamais là où l'on attendait, ce fut sans surprise que Théo annonça à Gorborenne qu'il pouvait maintenant prendre ses quartiers, que le Vétéran ne tarderait pas à se montrer et qu'il serait avantageux pour lui de se présenter soi-même à son futur maître d'armes.
Prenant congé de Gorborenne, le Baron revint au château pour travailler à ces projets.
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MessageSujet: Re: Allégeance d'un homme libre   Allégeance d'un homme libre Icon_minitime

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